Publié le 18 Mai 2025

Soldats du 360e régiment d'infanterie.

Soldats du 360e régiment d'infanterie.

Daniel Laheyne du comité de Chaville du Souvenir Français a attiré notre attention sur l’histoire du caporal isséen Louis Vasse, sauvagement assassiné le 4 juin 1915 par le prisonnier allemand Johann Boos. Nous l’en remercions.

Voici cette histoire.

 

Louis Vasse nait à Issy-les-Moulineaux le 21 janvier 1888. Jardinier de profession, il est domicilié au 35, rue Ernest Renan à Issy. Il est le fils de Louis Emile Vasse, né vers 1861, et d’Honorine Savier, née vers 1866, maraîchers aux Moulineaux. Louis Vasse a épousé le 4 mars 1893 à Issy Germaine Vitureau, dont les parents sont également maraîchers.

Au début de la Première Guerre mondiale, Louis Vasse est caporal à la 21e compagnie du 360e régiment d’infanterie, unité constituée avec les bataillons de réserve du 160e RI, dont le casernement est à Toul. Classe 1908, Louis Vasse porte le matricule 02.637 et le numéro 3.968 au recrutement de la Seine, 3e bureau.

En 1914, le 360e RI participe à la bataille de la Trouée des Charmes puis celle du Grand Couronné non loin de Nancy ; de septembre à octobre, il est pris dans ce qui est appelé la « course à la mer » puis il se stabilise près de Notre-Dame de Lorette dans le sud du Pas-de-Calais.

En mai-juin 1915, le 360e participe, avec d’autres régiments, à la conquête du plateau de Lorette et le village d’Ablain. La 19e compagnie du 360 avance sur près des 400 mètres et s’empare d’une longue tranchée et de ses occupants, faisant 450 prisonniers allemands. La défense d’Ablain est complètement désorganisée et la chute totale du village s’ensuit quelques heures plus tard. Ce glorieux fait d'armes vaut au 360 la citation suivante à l'ordre de l'Armée, citation qui comporte l’attribution de la Croix de guerre à son drapeau : « le général commandant la 10e Armée cite à l'ordre de l'Armée le 360e R. I., sous les ordres du lieutenant-colonel Piazza : « Les 27 et 28 mai, a, sous l'habile et énergique impulsion de son chef, enlevé plusieurs tranchées, le cimetière et le village organisé, avec un allant, une fougue, une énergie au-dessus de tout éloge, faisant 400 prisonniers. S'est maintenu sur les positions conquises, malgré un bombardement d'une extrême violence et une contre-attaque de l'ennemi ».

 

Le Journal de marché du 141e régiment d’infanterie (qui a participé à cette bataille) indique ceci :

« Corvée de 50 hommes, comme la journée du 4.

« Par ordre de la Division, le Bataillon quitte le cantonnement du château de la Haie pour se rendre à Gauchin-Légal, sauf la 33e Compagnie qui continuera à séjourner au château de la Haie sous le commandement du capitaine Bousquet. Elle se composera de 250 hommes comprenant les hommes les plus âgés et les moins aptes. Cette compagnie assurera le service du génie et fournira le poste de police de la Haie.

Le prisonnier Boos Johann faisant partie du groupe des 19 arrivés au château de la Haie dans la nuit du 4 a été accusé par le soldat Doyen, du 360e, comme ayant assassiné le caporal Vasse, dans la tranchée où ils s’étaient rendus et faits prisonniers. Sur cette dénonciation, et après enquête, il a été condamné à être fusillé.

L’exécution a eu lieu dans les dépendances du château de la Haie. Le peloton d’exécution, composé de 12 hommes du 141e et commandé par le capitaine Bousquet, de la 33e Compagnie, a eu lieu immédiatement. »

 

Par la suite, le caporal Louis Vasse est cité à deux reprises :

Cité à l’ordre de la 70e Division n° 66 du 10 juillet 1915 dans les termes suivants : « S’est présenté comme volontaire pour l’attaque d’une maison isolée et d’une tranchée ennemie. A été tué dans l’accomplissement de sa mission. Croix de guerre avec étoile de bronze. »

Par arrêté du Ministre de la Guerre en date du 3 juin 1921 (J.O. — Cahier spécial —24 mai 1922, p. 2.101), inscrit au tableau spécial de la Médaille militaire dans les termes suivants : « VASSE (René-Louis), matricule 02.637, caporal : brave caporal, s’est présenté comme volontaire pour l’attaque d’une maison isolée et d’une tranchée ennemie, devant Ablain-Saint-Nazaire. A été tué dans l’accomplissement de sa mission, le 4 juin 1915. A été cité. »

 

Sources :

  • Site Mémoire des Hommes du ministère des Armées : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/
  • Site Chtimiste : parcours des régiments et unités françaises pendant la Première Guerre mondiale.
  • Archives du comité d’Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français.
  • Site Mémorial Gen Web – Fiche individuelle de Louis Vasse. Contributions de Claude Richard, Jérôme Charraud et Gérard Peugnet.
  • Issy-les-Moulineaux, registre des actes de décès de la ville – Année 1915, Vol. II, acte N°463.

 

Acte de décès de Louis Vasse.

Acte de décès de Louis Vasse.

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Publié le 4 Mai 2025

Le docteur applique de l'ambrine sur une brûlure de la cuisse et des fesses.

Le docteur applique de l'ambrine sur une brûlure de la cuisse et des fesses.

De la Chine à Issy-les-Moulineaux, le parcours d’Edmond Barthe de Sandfort entremêle rigueur scientifique et humanisme. Médecin passionné, il est à l’origine de l’Ambrine, un remède innovant qui apporta un réel soulagement aux grands brûlés durant la première guerre mondiale.

Né le 20 mai 1853, Edmond effectue ses études à l’école de Santé navale de Toulon, puis participe en tant que médecin de la Marine à plusieurs missions à l’étranger, notamment en Chine et en Macédoine. Celles-ci forgent son expérience de terrain et affûtent son sens de l’innovation.

En 1885, Edmond est réformé pour des raisons de santé. Il devient alors médecin aux thermes de Dax et se spécialise dans le traitement des affections rhumatismales. Il mène d’importants travaux sur les vertus thérapeutiques de la boue et publie plusieurs ouvrages, dont un Guide du médecin et du malade, destiné à vulgariser les bienfaits des soins thermaux. Il développe également un traitement inspiré des méthodes d’Ambroise Paré : un mélange de paraffine et de gommes fondues. Ce remède, qu’il baptise Ambrine - à cause de son aspect jaune et translucide faisant penser à l’ambre - est initialement destiné au traitement des rhumatismes.

Au début du XXe siècle, lors d'un voyage au Yunnan (Chine), Edmond découvre par hasard l’efficacité de l’Ambrine sur les brûlures graves. Il l’applique sur des plaies brûlées et constate une réduction significative de la douleur ainsi qu’une cicatrisation rapide. Bien que son efficacité soit rapidement observable, le monde médical se montre d’abord sceptique lorsqu’il revient à Paris en 1904. Edmond persiste et perfectionne sa formule pendant plusieurs années, convaincu de son potentiel thérapeutique.

En 1914, alors âgé de plus de 60 ans, Edmond demande à reprendre du service. En 1916, il est affecté à l’hôpital militaire provisoire Saint-Nicolas d’Issy-les-Moulineaux, où il prend la tête du service des grands brûlés. L’Ambrine y est utilisée de manière systématique, avec des résultats jugés spectaculaires et le traitement fait rapidement école.

Le 28 septembre 1916, Le Figaro indique dans un article qui lui est consacré : « le sous-secrétaire d'État du service de santé a envoyé aux médecins-chefs des hôpitaux d'évacuation l'ordre de diriger désormais sur Issy-les-Moulineaux tous les brûlés qui leur seront amenés du front. » Et quelques semaines plus tard, en novembre 1916, le président Raymond Poincaré se rend en personne à l’établissement de soins pour élever Edmond Barthe de Sandfort au rang de chevalier de la Légion d'honneur.

Également impressionné par l'efficacité de l'Ambrine, le philanthrope Henri de Rothschild décide de se former auprès de son inventeur afin de comprendre et de valider scientifiquement cette méthode. Il contribue ensuite à sa diffusion en finançant sa production à grande échelle et en publiant en 1918 un ouvrage de référence intitulé Le Traitement des brûlures par la méthode cirique (pansement à l’ambrine), destiné aux médecins des armées.

En octobre 1917, Edmond quitte Issy-les-Moulineaux pour diffuser sa méthode en Italie. La date et le lieu précis de son décès sont inconnus mais son héritage demeure. Edmond Barthe de Sandfort incarne une médecine tournée vers l’innovation et la compassion. En créant l’Ambrine, il a ouvert la voie à une nouvelle approche du soin des blessés de guerre. Une démarche pionnière où la science se met au service de l’humain.

 

Jean-David BOUSSEMAER,

Souvenir Français Issy-les-Moulineaux.

 

Sources : 

Marie-Aude Bonniel, « Les merveilles du traitement du Dr Barthe de Sandfort sur les brûlés (1916) », Le Figaro, 20 octobre 2014

https://www.lefigaro.fr/histoire/centenaire-14-18/2014/10/20/26002-20141020ARTFIG00063-les-merveilles-du-traitement-du-dr-barthe-de-sandfort-sur-les-brules-1916.php

Rothschild (Henri de), Le Traitement des brûlures par la méthode cirique (pansement à l'ambrine). Conférences faites à MM. les médecins-majors des formations sanitaires des armées (mission du G. Q. G.), O. Doin et fils, Paris, 1918. Extrait sur : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1428142v

https://numerabilis.u-paris.fr/ressources/pdf/sfhm/hsm/HSMx1974x008x004/HSMx1974x008x004x0795.pdf

https://imagesdefense.gouv.fr/fr/issy-les-moulineaux-hopital-saint-nicolas-salle-d-ambrine-vaporisation-d-une-brulure-du-dos-traitement-du-docteur-barthe-de-sandfort-legende-d-origine-1.html

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Publié le 16 Avril 2025

Roland Gourdin, isséen, mort pour la France en Indochine – La suite.

C’est le miracle d’Internet !

En août 2024, nous avons publié un article sur Roland Gourdin, isséen, sergent au sein du prestigieux 6e BCCP du commandant Bigeard, et sur sa mort : https://www.souvenirfrancais-issy.com/2024/08/roland-gourdin-isseen-mort-pour-la-france-en-indochine.html

Nous indiquions à l’époque, sans en savoir plus : « Il est tué à l’ennemi le 30 décembre 1950, à Moncas dans le Tonkin. Il avait 24 ans. »

 

Patrick Blain, que nous remercions vivement, est féru d’histoire. Il nous a contacté pour nous indiquer les détails de la disparition du sergent Gourdin, et nous indiquer que nous avions commis une erreur. Patrick Blain est l’auteur d’un ouvrage intitulé : 6e BCCP et que l’on peut trouver à la FNAP : Livre de Patrick BLAIN – 6 BCCP – 6e Bataillon Colonial de Commandos Parachutistes- 6 – FNAP – Fédération Nationale des Associations Parachutistes

Pour vous procurez l’ouvrage, vous pouvez contacter : premier6@orange.fr

Voici le récit de la mort de Roland Gourdin.

 

Quand le parachute ne s’ouvrait pas.

Michel Guillemin du GC1 : « Réveil 03h15. Ça y est ! Opération parachutée en vue ce 30 décembre. En moins de deux, il faut ficeler le barda. Perception d'une journée de vivres.

Rassemblement et nous attendons. À 07h15, nous embarquons dans les GMC et départ au terrain de Back-Maï. Nouvelle attente. Nous percevons les pépins. Je suis du vingtième appareil en cinquième position. Essayage et vérification puis nous nous équipons pour de bon. À 10h30, embarquement et, un quart d'heure plus tard, nous décollons enfin.

Ordre de vol : six Dakota décollent les premiers. Quinze minutes après : quinze junkers dont celui où je suis, puis quinze minutes plus tard : trois Dakota et pour terminer, une heure après : cinq Junkers pour parachutage de vivres et matériel d'allégement.

  • Nous allons à Moncay et nous en avons pour une heure vingt-cinq environ, nous renseigne le largueur.

Tant bien que mal, nous nous installons.

  • Debout ! Accrochez ! Go !

Nous sommes à deux cent cinquante mètres du sol. Pour moi, tout se passe bien et l'atterrissage n'est pas trop dur. Le terrain de Moncay est gardé par des partisans aux doux noms de « Becs d'ombrelles ». Au regroupement du GC, j'apprends que le sergent GOURDIN du 4e stick s'est tué, son parachute ne s'est pas ouvert comme il fallait. Il y a de nombreuses jambes cassées, des entorses (vingt-six sont hors de combat) ; une vraie hécatombe.

Nous nous mettons en route pour aller à la citadelle, installations rudimentaires dans les bâtiments. Puis nous rendons les honneurs au sergent GOURDIN avant de l'enterrer ; je suis porteur ».

Les funérailles du sergent Gourdin.

Les funérailles du sergent Gourdin.

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #Indochine

Publié le 13 Avril 2025

A la mémoire d’Eliane Jeannin-Garreau.

Dans l’ombre de l’histoire officielle, certaines figures méritent d’être mises en lumière. C’est le cas d’Éliane Jeannin-Garreau, résistante discrète mais déterminée, dont le parcours témoigne d’un courage rare.

Née Alice Gabrielle Jeannin en 1911, Éliane refuse très tôt la résignation face à l’Occupation allemande. Convaincue que chaque citoyen peut agir, elle rejoint très tôt la Résistance et intègre, en 1941, l’Organisation civile et militaire des Jeunes (OCMJ), fondée par Charles Verny. Ce réseau – qui recrute alors des jeunes gens issus de tous milieux sociaux – joue un rôle essentiel dans la coordination d’actions de renseignement, de sabotage et de diffusion de tracts. 

En 1942, Éliane transforme son appartement d’Issy-les-Moulineaux en plaque tournante de la lutte clandestine. « J’étais à la fois boîte-aux-lettres, agent de liaison, fabricant de faux papiers, rédactrice de presse clandestine. Mon logis servait d’asile pour les fugitifs ; de pied-à-terre pour les parachutés de Londres ; de poste central pour les membres du réseau et de réserve de tracts et journaux clandestins. » (Ombre parmi les ombres)

En 1943, la Gestapo finit par remonter sa trace. Elle est arrêtée le 31 août à Issy, interrogée pendant 25 heures au Palais d’Orsay, incarcérée à Fresnes, où elle est tenue au secret pendant un mois et demi, puis transférée au camp de triage de Royallieu (près de Compiègne), avant d’être déportée au camp de concentration pour femmes de Ravensbrück.

L’année suivante, Éliane est transférée au Kommando de Holleischen, un camp annexe du camp de concentration de Flossenbürg, situé à Holýšov (actuellement en République tchèque). Affectée aux usines d’armement Skoda, elle participe, malgré les risques encourus, au sabotage de composants électroniques destinés à l’effort de guerre nazi, poursuivant ainsi son combat pour la liberté.

Libérée en mai 1945 à la suite de l’évacuation du camp par la Croix-Rouge suédoise, Éliane retourne à Issy-les-Moulineaux. Épuisée physiquement, mais toujours debout, elle reprend une vie discrète.

Éliane participe à l’ADIR (Association des Déportés, Internés et Résistants d'Issy-les-Moulineaux), une association locale fondée après la Seconde Guerre mondiale, destinée à regrouper et honorer la mémoire des habitants de la commune ayant participé à la Résistance, ayant été internés ou déportés durant la guerre.

En 1992, l’Académie française lui décerne la médaille d’argent du Prix d’Histoire générale pour son ouvrage autobiographique Ombre parmi les ombres, dans lequel elle livre un témoignage fort et poignant sur son expérience et celle de ses compagnons d’infortune.

En 1994, Eliane publie Les Cris de la Mémoire, un recueil de 42 dessins au fusain, préfacé par Geneviève de Gaulle Anthonioz qui – comme elle – fit partie du convoi des 27000 : « Chacun de tes dessins, Éliane, nous enfonce un peu plus dans cette expérience de la vie concentrationnaire. Ce que la parole n’arrive pas à exprimer, quelques traits le suggèrent. »

Éliane Jeannin-Garreau s’est éteinte en 1999 dans sa ville d’Issy-les-Moulineaux. Officier de la Légion d’honneur, titulaire de la Croix de guerre avec palme et de la médaille de la Résistance, elle demeure aujourd’hui une figure exemplaire, celle d’une femme ordinaire devenue, par son courage et son abnégation, une résistante, fidèle jusqu’au bout à ses idéaux de liberté, de justice et d’humanité.

 

Jean-David Boussemaer,

Membre du Souvenir Français, comité d’Issy-les-Moulineaux.

 

Sources : 

 

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Publié le 23 Mars 2025

Création du Comité de Vanves.

Depuis bientôt 10 ans, le Comité du Souvenir Français d’Issy-les-Moulineaux s’appelle « Issy-Vanves ».

Ce jour, dimanche 23 mars 2025, marque la création du Comité du Souvenir Français de Vanves. Notre section vanvéenne s’est donc affranchie de notre tutelle – toute amicale et bienveillante – pour se transformer en un nouveau comité de notre association sur le département.

Le chef de bataillon Paul GUILLAUD est le président, Nathalie LE GOUALLEC, trésorière, et Pascal LE GOUELLEC, secrétaire.

Cette « naissance » s’est faite à Vanves, en présence du colonel Claude GUY, notre délégué général pour les Hauts-de-Seine, Bernard GAUDUCHEAU, maire et les adjoints Sandrine BOURG (également conseillère départementale), Erwan MARTIN et Xavier LEMAIRE.

 

Longue vie au nouveau Comité de Vanves du Souvenir Français !

Création du Comité de Vanves.
Création du Comité de Vanves.
Création du Comité de Vanves.

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Publié le 22 Mars 2025

Robert Despres (à g.) et Robert Saumaire (à dr.) déposent une gerbe à l’occasion d’une commémoration patriotique.

Robert Despres (à g.) et Robert Saumaire (à dr.) déposent une gerbe à l’occasion d’une commémoration patriotique.

Robert Despres nous a quitté le 14 mars 2025 à l’âge de 94 ans. Pilier des anciens combattants de la ville d’Issy-les-Moulineaux, membre du comité du Souvenir Français, Robert a exercé le métier de cuisinier avant de devenir l’intendant général, pendant plus de 30 ans, de l’association de la 2e division blindée du général Leclerc.

Robert avait aussi servi Madame la maréchale Leclerc pendant des années.

Quiconque a participé à des banquets ou des pots des combattants sur la ville sait très bien qu’on allait déguster – le mot n’est pas trop fort – certaines des spécialités de Robert à commencer par ses terrines, restées célèbres !

A ses proches, à sa famille, le Souvenir Français présente ses plus sincères condoléances.

 

Ps : biographie de Robert Saumaire ici : https://www.souvenirfrancais-issy.com/2024/02/hommage-a-robert-saumaire.html#:~:text=Officier%20de%20la%20L%C3%A9gion%20d,La%20Seconde%20Guerre%20mondiale.

Sources :

  • Archives anciens combattants Issy-les-Moulineaux ;
  • Archives du Souvenir Français d’Issy-les-Moulineaux.

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Publié le 8 Mars 2025

Réunion annuelle des adhérents, session 2025.

Le dimanche 2 mars 2025 s’est déroulée la traditionnelle réunion annuelle des adhérents du Comité d’Issy-Vanves du Souvenir Français.

En présence des présidents des associations d’anciens combattants, du colonel Claude Guy, Délégué général départemental, de Madame Christine Olivier, conseillère municipale déléguée aux affaires militaires, le président du comité a commencé cette réunion par une minute de silence à la mémoire des membres du comité disparus au cours de l’année 2024 :

  • Robert Saumaire, ancien officier de la Coloniale, président d’associations d’aides aux personnes déplacées et qui œuvrait beaucoup pour la transmission du savoir.
  • Madame Guidi, épouse de notre ami Mario Guidi, membre de longue date de notre comité.

De même pour les militaires tués dans l’exercice de leur fonction : MDL Fany Claudin, décédée dans un accident au Liban et le caporal Vasil Bychyk, décédé accidentellement à Djibouti.

Enfin, un hommage a été rendu à deux grandes dames d’Issy-les-Moulineaux :

  • Madame le général Valérie André.
  • Madame Patricia Crétet-Bétry.

 

Par la suite, Matthieu Grégoire, secrétaire, et Alsira Cacheda, trésorière, ont présenté le rapport financier d’où il ressort des dépenses pour un montant de 3.736 € et des recettes pour un montant de 2.621 €. Mais comme le comité avait de l’argent en banque, les finances sont dans le vert !

Rappel sur un point majeur : aujourd’hui, en 2025, une cotisation de 20 € (prix inchangé depuis des années), c’est-à-dire, 10 € pour la cotisation en tant que telle et 10 € pour recevoir la revue nationale, nous apporte que 5 €. Nous transmettons 5 € de cotisation à la délégation départementale qui la retransmet au siège et nous devons régler la totalité des sommes relatives aux abonnements à la revue nationale. Donc, en résumé, une cotisation c’est 5 € pour le comité. De ce fait, les reçus fiscaux ne seront maintenant établis qu’à partir de 30 € ; c’est-à-dire 20 € de cotisation et 10 € d’abonnement à la revue nationale.

Concernant le rapport d’activité, le président a rappelé l’un des temps forts de 2024, à savoir le recensement des tombes familiales avec un mort pour la France à l’intérieur (recensement réalisé par Guy Lonlas, Elena Pais, Emile Vergunov et Lara Vergunov).

Bien entendu, le comité a participé à l’ensemble des cérémonies patriotiques, que ce soit à Vanves ou à Issy. Pour un certain nombre, elles ont fait l’objet d’articles sur ce site au cours des douze derniers mois.

Autres temps forts de l’année 2024 : la quête nationale du Souvenir Français, à la Toussaint, et qui a battu de nouveau notre record (qui était de 751 €) avec un montant de 900 € !

Concernant les travaux, le comité a financé plusieurs nettoyages de tombes qu’il entretient et s’occupera pour 2025 de la tombe du lieutenant Demoncy, mort de 1914-1918 et qui fut élève à Saint-Nicolas.

Autre point concernant les travaux : l’un de nos adhérents, le docteur Nathaniel Benichou, œuvre pour que la sépulture de Jacob Touitou soit changée. Elle se trouve dans le carré militaire d’Issy. Il s’agit d’une pierre tombale musulmane alors que le soldat Touitou était juif. Le Dr Benichou est intervenu auprès de l’ONAC et maintenant nous sommes en attente des travaux.

En 2024, nous avons publié deux numéros (N°40 et 41) de notre périodique intitulé Bulletin d’Informations. Il s’agit d’un bulletin local, complémentaire de la revue nationale, dont tous les adhérents sont abonnés.

Enfin, fait important : Paul Guillaud, président de la section de Vanves, a annoncé que la section se transformerait, dans le courant de cette année, en un comité (l’assemblée constitutive étant fixée au dimanche 23 mars 2025 à Vanves).

Rappel de la constitution du bureau :

  • Président d’honneur : M. le général de brigade aérienne Jean-Claude Ichac.
  • Président : Frédéric Rignault.
  • Président de la Section de Vanves : Paul Guillaud.
  • Trésorière : Alsira Cacheda.
  • Secrétaire : Matthieu Grégoire.
  • Porte-drapeaux : André Rabartin, Guy Lonlas et Emile Vergunov.

Enfin, des adhérents ont été récompensés :

  • Emile Vergunov a reçu le diplôme de jeune porte-drapeau.
  • Elena Pais et Lara Vergunov ont reçu le diplôme d’Honneur.
  • Matthieu Grégoire a reçu la médaille de bronze de l’association.
Réunion annuelle des adhérents, session 2025.
Réunion annuelle des adhérents, session 2025.
Réunion annuelle des adhérents, session 2025.
Réunion annuelle des adhérents, session 2025.
Réunion annuelle des adhérents, session 2025.

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Publié le 10 Février 2025

Le cimetière de Gabode.

Le cimetière de Gabode.

Il y a principalement quatre lieux pour les sépultures militaires françaises à Djibouti :

  • Le cimetière civil de la Côté Française des Somalis, ouvert en 1936, et qui comporte 49 tombes militaires.
  • L’ossuaire créé en mai 1955 ; il rassemble notamment les restes de 71 militaires décédés de la fin du 19e siècle et jusqu'en 1936.
  • Le cimetière militaire de Gabode.
  • Le cimetière marin.

 

Le cimetière de Gabode.

Ouvert le 15 janvier 1940, le cimetière militaire de Gabode, qui est un quartier de Djibouti, a servi de lieu d'inhumation pour la garnison de tout ce secteur dénommé alors Côte Française des Somalis, dont les effectifs reposaient principalement sur la présence de nombreux bataillons de marche de tirailleurs sénégalais, malgaches, annamites, ainsi que d'un groupe d'artillerie coloniale.

A la fin de la seconde guerre mondiale, Djibouti devient un lieu de passage important pour les troupes destinées au Corps Expéditionnaire Français d'Extrême-Orient dans le cadre de la guerre d'Indochine. Prenant le nom de Territoire Français des Afars et des Issas entre 1967 et 1977, Djibouti accède à l'indépendance en juin 1977. Elle continue à accueillir des unités militaires de l'armée française déployées dans le pays (programme de coopération et d'assistance), dont, initialement, le 57e R.I.A.O.M. (qui deviendra le 5e R.I.A.O.M. – Régiment Inter Armes d’Outre-Mer) et la prestigieuse 13e D.B.L.E. (Demi-Brigade de Légion Etrangère).

L'influence des légionnaires étant prédominante, le cimetière porte parfois, sur place, l'appellation de « cimetière de la Légion étrangère ». Il accueille également les dépouilles de quelques militaires en retraite de la Légion, décédés à Djibouti.

Le relevé a été organisé avec l'aide du secrétariat général des forces française stationnées à Djibouti (FFDj), qui assure l'entretien de ce cimetière et des sépultures du cimetière civil qui est contigu.

 

Le cimetière marin d’Obock.

Le cimetière marin d'Obock reste le principal vestige de la "colonie française d'Obock", établie à la fin du 19e siècle. Cette ville était alors considérée comme la capitale de la Côte française des Somalis et disposait d'un lieu de mouillage pour les navires français circulant en mer rouge.

Juste en bord de mer, ont été enterrées des victimes civiles et militaires, issues de la place (garnison d'Obock ou du poste de Tadjourah) ou des conflits liés aux affaires coloniales menées par la France en Extrême-Orient (Indochine, Chine) et à Madagascar.

De même, de nombreux militaires, malades, sont placés en ces lieux ; ils sont décédés pendant les voyages de rapatriement au cours de ces opérations.

Le cimetière marin a récemment été remis en état par l'autorité française. Les 142 sépultures ne portent pas d'indications mais un panneau avec les noms a été apposé par la Direction du Patrimoine de la Mémoire et des Archives du ministère des Armées (DPMA) – et les Forces Françaises stationnées à Djibouti – sur le monument aux morts qui se trouve dans l'enceinte, il précise : "117 militaires sont inhumés dans ce cimetière ... 25 civils y reposent également". Il y a également un certain nombre d'inconnus.

Il convient de souligner que l’ensemble des éléments portés ci-dessus ont été repris du site, remarquable, « MemorialGenWeb » : https://www.memorialgenweb.org/

 

Sources :

Le cimetière marin.
Le cimetière marin.

Le cimetière marin.

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Publié le 4 Février 2025

Le carré militaire français de Pusan en Corée du Sud.

Sur les 270 morts pour la France du Bataillon de Corée, tombés au cours de la guerre entre 1951 et 1953, 44 ont été inhumées sur place, dans le cimetière des Nations unies, à Busan (également orthographiée Pusan), deuxième plus grande ville du pays, port où ont débarqué les premières troupes américaines du corps expéditionnaire, en juillet 1950.

C’est en effet en janvier 1951 que, par regroupement des divers cimetières militaires aménagés à l’arrière du champ de bataille, est établi à Tanggok, en banlieue de Busan, un cimetière international placé sous commandement de l’ONU. En août 1955, son terrain d’assiette est officiellement concédé par la République de Corée à l’Organisation des Nations unies, à titre perpétuel, le parlement coréen ayant par ailleurs recommandé au gouvernement de déclarer le site "sacré". Le 15 décembre de cette même année, l’assemblée générale de l’ONU adopte la résolution 977, portant sur la gestion définitive du cimetière par les Nations unies. Le 6 novembre 1959, le gouvernement coréen et l’ONU concluent un accord d’entretien du site.

Seul cimetière des Nations unies dans le monde, cette nécropole de 14 hectares abrite les dépouilles de 2 300 soldats, issus des 11 pays ayant combattu en Corée sous l’égide de l’ONU : Afrique du Sud, Australie, Canada, Corée du Sud, États-Unis, France, Luxembourg, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Turquie. Le cimetière est divisé en sections nationales, marquées de drapeaux. Les tombes portent chacune une stèle, avec une plaque de bronze où figurent un emblème confessionnel, le nom et le prénom, le grade, l’unité militaire d’appartenance et la date de décès du défunt.

Le carré français, d’une superficie de 230 m², porte le numéro 27 sur le plan du cimetière. Il contient 44 tombes individuelles. Devant le carré a été érigé un monument en granit noir avec une grande plaque en bronze. Par ailleurs, une autre plaque de 269 noms est dédiée à la France, sur le mur du souvenir de tous les soldats de l’ONU morts pendant le conflit.

Un carré spécifique a été installé au fond du cimetière pour inhumer les anciens combattants français de la guerre de Corée qui en avaient manifesté la demande. Ainsi, trois de ces hommes y ont été enterrés, respectivement le 15 mai 2015, le 27 octobre 2016 et le 12 novembre 2022. Il est à noter qu’un autre vétéran repose depuis le 2 novembre 2017, selon ses vœux, dans la zone démilitarisée.

 

 

Sources :

  • Site Chemins de Mémoire du ministère des Armées : https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/
  • Ambassade de France en Corée du Sud : https://kr.ambafrance.org/
  • Délégation du Souvenir Français en Corée : Délégué général : Alain NASS - alain.nass@etienne-lacroix.com - Pyongchang 7 Gil n°25 - ChonGno-Gu 110-848 SEOUL
  • Site Memorial Gen web : relevé du Livre d’Or du ministère des Pensions – Relevé initial réalisé par Philippe FRILLEY.
  • Encyclopédie Wikipédia.

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Publié le 23 Janvier 2025

Madame le général Valérie André (1922-2025).

À l’aube de sa 103e année, Madame le général Valérie André, première femme à devenir officier général en France, s’est éteinte ce mardi 21 janvier 2025. Retour sur la vie de cette pionnière, dont l’audace a façonné l’histoire de notre armée.

Après une enfance à rêver tout haut de devenir aviatrice, le médecin général inspecteur Valérie André décide au sortir de ses études d’allier ses deux passions : la médecine et l’aviation. Ses premières heures de vol se feront dès son adolescence mais seront interrompues par la Seconde Guerre mondiale. Originaire de Strasbourg, elle décide de quitter ses parents pour rejoindre la France libre, en Mayenne, afin d’y terminer ses études. Dès l’obtention de son diplôme de médecine en 1947, elle s’engage sur conseil de son maître de thèse comme médecin militaire.

Au sein du corps expéditionnaire, elle part pour la guerre d’Indochine en tant que médecin-capitaine. Dans un premier temps affectée à l’hôpital de My Tho en 1949, elle sera par la suite assistante en neurochirurgie à Saïgon. C’est à ce moment qu’elle fera ses premiers sauts militaires en parachute afin de venir en aide aux blessés des zones les plus isolées.

« Il n’y a pas de mission périlleuse, il y a seulement des missions qu’il faut accomplir à tout prix, car il en va de la vie humaine. » Général Valérie André

Sur le front indochinois, Valérie André prend conscience du potentiel des hélicoptères pour les évacuations de blessés sur les terrains les plus sommaires. Après un retour en France où elle se forme au pilotage, elle entame ses premières missions aux commandes de son Hiller 360 puis sur Sikorsky H-34. Grâce à son idée visionnaire, elle permettra l’évacuation d’environ 165 blessés dans des conditions souvent extrêmement dégradées.

De retour en France, elle poursuit une brillante carrière d’officier au Service de santé des armées.

C’est à Issy-les-Moulineaux qu’elle épouse en 1963, le colonel Alexis Santini, héros de guerre lui aussi, qui reçut la Croix de Guerre 1939-1945 avec palme et citation à l’ordre de l’Armée. Elle formait un couple remarquable avec l'oncle d’André Santini, un couple de « compagnons d’armes » selon ses propres termes. Le couple demeura fidèle à Issy-les-Moulineaux, où ils vécurent jusqu’à la fin de leurs jours.  

Valérie André occupera le poste de médecin-chef de la base aérienne 107 de Vélizy-Villacoublay et sera nommée conseillère du Commandement du transport aérien militaire notamment. Une carrière qui force le respect et qui la conduit à la consécration, en avril 1976, lorsqu’elle devient la première femme promue au grade de général. Le général Valérie André intègre le service de santé de la 4e puis de la 2e région aérienne en tant que directrice. Sa carrière militaire se terminera pour elle au rang de général de division.

Son deuxième combat.

Devenue une référence dans le monde des femmes militaires, Valérie André fait sa transition vers le monde civil en prenant la tête de la Commission d'étude prospective de la femme militaire. Loin des champs de bataille, elle gardera la même hargne pour mener un autre combat si cher à ses yeux, celui d’une meilleure intégration des femmes dans les armées. Un sujet sur lequel elle sera, encore une fois, une pionnière.

Pour sa carrière exceptionnelle au sein de l’armée de l’Air et du Service de Santé, le général Valérie André sera décorée à de multiples reprises. En 1987, elle est la première femme élevée à la dignité de la grand-croix de l’ordre national du Mérite. En 1999, le président de la République Jacques Chirac l’élève à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur, une première également. À titre honorifique, elle s’est vue recevoir son brevet de pilote d’hélicoptère militaire numéro 001 le 2 septembre 2010 lors d’une cérémonie spéciale sur la BA 107, en présence du général d’armée aérienne Jean-Paul Paloméros, chef d’état-major de l’armée de l’Air (2009-2012).

 

Sources :

  • Ministère des Armées.
  • Site internet de la ville d’Issy-les-Moulineaux.
Valérie André a été une pionnière dans les évacuations sanitaires héliportées.

Valérie André a été une pionnière dans les évacuations sanitaires héliportées.

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