Publié le 8 Novembre 2025

A Louis Hénard, isséen, mort pour la France.

Louis Hénard nait le 10 juin 1898 à Marseille. Il est le fils de Charles Eusèbe, intendant militaire, et de Victoria de Gentile. La famille déménage sur la région parisienne, s’installe à Issy-les-Moulineaux et le jeune Louis fait ses études au lycée Buffon. Son frère aîné, Gaston, né en 1893, mourra pendant le premier conflit mondial, en 1915.

Louis réussit le concours de Saint-Cyr et entre à l’Ecole militaire spéciale en 1916, à l’âge de 18 ans. Il est de la 100e promotion qui est baptisée « Des Drapeaux et de l’Amitié Américaine ».

En 1917, l’aspirant Hénard intègre le 283e régiment d’infanterie. Au début de la guerre, l’unité a son casernement à Toulouse et Saint-Gaudens ; elle fait partie de la 134e brigade d’infanterie, 67e division d’infanterie et 17e région militaire. Depuis 1914, le régiment s’est illustré dans la Première bataille de la Marne, dans la Woëvre l’année suivante et à Verdun en 1916. En 1918, il est dans l’Oise non loin d’Orvillers-Sorel, arrondissement de Compiègne.

 

Historique du 283e RI :

« Dans la nuit du 8 au 9 avril 1918, le 283e relève le 369e R. I. sur ses positions de première ligne : le 4e bataillon aux bois de Rouance et de Mareuil. Le 6e bataillon au Nord-Ouest d'Orvillers-Sorel lisière sud du bois d'Épinette. Le 5e bataillon en soutien dans la partie est du Grand Bois et la partie sud du bois de Rouance. Le P. C. du colonel est à Cuvilly (sortie ouest). Notre nouveau sous-secteur s'étend à l'est de Mortemer et au Nord-Ouest du village d'Orvillers-Sorel. Au cours des attaques des 30 et 31 mars, le 369e a pu s'emparer d'Orvillers-Sorel et d'une partie du bois de Rouance.

Une petite opération lui a permis le 3 avril de progresser légèrement dans les bois de Rouance et de Mareuil, mais les Allemands occupent encore la plus grande partie du bois de Mareuil et la totalité du bois d'Épinette. Il s'agit de les en chasser et c'est au 283e que va incomber cette tâche. Le 4e bataillon à gauche de la route Orvillers-Hainvillers doit s'emparer de la partie du bois de Mareuil tenue encore par l'ennemi et le 6e bataillon à droite de la totalité du bois d'Épinette.

L'opération a lieu le 13 avril au matin, les deux bataillons ont été repliés de 500 mètres environ pendant la préparation d'artillerie. 6.000 obus explosifs en 20 minutes, un barrage roulant doit précéder notre avance. A 6 h.30, les deux bataillons en deux vagues s'élancent à l'assaut des positions allemandes. Le terrain a été bouleversé par nos obus, les arbres brisés jonchent le sol et la marche est difficile et lente. Les Allemands ne réagissent pas tout d'abord, mais l'emplacement de notre première ligne est à peine dépassé que les mitrailleuses entrent en action contre les nôtres qui continuent à avancer vers leur objectif. A la gauche du 4e bataillon, la progression est bientôt arrêtée en raison du feu intense de l'ennemi, mais, à droite, quelques éléments de la 13e compagnie parviennent à s'infiltrer dans les taillis touffus et arrivent à la lisière Nord du bois de Mareuil, une section de mitrailleuses est même mise en position sur la route d'Hainvillers au débouché du bois. Malheureusement, à droite dans le bois d'Épinette, le 6e bataillon après avoir progressé lui aussi est obligé de s'arrêter et la fraction de la 13e compagnie qui se trouve en flèche et menacée d'être encerclée est contrainte de se replier sur l'alignement des unités voisines.

De nouvelles tentatives sont faites pour manœuvrer et gagner du terrain par infiltration, elles échouent devant le barrage infranchissable des mitrailleuses ennemies. Les Allemands qui se sont ressaisis occupent encore fortement ce qui leur reste des bois, il ne faut pas, cette fois encore, songer à les en chasser.

Vers 10 heures, on donne l'ordre de se maintenir sur les positions conquises et de s'y retrancher. Nous avons gagné une bande de terrain d'une profondeur de 100 à 150 mètres et fait 13 prisonniers dont 1 officier grièvement blessé. Nos pertes sont lourdes, 86 blessés sont passés aux postes de secours et le nombre des morts peut être évalué à une vingtaine. Plusieurs de nos camarades, en particulier le lieutenant Bergès de la 14e compagnie, blessé, sont restés toute la journée entre les lignes, tapis dans des trous d'obus, et n'ont pu rentrer qu'à la nuit. Dans la nuit, le 4e bataillon est relevé par le 5e et passe en réserve. Le lendemain 14 avril et les jours suivants, les bois de Rouance, de Mareuil et d'Épinette sont fortement bombardés et nous avons de nouvelles pertes. Le 15 avril, 3 prisonniers allemands du 417e régiment d'infanterie déclarent que le 475e régiment qui occupait les bois de Mareuil et d'Épinette le 13 avril a été très éprouvé ».

L’aspirant Louis Hénard compte parmi les morts de ce 13 avril 1918. Titulaire de la croix de guerre, cité à l’ordre du régiment, le jeune homme avait 19 ans.

Son nom est inscrit sur les monuments aux morts d’Issy-les-Moulineaux, sur la plaque commémorative du lycée Buffon et sur le livre d’or 1914-1918 de l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr-l’Ecole (devenue Coëtquidan).

Le 14 septembre 1919, la mention « mort pour la France » est officielle et transmise à la mairie d’Issy-les-Moulineaux.

 

 

Sources :

  • Site France Archives.
  • Site Memorial Gen Web – Contributions de Gérard Peugnet, Gérard Doucet et Elisabeth de Montmarin.
  • Archives du comité d’Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français.
  • Historique du 283e RI.
  • Site Chtimiste sur les unités engagées pendant la Première Guerre mondiale.

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Publié le 22 Octobre 2025

Tous au concert du 18 novembre à Issy !

En collaboration avec l’Orchestre d’Harmonie de la Musique de l’Air et de l’Espace, la ville d’Issy-les-Moulineaux organise un grand concert le mardi 18 novembre à 20h, en hommage à Madame le général Valérie ANDRE, décédée le 21 janvier 2025.

La délégation des Hauts-de-Seine et le comité isséen du Souvenir Français font parties des sponsors de cet événement. Venez nombreux !

Pour vous inscrire, le Service Protocole d’Issy-les-Moulineaux vous propose d’envoyer votre demande à l’adresse suivante, et avant le 6 novembre 2025 : Protocole@ville-issy.fr 

Tous au concert du 18 novembre à Issy !

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Publié le 29 Septembre 2025

Roger Forget.

Roger Forget.

En janvier 1943, alors que la France est entièrement occupée par les troupes nazies, deux résistants – Roger Forget et Denis Lavogade – tentent de dérober un avion allemand à Issy-les-Moulineaux pour rejoindre la France libre.

Refusant de partir en Allemagne, Roger Forget (né en 1920 à Paris) s’est engagé dans la police comme gardien de la paix stagiaire. Il habite à Bry-sur-Marne et a épousé en 1941 une jeune Italienne, Iolanda Costa. Il partage avec son ami Denis Lavogade une passion commune pour l’aviation.

Denis Lavogade (né en 1904) a été formé à l’aviation militaire à Angers-Avrillé avant d’être affecté dans la chasse à La Rochelle. Il revient en région parisienne après l’armistice, nourrissant le désir ardent de reprendre le combat contre l’ennemi. Inspiré par les récits de Joseph Kessel, il rêve de s’envoler pour Londres et de s’engager dans les Forces Françaises Libres. 

Le 5 janvier 1943, Roger Forget et Denis Lavogade se rendent à Issy-les-Moulineaux, sur le site de l’usine Caudron-Renault réquisitionnée par les Allemands. Grâce à sa carte de police, Roger Forget parvient à pénétrer dans les hangars. Les deux jeunes hommes se faufilent jusqu’à un bimoteur Goéland stationné dans l’atelier de peinture, déplombent discrètement la porte du fuselage et se glissent tête-bêche dans le petit compartiment toilette. Leur objectif : attendre que l’appareil soit déplacé vers la piste puis endormir l’équipage et gagner l’Angleterre.

Malheureusement, leur plan échoue. Le lendemain matin, un contrôleur découvre l’effraction juste avant le décollage. Et, Roger Forget, bien qu’armé, ne tente pas d’ouvrir le feu. 

Les deux résistants sont arrêtés avec un flacon de chloroforme et des cartes aéronautiques sur lesquelles la route Paris-Londres est indiquée. Ils sont remis à la Feldgendarmerie de Montrouge, puis incarcérés à la prison du Cherche-Midi. Le 5 février 1943, ils comparaissent devant le tribunal militaire de la Luftwaffe, installé rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris, et sont condamnés à mort pour tentative de vol d’un avion allemand.

Le 7 juillet 1943 à 11 h 28, Roger Forget et Denis Lavogade sont fusillés au stand de tir du ministère de l’Air, place Balard, dans le 15e arrondissement de Paris.

Dans sa dernière lettre (publiée en 1948 dans Cap sans retour de Germaine L'Herbier Montagnon), Denis Lavogade indique : 

« Prison du Cherche-Midi. Notre exécution aura lieu à 11 heures ce matin. Je ne regrette absolument rien. Je vais mourir pour mon idéal. Pas besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. Je me suis préparé depuis longtemps à ce qui m'arrive, aussi je ne suis pas loin de considérer la chose comme toute naturelle. Aujourd'hui, le ciel est bleu, un vrai temps de pilote ! Je suis prêt. Comme Guynemer, je vais "faire face”. Adieu à tous. Adieu au Goéland ! »

La mémoire de Roger Forget et Denis Lavogade continue aujourd’hui d’être honorée. Leurs noms figurent sur des plaques commémoratives, notamment au ministère des Armées, à Paris. Et, depuis 1944, la rue où naquit Lavogade à Bry-sur-Marne porte son nom. 

 

Jean-David Boussemaer,

Membre du Souvenir Français, comité d’Issy-les-Moulineaux.

 

Sources : 

 

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Publié le 3 Septembre 2025

Disparition de Paul Leterrier.

Paul Leterrier, né le 21 décembre 1921 au Havre et mort le 28 août 2025 à Cherbourg, est un militaire française, engagé dans le 1er régiment de fusiliers marins et les Forces Françaises Libres.

Il est l'ultime survivant des fusiliers marins de la bataille de Bir Hakeim.

Jeunesse.

Dès l'âge de quinze ans, Paul Leterrier devient garçon de cabine de la Compagnie générale transatlantique, à bord du paquebot Normandie. Il est ensuite ouvrier à l'usine d'armements de Schneider et Cie au Havre, puis serveur au grand hôtel Frascati et à la brasserie Paillette, dans la même ville.

Après l’armistice du 22 juin 1940, il parvient à se rendre en zone libre et s'engage dans la marine du régime de Vichy avec le secret espoir de déserter pour rejoindre les Forces Navales Françaises Libres.

Enrôlement dans la France libre et batailles.

Lors d'une escale à Beyrouth en septembre 1941, avec la marine du régime de Vichy à bord du paquebot Colombie, Paul Leterrier échappe à la surveillance des « pétainistes » et déserte. Il est d'abord interrogé par les services de renseignements anglais, puis il s'engage dans la 1ère brigade française libre.

En mai 1942, il est l'un des 3 700 militaires engagés dans la bataille de Bir Hakeim. Paul Leterrier raconte y avoir été blessé deux fois, notamment une première fois en recevant des éclats au dos, aux jambes, à l'abdomen et aux poumons, envoyés par un Messerschmitt BF108.

La seconde fois, toujours à Bir Hakeim le 9 juin 1942, il est de nouveau blessé lorsque son unité est encerclée par les Allemands, recevant un tir d'artillerie et un éclat dans la cuisse, parvenant à le retirer avec ses doigts, selon ses dires.

La même année, en 1942, il est également engagé dans la seconde bataille d’El Alamein, en Egypte. Il participe ensuite à la campagne de Tunisie en mai 1943, au cours de laquelle il rencontre le Premier ministre du Royaume-Uni, Winston Churchill à Carthage. Il est envoyé en Italie en 1944 à la bataille de Monte Cassino.

Il prend part au débarquement de Provence, le15 août 1944, et à la libération de la France, depuis la vallée du Rhône et jusqu’en Alsace.

Après la guerre.

Après la Seconde Guerre mondiale, Paul Leterrier s'engage dans les services de renseignement français : il est recruté en 1958 au sein de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST), qui prendra par la suite le nom de DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure).

Il se rend dans la famille de Charles Régereau, son meilleur ami tué par un officier allemand, et il y rencontre sa future femme Marie-Anne, la sœur cadette de son frère d'armes et ils se marient en 1946.

En juin 2018, il publie un ouvrage en forme de témoignage retraçant son parcours lors de la bataille de Bir Hakeim et la Seconde Guerre mondiale. L'ouvrage est titré « J'étais fusilier marin à Bir Hakeim ; le récit inédit d'un des derniers témoins » et publié aux Éditions Pierre de Taillac.

Le 13 décembre 2021, à l'occasion de son centième anniversaire, il est fait commandeur de la Légion d’honneur. La cérémonie se déroule sur la place d’arme de la compagnie de fusiliers marins Le Goffic de Cherbourg. La distinction lui est remise par le vice-amiral Philippe Dutrieux, préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord, lequel revient sur le parcours du vétéran vivant désormais à Digosville (Manche).

Le 11 juin 2022, à l'occasion des 80 ans de la bataille de Bir Hakeim dont il est l'ultime fusilier marin survivant, il accorde un entretien au journal Le Figaro. Le 24 décembre 2023, sa femme Marie-Anne, avec qui il est marié pendant soixante-dix-sept ans, meurt dans la nuit de Noël. En 2024, il réside dans sa maison de retraite de la Bucaille à Cherbourg.

Le 28 août 2025, le préfet de la Manche annonce par un communiqué de presse, la mort de Paul Leterrier.

 

Sources : 

  • Site de l’Elysée : www.elysee.fr
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Crédits photographiques : Facebook.

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Publié le 20 Août 2025

Kolwezi - Quartier Gécamines.

Kolwezi - Quartier Gécamines.

Kolwezi est une ville minière, située au sud de la République démocratique du Congo (pays dénommé Zaïre entre 1971 et 1997), dans la province du Katanga. La ville a été créée en 1937 pour abriter le siège des mines de l’Ouest de la société belge Union minière du Haut-Katanga.

Le samedi 13 mai 1978, la ville est envahie par des éléments du Front National de Libération du Congo, venus d’Angola, et qui ont déjà à plusieurs reprises tentés de renverser le président zaïrois Mobutu Sese Seko. Des centaines de civils, pour beaucoup européens, se trouvent en première ligne. Ils se réfugient dans leur maison, s’y cachent. 120 à 170 sont massacrés. Six militaires français de la mission d’assistance technique auprès de l’armée zaïroise sont présents au moment de l’entrée des Katangais dans la ville. Ils sont tous portés disparus.

La France, et la Belgique, décident immédiatement d’envoyer des militaires : c’est le déclenchement de l’opération Bonite, effectuée par le 2e REP (régiment étranger parachutiste) sous le commandement du colonel Erulin (le futur général Dary, alors lieutenant, fait partie de l’opération). Il s’agit d’un assaut aéroporté en liaison avec les paras-commandos belges chargés d’évacuer les civils européens. Les légionnaires perdent cinq des leurs dans la bataille.

Il n’y a pas de carré militaire proprement dit à Kolwezi. Néanmoins, voici la liste des militaires morts pour la France à cette occasion :

 

  • Youcef ALIOUI, né le 1er novembre 1950 en Algérie ; caporal-chef au 2e REP.
  • Robert ASHBY, né le 29 août 1956 en Angleterre ; caporal au 2e REP.
  • Jacques BIREAU, né le 2 novembre 1942 à Albert dans la Somme ; adjudant détaché auprès de l’armée zaïroise ; vu pour la dernière fois à l'hôtel Impala à Kolwezi – Porté disparu après l'entrée des Katangais dans la ville.
  • Jean CESAR, né le 3 juillet 1957 à Nancy ; légionnaire au 2e REP.
  • Christian CESARIO, né le 1er juillet 1950 à Bizerte en Tunisie ; adjudant ; élève de la 4e promotion de l'ENTSOA – Parrain de la 15e Promotion de l'École Nationale Technique des Sous-Officiers d'Active (ENTSOA) d'Issoire-Tulle (63) – Électricien armement hélicoptère détaché auprès de l'armée zaïroise – Au Zaïre depuis le 25 juin 1977 pour un séjour de deux ans – Vu pour la dernière fois à l'hôtel Impala à Kolwezi – Porté disparu après l'entrée des Katangais dans la ville – Mécanicien ALAT.
  • Norbert DANIEL, né le 1er février 1949 à Bosquel dans la Somme ; sergent-chef au 2e REP.
  • Jacques GOMILA, né le 28 janvier 1947 en Espagne, adjudant ; mécanicien AML détaché auprès de l'armée zaïroise – Au Zaïre depuis le 25 juin 1976 pour un séjour de deux ans – Vu pour la dernière fois à l'hôtel Impala à Kolwezi – Porté disparu après l'entrée des Katangais dans la ville.
  • Jean HEMBERT, né le 23 avril 1952 à Albert dans la Somme ; caporal au 2e REP ; mort au combat pour délivrer des otages européens retenus dans la ville minière de Kolwezi par des rebelles katangais.
  • Jacques LAISSAC, né le 17 juillet 1942 dans l’Hérault ; lieutenant ; spécialiste ENTAC détaché auprès de l'armée zaïroise – Au Zaïre depuis le 1er avril 1978 pour un séjour de deux ans – Vu pour la dernière fois à l'hôtel Impala à Kolwezi – Porté disparu après l'entrée des Katangais dans la ville.
  • Bernard LAURENT, né le 25 janvier 1942 à Sciecq dans les Deux-Sèvres ; adjudant ; au Zaïre depuis le 8 janvier 1977 – Vu pour la dernière fois à l'hôtel Impala à Kolwezi – Porté disparu après l'entrée des Katangais dans la ville.
  • Pierre VAN NUVEL, né le 11 mai 1934 à Nice ; adjudant-chef ; au Zaïre depuis le 18 juillet 1976 pour un séjour de deux ans – Vu pour la dernière fois à l'hôtel Impala à Kolwezi – Corps restitué à la famille.

 

 

Sources :

Légionnaires du 2e REP à Kolwezi.

Légionnaires du 2e REP à Kolwezi.

ADJ Christian CESARIO.

ADJ Christian CESARIO.

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Publié le 1 Août 2025

Le cimetière militaire de Sébastopol, en Ukraine.

Le cimetière militaire français de Sébastopol comporte les restes de près de 45.000 soldats sur les 95.000 morts français de la guerre de Crimée. Signe du rapprochement diplomatique franco-russe à la suite du Traité de Paris en 1856, la France (ainsi que le Royaume-Uni et l’Italie) est autorisée par l’empereur russe Alexandre II à rassembler dans une nécropole unique les dépouilles de ses soldats dispersées dans les dizaines de cimetières militaires de Crimée. Construite à partir de 1863, elle se composait d'un mausolée central où étaient enterrés les généraux et leurs officiers d'état-major et de 17 caveaux secondaires renfermant les ossements des soldats français morts au combat ou de maladie. Endommagé pendant la Seconde Guerre mondiale, le cimetière sera détruit en 1982 pour en récupérer les matériaux. En 2004, un nouveau mémorial est inauguré sur l'emplacement même de l'ancien cimetière.

Le cimetière se situe aujourd'hui à Sébastopol. Il est accessible par plusieurs lignes de bus à l'arrêt Memorialne kladovyshche, juste au nord du cimetière Kalfa.

Le mémorial actuel inauguré en 2004, à l'emplacement de l'ancien, est un quadrilatère d'environ 100 m de côté, ceint d'une grille jalonnée de piliers de briques rouges. En son centre, à l'emplacement de l'ancienne chapelle funéraire, sur un socle de granit (Pokostovsky) encadré par 4 coffres de gabbro noir, s'élève une stèle en forme de trapèze, appuyée sur un renfort du même matériau. Le tout formant un "T" sur lequel, face à l'entrée principale, un bas-relief figurait un aigle et un drapeau tricolore en émail (aujourd'hui disparus), ainsi qu'une plaque commémorative indiquant : "A LA MEMOIRE DES SOLDATS FRANCAIS MORTS EN CRIMEE 1854-1856". Quelques pierres tombales individuelles venant d'autres lieux de sépulture bordent l'allée conduisant au monument central.

Autour, sur 3 côtés formant un "U" inversé, 19 stèles rectangulaires au format réduit sont disposées le long de la clôture. Elles sont ornées de plaques noires évoquant les différents corps et unités ayant pris part à la Campagne. Deux de plus que dans le mémorial d'origine pour abriter les restes de soldats venant d'autres fosses communes de Crimée.

 

Sources :

  • Le Souvenir Français en Ukraine : délégué général : Luka Repeta – Mail : ua.souvenir.francais@gmail.com – Adresse : 7, rue Martovytch 79005 LVIV
Le cimetière militaire de Sébastopol, en Ukraine.
Le cimetière militaire de Sébastopol, en Ukraine.
Le cimetière militaire de Sébastopol, en Ukraine.

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Publié le 26 Juillet 2025

Marcel Bigeard : 80 ans devant une photographie prise 40 années plus tôt.

Marcel Bigeard : 80 ans devant une photographie prise 40 années plus tôt.

Né le 14 février 1916 à Toul (Meurthe-et-Moselle), Marcel Maurice Bigeard travaille comme employé à la Société générale lorsque, en 1939, il est mobilisé dans l'infanterie et se porte volontaire pour les corps francs. Fait prisonnier par les Allemands au moment de l'armistice, en juin 1940, il parvient à s'évader lors de sa troisième tentative, en novembre 1941, et gagne le Sénégal, puis le Maroc et, enfin, l'Algérie où il suit un entraînement pour des missions de sabotage en France. Il est parachuté en août 1944 en Ariège, où il dirige un maquis de la Résistance.

À la fin de la guerre, il reste dans l'armée et part en 1945 pour l'Indochine française, à la tête de la 6e compagnie du 23e régiment d’infanterie coloniale et commence à se faire connaître. De cette époque date son indicatif « Bruno ». En 1948, volontaire pour un deuxième séjour, il prend le commandement du 3e bataillon colonial de commandos parachutistes puis celui du bataillon de marche indochinois.

En 1951, Marcel Bigeard est affecté à Vannes à la demi-brigade coloniale du colonel Gilles et se voit confier le 6e bataillon de parachutistes coloniaux. Il a le grade de chef de bataillon en janvier 1952. De nouveau en Indochine, il se distingue à l’occasion de l’opération Castor : la prise de la cuvette de Diên-Biên-Phù.

Largué sur les mêmes lieux en mars 1954, il combat jusqu'à la chute du camp retranché le 7 mai 1954, et est fait prisonnier par le Vietminh avec dix mille autres soldats français. Bigeard enrage de voir les conditions de détentions des soldats français : « 70% des soldats ne sont pas revenus. Affamés, battus ; il aurait suffit d’une banane par jour, et tout le monde rentrait. C’est impardonnable ». Après quatre mois de captivité, il rentre en France, et reprend ensuite du service chez les parachutistes en Algérie, où il arrive en octobre 1955. Il participe à la bataille d'Alger (1957), pour laquelle l'armée française sera par la suite accusée d'avoir utilisé la torture, pratique que Bigeard justifiera, en 2000, comme étant « un mal nécessaire ».

De juillet 1960 à janvier 1963, le colonel Bigeard prend le commandement du 6e RIAOM à Bouar, en République centrafricaine. Après un passage à l'Ecole supérieure de guerre de juin 1963 à juin 1964, il prend le commandement de la 25e brigade parachutiste à Pau, le 31 août 1964, puis celui de la 20e brigade parachutiste à Toulouse. Il est promu général de brigade le 1er août 1967.

Après une entrevue avec le général de Gaulle, Bigeard est nommé au poste de commandant supérieur des forces terrestres au Sénégal et rejoint Dakar le 7 février 1968. En juillet 1970, Bigeard retrouve Paris et est affecté pendant dix mois à l'état-major du CEMAT (chef d’état-major de l’armée de Terre). Après avoir commandé les forces françaises dans l'océan Indien de 1971 à 1973, il est promu général de corps d'armée (déc. 1973) et finit sa carrière comme commandant de la IVe région militaire à Bordeaux. Entre-temps, Bigeard occupe le poste de secrétaire d'État à la Défense en 1975-1976, année où il prend sa retraite militaire. Élu député (apparenté U.D.F.) dans son département natal, il siège à l'Assemblée nationale de 1978 à 1988.

Marcel Bigeard était grand-croix de la Légion d'honneur, croix de guerre, membre du Distinguished Service Order britannique ainsi que commandeur de la Legion of Merit américaine. Il avait raconté, avec sa verve légendaire, sa carrière, ses batailles, sa vision du monde dans une quinzaine d'ouvrages. Il est mort le 18 juin 2010 à Toul.

Vétéran de trois guerres, Marcel Bigeard, dit « Bruno », était le dernier soldat de second classe à être devenu général de corps d’armée et l'un des officiers les plus décorés de France.

 

Son analyse de la situation en Indochine.

Bigeard a beaucoup déploré l'incompétence de ses supérieurs dans ce conflit qu'il ne juge perdu que dans les derniers jours de Dien Bien Phu. Dans Ma Vie pour la France, il compara la guerre conventionnelle menée au fait de vouloir tuer une mouche insaisissable avec un pilon. Grâce à une certaine confiance acquise, il put mener des opérations de natures nouvelles avec de nombreux succès. En s'imprégnant de la mentalité de l'ennemi et en imitant ses méthodes, Bigeard a livré une véritable « contre-guérilla » par des actions coup de poing à l'aube suivie d'un repli rapide, de sorte qu'une certaine insécurité permanente s'installait chez l'ennemi. Ses opérations étaient toujours précédées au préalable par un renseignement actif fruit de la collaboration et du dialogue avec les populations locales.

C'est pour les mêmes motifs que des régiments entiers mal dirigés et insuffisamment entraînés ont subi une surmortalité au cours de la guerre. Bigeard put former lui-même des troupes par de lourds programmes d'entraînement et d'apprentissage en France. Ceux-ci se sont par la suite imposés sur le terrain en tant qu'unités d'élite aux taux de réussite très élevés, sollicités pour les coups durs. C'est avec nombre de ces derniers qu'il commande des assauts désespérés lors de la bataille de Diên-Biên-Phù.

Il conserve une amertume sur une situation devenue catastrophique par la faute d'un état-major incompétent et de décisions de politiques très distantes du terrain. C'est ainsi que, d'après lui, les douze mille hommes de la cuvette sont abandonnés à leur sort au vu de la situation dérangeante du fiasco. À court de vivres et de munitions et après de lourdes pertes, ils sont abandonnés et oubliés.

 

Sources :

  • Site du Ministère des Armées : www.cheminsdememoire.gouv.fr
  • Encyclopédie Wikipédia (crédit photographique).
  • Encyclopédie Larousse.
  • Marcel Bigeard, Ma vie pour la France, Ed. du Rocher, 2010 (posthume).

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #La Coloniale

Publié le 12 Juillet 2025

1959 – Soldats français dans le secteur de Cherchell.

1959 – Soldats français dans le secteur de Cherchell.

Roland Fortin nait le 8 avril 1940 à Issy-les-Moulineaux. Volontaire parachutiste, il intègre le 3e RPIMa (régiment de parachutistes d’infanterie de marine). Cette unité existe toujours. Régiment d'élite, il est l'héritier du 3e bataillon colonial de commandos parachutistes créé en 1948, du 3e bataillon de parachutistes coloniaux créé en 1951 et du 3e régiment de parachutistes coloniaux. Après avoir appartenu à la 10e division parachutiste en Algérie, puis à la 11e division parachutiste, le régiment appartient aujourd'hui à la 11e brigade parachutiste de la 3e division.

Roland Fortin intègre ensuite le 3e stick du commando Guillaume : un stick est un groupe de parachutistes sautant en une seule fois d'un même avion. Créé à Bayonne en 1956, le commando embarque pour l’Algérie avec à sa tête le lieutenant Guillaume. Dans cette contrée d’Afrique du nord, il s’illustre dans la bataille d’Alger en apportant un concours décisif. Il est fréquemment engagé. Au cours d’un accrochage, le lieutenant Guillaume est tué le 22 mars 1957 près de Mouzaiaville. Parce que promesse avait été faite que le commando porterait le nom du premier qui tomberait au champ d’honneur, cette unité allait désormais s’appeler « Commando Guillaume ».

C’est alors que le frère du disparu, le lieutenant de vaisseau Guillaume, le fameux « Crabe-Tambour » personnage de légende de la guerre d’Indochine, demande à être mis à la disposition de l’armée de Terre dans le but de reprendre le commandement du commando. L’intérim est assuré par l’adjudant Bizet puis par le lieutenant Titoulet. Ce dernier perd la vie lors d’un accrochage à l’oued Fodda.

Lorsque le lieutenant de vaisseau Guillaume est blessé en 1958, à la tête du commando, il est relevé par le lieutenant Dominique dont l’adjoint est le lieutenant Hamel qui deviendra par la suite officier général.

Aujourd’hui, le 3e RPIMa a repris les traditions du commando Guillaume.

Quant à Roland Fortin, il mourra pour la France le 4 septembre 1959, à l’oued Tala ou Malou, dans le secteur de Cherchell. Il n’avait que 19 ans et était titulaire de la Médaille militaire et de la croix de la Valeur militaire avec palme. Quelques semaines plus tard, il était déclaré « mort pour la France ».

 

Sources :

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #Algérie

Publié le 20 Juin 2025

Un détachement de C-119 Packet, avant leur arrivée en Indochine. Ils n'ont pas encore la cocarde française.

Un détachement de C-119 Packet, avant leur arrivée en Indochine. Ils n'ont pas encore la cocarde française.

A Issy-les-Moulineaux, le 8 juin dernier, le comité du Souvenir Français a participé à la journée nationale d’hommage aux morts pour la France en Indochine : comme tous les ans, et comme partout en France en ce jour de commémoration, la sonnerie aux morts retentit pendant que s'inclinent les drapeaux des associations patriotiques. Devant les autorités qui viennent d'y déposer gerbes et coussins, la simple plaque porte ces mots :

« A NOS COMPAGNONS MORTS POUR LA FRANCE

EN INDOCHINE ET EN COREE »

Et parmi ces compagnons, je pense à ces pilotes américains abattus sous les cocardes françaises...

Là, beaucoup d'entre vous m’arrêteraient : « Mais non ! Votre mémoire s'égare ! C'est à Marnes-la-Coquette que se trouve le mémorial de l'Escadrille Lafayette que nous fleurissons chaque année le dernier lundi de mai, jour du « Memorial Day », en souvenir de ces aviateurs américains venus combattre et, pour plus d'une soixantaine d'entre eux, mourir en France, à partir de 1916, avant même l'entrée en guerre officielle de leur pays ! ».

Et pourtant, écoutez ce témoignage du lieutenant Bertin (*), alors pilote de transport en Indochine, la veille de la chute de Dien Bien Phu :

« Les Américains, comme chaque jour, vont parachuter sur « Isabelle ». Dès leur arrivée, un des leurs a dû être touché. Ils sont canonnés violemment sur leur DZ. Le gouvernail de profondeur du n°125 est emporté. Le n°149 est atteint par un et sans doute deux obus de 37. L'avion perd de l'altitude, le pilote sort de la cuvette par le sud mais se trouve de plus en plus en difficulté. Son dernier message est capté par un de ses camarades qui l'a rejoint, Steve Kusak : « On dirait que ça y est, fiston ! ». Et il s'écrase dans la région de Muon Guet à cent vingt kilomètres à l'est de Dien Bien Phu.

Les deux pilotes américains, Buford et Mac Govern, sont tués. Les quatre autres membres de l'équipage sont français, trois sont tués et le quatrième, un jeune sous-lieutenant parachutiste, fraîchement débarqué en Indochine, n'est que blessé. Les Viets le font prisonnier ».

Ces deux américains faisaient partie d'un groupe de pilotes de la compagnie aérienne civile CAT, crée à Formose après la Seconde Guerre mondiale par le général Claire L. Chennault, ancien patron des « Tigres Volants », ces pilotes américains volontaires qui avaient combattu, au côté du général nationaliste Tchang Kaï-chek, d'abord contre les Japonais, puis contre les communistes de Mao Tsé-toung.

Lorsque, en 1953, le Haut commandement français en Indochine demanda à l'armée de l'air américaine un renfort en avions de transport, il lui fut accordé un détachement de C-119 Packet mis en œuvre par une forte équipe de mécaniciens de l'U.S. Air Force. Mais il n'était pas question que des pilotes d'active soient engagés aux côtés des équipages français qui avaient été qualifiés sur ce nouveau type d'avion. D'où l'appel à ce contingent d'une petite quarantaine de pilotes « civils » volontaires, mais composé de baroudeurs qui allaient faire preuve, dans l'enfer de la D.C.A. Viet Minh, des mêmes qualités de courage et de professionnalisme que leurs camarades du transport aérien militaire français.

L'unité mixte ainsi constituée, le « Détachement C-119 », comptera à la mi-mars 1954 jusqu'à 29 appareils, pilotés par vingt-deux équipages, dix de l'armée de l'Air française et douze américains, chacun à deux pilotes. C'était la plus importante unité du transport aérien de l'époque et elle permettait, grâce à la capacité de la soute du Packet et la possibilité de les effectuer « par l'arrière », des parachutages ou des largages lourds sur les points d'appui de Dien Bien Phu, allant des rouleaux de barbelés aux canons de 105m/m et aux bulldozers en passant par du carburant ou des munitions.

Plus de quarante appareils de l'U.S. Air Force, mais volant sous cocardes tricolores, seront successivement affectés au détachement dont les pilotes américains effectueront près de 700 sorties au dessus du camp retranché. L'un d'eux, Paul R. Holden en place copilote droite, reviendra sur le n°536, le 24 avril, un bras déchiqueté par un obus de 37 et, le 6 mai 1954, c'était l'équipage McGovern / Buford qui disparaissait.

James McGovern était une des figures de ce détachement. Dans son livre de souvenirs le lieutenant Bertin fait de lui ce portrait :

« Mac Govern était une figure haute en couleur pesant bien au-delà du quintal. Il était le seul Américain parlant français. Cet énorme personnage, surnommé « Mac Goon » ou « Earthquake » (**) s'était glorifié à une autre époque de quelques neuf victoires contre les Japonais (***), mais il était tombé plus tard, prisonnier des Chinois communistes. Ils ne le retinrent d'ailleurs que six mois en captivité, n'ayant pas les moyens, affirmaient quelques-uns de ses collègues, de le nourrir. C'était un bon vivant, un bon et solide pilier de bar... »

Les restes de James McGovern, retrouvés en 2002 dans une tombe anonyme du nord-Laos grâce aux efforts d'anciens de la CAT, seront formellement identifiés en septembre 2006 et quelques semaines plus tard, le 28 octobre, « Earthquake McGoon » rentrait enfin au pays après plus d'un demi-siècle d'exil en terre étrangère...

L'année précédente, le 24 février 2005, les sept pilotes américains encore en vie, sur les trente-sept ayant participé à cette opération, avaient reçu, des mains de notre ambassadeur de France aux États-Unis, la croix de Chevalier de la Légion d'honneur.

 

Général Jean-Claude Ichac.

Président d’honneur du Souvenir Français d’Issy-les-Moulineaux.

 

Sources :

(*) En remerciant le Colonel (er) Marc Bertin qui a autorisé pour ce texte l'utilisation d'extraits et d'informations tirés de son livre : « Packet sur Diên Biên Phù » (1991).

(**) « Eathquake » : Tremblement de terre !

(***) En fait quatre victoires en combat aérien auxquelles il faut ajouter cinq avions japonais détruits au sol.

Crédit photographique : site de l’UNP de l’Ain.

Largage au-dessus de Dien Bien Phu.

Largage au-dessus de Dien Bien Phu.

James B. McGovern Jr.  dit « Earthquake McGoon » (photo DR).

James B. McGovern Jr. dit « Earthquake McGoon » (photo DR).

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #Indochine

Publié le 15 Juin 2025

La réinhumation de Kléber Rousseau.

Jacqueline et Claude Vassal sont des piliers du comité du Souvenir Français d’Issy-les-Moulineaux. Pour en savoir plus, il convient de se reporter à cette page : https://www.souvenirfrancais-issy.com/2024/04/claude-vassal-parachutiste-du-cpa-10-en-algerie-partie-1.html

Jacqueline nous a communiqué le récit de la réinhumation de son oncle, Kléber Rousseau, après la Seconde Guerre mondiale.

« Mort au champ d’Honneur en 1940, croix de guerre avec palme, Kléber Rousseau a été réinhumé près des siens.

A Fontaine-Simon, en Eure-et-Loir, dans la région du Perche, a eu lieu la réinhumation du corps du soldat Kléber Rousseau mort pour la France à Asfeld (Ardennes) en juin 1940. Après le service religieux que célébra M. l’abbé Bertrand, le corps fut conduit au cimetière en présence de différentes personnalités parmi lesquelles M. le commandant représentant le colonel Murgier, commandant la place de Nogent-le-Rotrou, M. Samuel Thébault, maire, et des conseillers municipaux, l’adjudant de gendarmerie Plassard, accompagnant une délégation de sa brigade, des délégations des anciens combattants et ACPG (Anciens Combattants Prisonniers de Guerre) de Fontaine-Simon et Manou, avec leurs présidents respectifs MM Gerfaux et Aubin, et les porte-drapeaux : MM Mereis, Hayes et Couturier. Les cordons du drap mortuaire étaient tenus par des camarades d’enfance de Kléber Rousseau : MM Marcel Noël, Ernest Boizard, Letertre et Deroc. Une gerbe avait été offerte par les anciens combattants de Fontaine-Simon.

Un détachement du CM 28 (centre mobilisateur 28) de Nogent-le-Rotrou rendait les honneurs.

Au cimetière, M. Beaudun, président d’honneur des anciens combattants de Fontaine-Simon, prononça une émouvante allocution dans laquelle il dit notamment : « Kléber Rousseau est bien un enfant de Fontaine-Simon puisqu’il naquit ici le 19 août 1916 dans une famille de 11 enfants. Il fréquenta l’école de Fontaine-Simon et nombre de camarades se souviennent de lui. Dès la sortie de l’école, il part travailler dans les fermes environnantes et le service militaire le prend à Montigny-le-Chartif. Il rejoint le 46e RI et c’est la période tendue où les bottes allemandes résonnent aux frontières de la France.

La Seconde Guerre mondiale éclate et le 46e RI couvre sa part de frontière. Après le dur hiver 1939-1940, c’est la « drôle de guerre » et le réveil de mai 1940 est brutal, il faut faire face aux infiltrations sans esprit de recul.

Calmement et courageusement, Kléber Rousseau a dit « présent » et avec son opiniâtreté de paysan, il se couche sur son fusil-mitrailleur. C’est ainsi que tombe celui que nous honorons ce jour, d’ailleurs voici la citation à l’ordre de l’armée qui témoigne de sa bravoure » :

« Au cours des attaques du 9 juin 1940 sur l’Aisne, a donné un bel exemple de courage et de calme. Car son tir a brisé une attaque sur un point très important de l’Aisne et n’a cessé de mitrailler l’ennemi jusqu’au moment où il fut tué sur son fusil-mitrailleur ».

« La croix de guerre avec palme lui fut attribuée. A la famille de Kléber Rousseau, nous présentons en cette circonstance, l’expression de notre vive sympathie ».

 

Sources : 

  • Archives familiales Vassal.
  • Crédits photographiques : famille Vassal.

 

La réinhumation de Kléber Rousseau.

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