Publié le 22 Septembre 2024

A la mémoire de René Coche, de Vanves.

René Coche est né à Vanves le 3 mai 1926. Il est le fils de Thomas Coche et de Marguerite Nicklich et demeure rue de Paris à Vanves.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, René Coche s’engage dans la Résistance. Son frères est déjà actif dans la lutte contre l’ennemi en tant qu’élève pilote de l’aviation militaire et rallié à de Gaulle depuis juin 1940. René est d’abord membre, dès 1943 alors qu’il n’a que 17 ans, du corps franc Liberté des Forces Françaises Combattantes (FFC), d’obédience gaulliste, sous les ordres de Claude Soreph, et participe à des entrainements en vallée de Chevreuse.

Le corps franc devient composante du réseau des Vélite-Thermopyles. Ce réseau, dépendant du Bureau central de renseignements et d’action (BCRA) de la France Libre, a été créé en 1941 par trois enseignants de l’Ecole normale supérieure et trois anciens élèves, après la réquisition par les Allemands de l’Ecole normale supérieure de Saint-Cloud.

Le 6 juin 1944, avec plusieurs membres du groupe, René Coche se rend à la ferme du By dans le Loiret. Mais à Paris, les événements se précipitent avec l’arrestation de Philippe Wacrenier, chef du corps franc Liberté. Alors que des étudiants, en provenance de Jeanson-de-Sailly, Henri IV, Saint-Louis, continuent d’arriver à la ferme du By, l’alerte est donnée : il est risqué de rester en ces lieux. Et le samedi 10 juin, le groupe de résistants de la ferme du By, infiltré par des traitres français, est arrêté. Emmenés à l’écart, seize jeunes, dont René Coche, sont abattus à la mitrailleuse, puis d’une balle dans la tête.

Ce jour-là trois autres Vanvéens du lycée Michelet tombent sous les balles nazies : Claude Couson, Serge et Claude Soreph, têtes de Liberté.

Les trois traitres français seront arrêtés à la fin de la guerre, condamnés et fusillés entre février 1945 et juillet 1946.

 

Le nom de René Coche figure sur les monuments suivants : nécropole nationale de Bellefontaire à La Ferté-Saint-Aubin dans le Loiret, la plaque commémorative FFI du Loiret à Lorris et sur les monuments de Vanves dont la plaque de la cité scolaire Michelet.

 

Sources :

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Publié le 31 Août 2024

80e anniversaire de la Libération de Paris – Discours d’André Santini.

Discours d’André Santini à l’occasion de la cérémonie de la Libération de Paris – Square Bonaventure Leca – Monuments aux Morts de la Ville – Dimanche 25 août 2024 – 11H45.

 

« Monsieur le Conseiller départemental,

Chers collègues,

Colonel BOURDELIN, représentant le Directeur Général de la Gendarmerie nationale,

Commandant de VILLIERS de LA NOUE, représentant le Gouverneur militaire de Paris et le Délégué militaire départemental,

Colonel LAMARQUE, représentant le Commandant de la Garde Républicaine,

Colonel FLAVIGNY, représentant le Commandant de la base aérienne 107,

Capitaine DE DIEGO DEL VALLE, représentant le Chef de Corps du régiment de Marche du Tchad,

Commandant NAEGELEN, représentant le Commandant militaire de Balard,

Monsieur le « Commander » du Benjamin Franklin Veterans Foreigns Wars post 605,

Mesdames, Messieurs les membres d’associations d’anciens combattants et de la mémoire,

Chers Amis,

 

Le 25 août 1944, après plus de quatre années d’une occupation nazie aussi dure qu’humiliante, Paris, enfin, recouvrait la liberté.

Cet épisode est sans doute l’un des plus émouvants de la longue et héroïque épopée de la libération nationale. Certes, la libération de la France n’a pas commencé par celle de notre capitale, pas plus qu’elle ne s’est terminée avec elle.

Pour autant, la libération de Paris revêtait une importance politique et symbolique majeure, pour des raisons aisément compréhensibles qu’il ne me semble pas nécessaire de développer. En ce qui concerne plus particulièrement notre ville d’Issy-les-Moulineaux, il convient de rappeler un fait historique : la libération de Paris est passée d’abord par la libération de sa banlieue sud et sud-ouest, à laquelle appartient notre commune.

En d’autres termes, la libération d’Issy-les-Moulineaux est indissociable de la libération de Paris. Célébrer l’une revient à célébrer l’autre. C’est la raison pour laquelle notre ville éprouve un attachement et une reconnaissance éternels à l’endroit de la 2ème Division Blindée et de son chef extraordinaire, le général LECLERC, qui ont pris une part magnifique à la libération de Paris et sa banlieue.

Charles DE GAULLE portait un jugement aussi légitime que révélateur lorsqu’il considérait que l’épopée de la 2ème DB était l’une des plus glorieuses de l’Histoire de France. Du Serment de Koufra à l’ascension de Berchtesgaden, en passant par les libérations de Paris et de Strasbourg, l’histoire de la 2ème DB est frappée du sceau de la légende.

Gloire au général LECLERC et à ses hommes !

Aujourd’hui, Issy-les-Moulineaux est très fière de conserver un lien officiel avec l’héritière de la 2ème DB, à savoir la 2ème Brigade Blindée. En effet, notre ville est la marraine de l’un de ses régiments, précisément le Régiment de Marche du Tchad (RMT). En août 1944, commandée par le capitaine DRONNE, la 9ème compagnie du RMT, aussi appelée la « Nueve » en raison des nombreux républicains espagnols qui la composaient, a grandement participé à la libération de Paris. Ce titre de gloire, l’un des nombreux que compte le Régiment de Marche du Tchad, a contribué à faire de ce prestigieux régiment l’une des rares unités militaires ayant été décorées de l’Ordre de la Libération.

La 2ème DB, je l’ai dit, a pris une part essentielle à la libération de Paris et de sa banlieue, dont Issy-les-Moulineaux. Il faut cependant préciser que son succès a été facilité par le concours des groupes de la Résistance intérieure. Dans notre ville, ceux-ci n’ont pas attendu l’été 1944 pour se constituer. En effet, deux groupes de résistance sont apparus à Issy-les-Moulineaux dès 1942 :

 

  • Le Mouvement de Libération Nationale, dont le quartier général se situait dans le cœur de la Mairie ;
  • Le Groupe Francs-Tireurs et Partisans Boisredon, dont le quartier général se situait dans l’Hôpital Corentin-Celton.

 

Le 20 août 1944, alors que la libération de la capitale devenait imminente, ces deux groupes ont uni leur force et se sont placés sous les ordres de la 25ème division de banlieue sud, commandée par le lieutenant-colonel TARI, qui dirigeait les compagnies d’Issy-les-Moulineaux, de Vanves, de Clamart et de Malakoff. Ils passèrent à l’action le 24 août au soir et, sous la mitraille allemande, un groupe de Résistants parmi eux réussit à couper le câble téléphonique reliant le Fort d’Issy aux autres unités de l’armée allemande. Cet acte de sabotage eut une importance cruciale car il priva les nazis d’un poste de communication clé.

Et dans la nuit du 25 août, après un combat acharné, le groupe de Résistants conduit par Emile BIENVENU obtint la reddition des 550 Allemands retranchés sur l’Ile-Saint-Germain. Issy-les-Moulineaux était enfin libre, grâce à l’admirable coordination entre la France Libre et les mouvements de la Résistance intérieure !

La Libération de Paris fait partie de ces évènements qu’il est nécessaire de commémorer. L’Histoire doit vivre. Et pour vivre, elle doit être transmise. C’est pourquoi, comme j’ai l’habitude de le dire, notre ville est si attachée au devoir de mémoire et à la promotion du lien Armée/Nation. Cet engagement se traduit, notamment, par notre parrainage de quatre unités militaires. Outre le Régiment de Marche du Tchad, que j’ai déjà cité, il s’agit de ces trois unités :

 

  • Le Chasseur de mines tripartites Andromède pour la Marine ;
  • L’Escadron d’hélicoptères 3/67 « Parisis » pour l’Armée de l’Air et de l’Espace ;
  • Le 2ème Régiment d’Infanterie de la Garde Républicaine, pour la Gendarmerie nationale.

 

Notre ville accueille également le siège de la Direction générale de la Gendarmerie nationale (DGGN). Cet engagement d’Issy-les-Moulineaux, qui dure depuis de longues années, notamment sous la houlette de ma collègue Christine OLIVIER, est reconnu officiellement.

En effet, je suis très heureux et fier de vous annoncer que notre ville vient tout juste d’obtenir le label « Mission Libération », à la suite d’un avis favorable de la préfecture et du comité départemental du groupement d’intérêt public éponyme (« Mission Libération »). En quelques mots, ce label prestigieux récompense les collectivités territoriales, associations, acteurs professionnels et particuliers favorisant la connaissance historique, la mémoire des hommes et femmes morts pour la France, et la sensibilisation des jeunes publics aux valeurs nationales.

L’obtention de ce label nous honore tout en nous obligeant à maintenir nos efforts pour entretenir et renforcer le lien Armée/Nation. Nous sommes déterminés à le faire.

Je vous remercie. »

 

André SANTINI

Ancien Ministre

Maire d’Issy-les-Moulineaux

 

 

Crédit photographique : Lara Vergunov.

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Publié le 13 Août 2024

A Rancourt, au pied de la chapelle du Souvenir Français, la sépulture du général Girodon.

Rancourt.

Rancourt, dans la Somme, n’est pas un village comme les autres. D’abord, il abrite la chapelle du Souvenir Français, construite sur l’initiative de Madame du Bos en mémoire de son fils, Jean du Bos, lieutenant au 94e régiment d’infanterie et tué à l’ennemi le 25 septembre 1916 à l’âge de 26 ans.

La construction de la chapelle est confiée à Pierre Paquet, architecte en chef des monuments historiques, et la première pierre est posée le 25 septembre 1920 par l’évêque d’Amiens. Deux années plus tard, l’édifice religieux est inauguré par le général Desticker, chef d’état-major du maréchal Foch – le maréchal étant retenu à l’étranger pour obligations.

En 1937, par donation, la chapelle est confiée à l’association mémorielle le Souvenir Français, qui en assume la gestion depuis. En 2022, la chapelle a été entièrement rénovée.

Sur le sol de Rancourt, non loin de cette chapelle, figurent trois cimetières militaires : un cimetière britannique, un cimetière allemand et une nécropole nationale. Et au sein de celle-ci, qui regroupe 8.500 corps, se trouve la tombe (n°73) d’un grand officier, enterré avec ses hommes : le général Girodon.

 

Pierre Girodon.

Pierre Girodon nait le jour de Noël 1869, à Lyon, dans le Rhône. Il est le fils d’un négociant, Alfred Girodon et de Marie-Mathilde Sabran. A 18 ans, Pierre Girodon intègre l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr – promotion de Tombouctou – et en sort deux années plus tard avec le grade de sous-lieutenant. Il est 11e sur 446 élèves et est nommé au 2e régiment de tirailleurs. Aussitôt, il part faire campagne en Afrique.

En 1903, retour en métropole pour être ensuite nommé en qualité d’attaché militaire auprès de l’ambassade de France à Vienne, dans l’Empire austro-hongrois. Chevalier de la Légion d’honneur en 1907, il suit le général Henri Gouraud au Maroc, en tant que chef d’état-major du corps expéditionnaire d’Orient (1911-1915). Passé lieutenant-colonel, Pierre Girodon est blessé par balle le 11 mai 1914 au combat du djebel Tfazza. Promu commandeur de la Légion d’honneur le 21 juin 1915, il reçoit ses étoiles de général de brigade le 25 mars 1916 et prend le commandement de la 127e division d’infanterie. Six mois plus tard, à la tête de ses hommes, il est tué par un tir d’obus à Cléry-sur-Somme, non loin de Rancourt.

Il est cité à l’ordre de l’Armée : « Placé à sa demande à la tête d'une brigade dont le chef venait d'être tué, a organisé avec une activité, un dévouement inlassables, constamment dans les tranchées, une attaque méthodique où tout a été prévu contre un front puissamment fortifié. Le jour de l'assaut, donnant l'exemple en première ligne, encourageant ses hommes de la voix et du geste, a été frappé d'une balle qui lui a traversé le poumon. Mais sa préparation et son exemple avaient fait leur œuvre et les positions devant lesquelles nous avions échoué trois fois ont été enlevées et conservées ».

À 46 ans, il est le plus jeune officier général de l'armée française tué durant la Première Guerre mondiale. Extrêmement populaire parmi ses hommes, un hommage lui est rendu dans le premier numéro du journal de tranchées Le Voltigeur (26 avril 1917), retraçant sa carrière et le qualifiant « d'officier complet [qui] tenait à la fois de Condé et de Turenne ».

En 1919, la Kaiser Wilhelm Kaserne de Strasbourg est rebaptisée en l'honneur du général Girodon (destruction en 1966). Son nom est inscrit sur les monuments de Lyon, de Saint-Cyr, en l’église de Bray-sur-Somme et au monument des Généraux morts au Champ d'Honneur 1914-1918 de l’église Saint-Louis des Invalides.

Le général Pierre Girodon était commandeur de la Légion d’honneur, chevalier de l’ordre du Mérite agricole, croix de guerre 1914-1918 avec palme, chevalier de l’Etoile-noire.

 

Tous les ans, au 2e dimanche de septembre, se déroulent à Rancourt d’importantes commémorations à la mémoire des combattants de la Première Guerre mondiale.

 

Sources :

  • Site Mémoire des Hommes du ministère des Armées : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/
  • Site national du Souvenir Français : https://le-souvenir-francais.fr/
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Archives du comité d’Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français.
  • Gérard Géhin et Jean-Pierre Lucas, Dictionnaire des généraux et amiraux français de la Grande guerre, 1914-1918, Paris, Archives & culture, 2007.
  • Site Mémorial Gen Web avec les contributions d’Elisabeth de Montmarin, Jean-Luc Gauthier, Michel redoux, Michel Boyot, Mahu Didier-Gaudou et Gille Mangeolle.

 

Le général de brigade Pierre Girodon.

Le général de brigade Pierre Girodon.

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Publié le 9 Août 2024

Monument aux morts pour la France du cimetière d’Issy-les-Moulineaux.

Monument aux morts pour la France du cimetière d’Issy-les-Moulineaux.

Roland Gourdin, isséen mort pour la France.

Roland Gourdin est né le 9 décembre 1926 à Houlgate dans le Calvados. Parachutiste – grade de sergent – il est envoyé en Indochine avec le 6e groupement colonial de commandos parachutistes.

Il est tué à l’ennemi le 30 décembre 1950, à Moncas dans le Tonkin. Il avait 24 ans. Habitant Issy-les-Moulineaux, son nom est inscrit sur le monument aux morts de la ville, et son corps repose peut-être sous le monument aux morts du cimetière communal.

En effet, Issy-les-Moulineaux est l’une des communes de notre département qui possède un monument aux morts dans le cimetière. Cela permet de transférer les restes de morts pour la France de sépultures familiales sous ce monument. Les morts pour la France ayant droit à une sépulture à perpétuité.

Le nom du sergent Roland Gourdin est également inscrit sur le mémorial départemental des morts pour la France après 1945 de Caen.

 

Les BPC.

Pour faire face aux besoins en hommes, et aux relèves nécessaires, des bataillons de parachutistes coloniaux (BPC) viennent compléter la demi-brigade de commandos parachutistes basée en Indochine depuis 1947. Il s’agit des bataillons avec les numéros suivants : le 1er, le 2, le 3, le 5, le 6, le 7 et le 8.

L’histoire du 6ème commence par sa création à Quimper le 16 avril 1948. Il est alors composé d’une compagnie de commandement et trois groupes de commandos et regroupe environ six-cent-cinquante hommes. Le 6ème BCCP débarque à Saigon le 28 juillet 1949, pour être envoyé dans le centre de l’Annam, région située entre le Tonkin, au nord, et la Cochinchine, au sud. Les accrochages et les embuscades sont fréquents. Comme à toutes les unités d’élite, des missions difficiles sont demandées au 6ème BCCP : raids dans la jungle, ouvertures de routes, de voies de chemin de fer ; remontées de cours d’eau. Les résultats sont là, rapides, car le Vietminh n’est pas encore cette puissante armée qu’il va devenir dans quelques mois grâce à l’aide de la toute nouvelle Chine communiste.

A la fin de l’année 1949, le bataillon est envoyé au col des Nuages, dans la cordillère annamitique. Sitôt la nouvelle année fêtée, il progresse dans l’intérieur du pays dans le cadre de l’opération Albert, puis, quinze jours plus tard soutient son premier saut opérationnel. Le 20 janvier, les groupes de commandos 1 et 2 sautent sur Binh-Anh.

En octobre de la même année, le 6ème BCCP devient le 6ème GCCP : groupement colonial de commandos parachutistes. L’unité est citée à l’ordre de l’Armée : « Brillante formation de commandos parachutistes, qui, sous les ordres du chef de bataillon Vernières, a mené sans relâche, depuis août 1949, dans tous les secteurs du Centre Vietnam, un combat rude et obstiné ». Puis, le 1er mars 1951, l’unité devient 6ème BPC. Avec une première durée d’existence assez courte puisque le bataillon est dissous au moment de son rembarquement pour la métropole en août 1951.

Mais c’est pour mieux renaître en juillet 1952, sous les ordres d’un tout jeune chef de bataillon qui va rapidement se faire connaître du grand public : Marcel Bigeard. « Nous passons deux mois exténuants à marcher dans les rizières, l’eau jusqu’à la taille, à vérifier chacun de nos pas pour ne pas tomber dans un piège viet, à fouiller les villages en craignant toujours les tireurs embusqués. Nous opérons des actions coups de poing dès que nous repérons une concentration ennemie. Mon bataillon se rode. Les plus jeunes s’habituent au feu, mes vieux briscards retrouvent leurs sensations. Je suis fier de mon unité » (Marcel Bigeard, dans ses mémoires posthumes Ma vie pour la France, Ed. du Rocher). Et le bataillon s’illustre partout où il passe : par exemple à Tu Lê en octobre 1952, où le 6ème saute sur les arrières des divisions vietminh 308 et 312, remplit sa mission et au prix d’une marche de huit jours à travers la jungle parvient à échapper à l’étau qui se referme sur lui. Cette performance des paras fait dire à la presse, et des militaires bien souvent jaloux, que le 6ème est le « bataillon Zatopek », du nom de ce coureur de fond tchèque, multi-recordman du monde. A Langson, en juillet 1953, l’unité reçoit sa quatrième citation à l’ordre de l’Armée.

En novembre 1953, le 6ème est l’une des premières unités à sauter sur Diên Biên Phù, dans le but de prendre aux bo-doïs cette ancienne base japonaise. Il récidive le 16 mars 1954 pour tenter de sauver la situation sur ce même terrain où la bataille ultime de la guerre d’Indochine fait rage. Il y gagne une nouvelle citation. Malheureusement, comme toutes les forces françaises et supplétives présentes, le 6ème BPC est anéanti par la capitulation du 7 mai 1954. Les combats cessent, mais les Français refusent de lever le drapeau blanc. Humiliation de défiler, tête baissée, devant des dizaines de milliers de bo-doïs et de prendre la direction de camp de prisonniers. Marcel Bigard (Ma vie pour la France) : « La vraie douleur, la seule chose que je ne pardonne pas aux Viets, ce sont les huit-mille morts pendant ces quatre mois de captivité. Cruauté inutile, inhumanité. Giap était un grand général, mais sa doctrine, le marxisme, était inhumaine. L’ancien capitaine vietminh m’a dit : « Nous n’avons tué aucun prisonnier ». C’est vrai, ils les ont laissé crever, alors qu’il aurait été si facile de sauver tout le monde. Une banane par jour, et on ramenait les gars vivants. Je ne pourrai jamais l’oublier ».

Plus tard, au Maroc, à Marrakech, le 1er août 1955, le reliquat du bataillon devient le 6ème RPC : régiment de parachutistes coloniaux avant de prendre l’appellation de 6ème RPIMa (régiment parachutiste d’infanterie de marine) en 1958 et d’être définitivement dissous en 1998 dans le cadre de la restructuration de l’Armée française.

 

 

Sources :

  • http://paradu6.free.fr/menu.html
  • www.wikipedia.org/fr
  • www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
  • Erwan Bergot, Bataillon Bigeard, Presses de la Cité.
  • Paul Bonnecarrère, Par le sang versé, Fayard.
  • Michel Bodin, Dictionnaire de la guerre d’Indochine, Economica.
  • Pierre Montagnon, La guerre d’Indochine, Pygmalion.
  • Jules Roy, la bataille de Dien Bien Phu, Julliard.
  • Général Yves Gras, Histoire de la guerre d’Indochine, Plon.
  • Général Marcel Bigeard, Ma guerre d’Indochine, Hachette.
  • Général Marcel Bigeard, Ma vie pour la France, Ed. du Rocher.
  • Georges Fleury, La guerre en Indochine, Perrin.
  • Mémorial GenWeb : contributions de Philippe Frilley, de Jérôme Charraud et de Claude Richard.

 

Paras du 6e BPC sautant sur Dien-Bien-Phu.

Paras du 6e BPC sautant sur Dien-Bien-Phu.

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #Indochine

Publié le 19 Juillet 2024

Les coloniaux : Ernest Psichari.

Ernest Psichari nait le 27 septembre 1883 à Paris. Il est le fils de Jean, d’origine grecque, professeur de philologie grecque et sa mère est la fille du philosophe Ernest Renan. Il passe son baccalauréat au lycée Henri IV en 1900 puis obtient une licence de philosophie à la Sorbonne trois années plus tard.
Il grandit dans un milieu de haute bourgeoisie et d’intellectuels (il est ami de Jacques Maritain et de Charles Péguy). Après un déception amoureuse avec Jeanne, sœur de Jacques Maritain, et après avoir fait deux tentatives de suicide, Ernest Psichari se tourne vers l’armée. Il effectue son service militaire au 51e régiment d’infanterie de Beauvais, puis demande sa mutation dans les troupes coloniales.


Sa première affectation est au Congo (1906-1907), sous les ordres d’Eugène Lenfant, un ami de la famille. De retour en France et après avoir reçu la Médaille militaire, il écrit ses expériences dans un premier ouvrage intitulé Terres de soleil et de sommeil. Il y fait l’éloge d’une jeunesse saine et d’une armée au service de sa nation. Ernest Psichari devient une sorte d’idole de la droite nationaliste et soutien Maurice Barrès et Charles Maurras.


Diplômé de l’école militaire d’artillerie de Versailles, le jeune sous-lieutenant Psichari est envoyé en Mauritanie. Il y restera de 1909 à 1912. Cherchant à combattre, il est d’abord réticent à œuvrer dans une région relativement pacifiée de l’Empire colonial français. Mais il tombe sous le charme des paysages, que l’on retrouve dans le film Fort Saganne d’Alain Corneau (Adrar non loin de Chinguetti).


En 1913, Ernest Psichari publie un nouvel ouvrage, L’Appel des armes, contre le pacifisme et le déclin moral qui est l’une de ses conséquences. Il met en avant un idéal de dévouement et de grandeur. Ce livre devient une référence auprès de la jeunesse nationaliste.


En juin de la même année, Psichari est renvoyé dans la garnison du 2e régiment d’artillerie coloniale à Cherbourg. C'est là qu'il compose son livre, publié à titre posthume, Le Voyage du centurion (1916). Il s’agit de la transposition à peine masquée de son expérience et de son évolution spirituelle. En effet, sous l’influence du révérend père Humbert Clérissac, Psichari se convertit au catholicisme, puis devient tertiaire dominicain de la Fraternité du Saint-Sacrement de Paris. Il se prépare à la prêtrise mais la guerre, qui éclate peu après, l’empêche de concrétiser son vœu.


Ernest Psichari, lieutenant au 2e régiment d’artillerie coloniale, est tué à Rossignol, en Belgique, le 22 août 1914 (l’un des engagements de la bataille de Frontières). Prises au piège entre les forces allemandes et la rivière Semois, les troupes françaises se sont laissé encercler et se font tuer sur place. Alors, les artilleurs sabotent leurs canons à la fin des combats. Le lieutenant est enterré au cimetière de Rossignol.


Lecteur fervent de Psichari, le général de Gaulle le salua un jour comme un « admirable semeur ». 


Ernest Psichari était chevalier de la Légion d’honneur (posthume), médaillé militaire, croix de guerre 1914-1918 (posthume), médaillé colonial, officier d’Académie et chevalier de l’Etoile noire.


Sources : 
•    Encyclopédie Wikipédia.
•    Site www.memorialgenweb.fr 
•    Claude Quinard. Psichari soldat d'Afrique. Éditions des Loisirs. 1944.
•    Jean Peyrade. Psichari, maître de grandeur. Les témoins de l'Esprit, Julliard. 1948.
•    Le Figaro Littéraire, Ernest Psichari, 2-8 avril 1964.
•    Frédérique Neau-Dufour, Ernest Psichari, l’ordre et l’errance, Paris, ed du Cerf, 2001.
 

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #La Coloniale

Publié le 18 Juin 2024

Photo DR - Le parking avion du détachement français quelques minutes après le crash.

Photo DR - Le parking avion du détachement français quelques minutes après le crash.

Le 21 janvier 2015, sur la base aérienne d'Albacete en Espagne, un exercice OTAN réunissait des avions de combat de différentes nations, chacune ayant une zone de parking attribuée. Ce jour-là, sur le tarmac, un détachement de l'armée de l'Air mettait en œuvre des chasseurs Mirage 2000D de l'Escadron de chasse 1/3 « Navarre » de Nancy et des avions d'entrainement « Alpha jet ».

Mais dans l'après-midi un chasseur grec F-16 biplace au décollage bascula à droite et s'écrasa sur les avions au parking. Le bilan fut lourd, onze tués dont les deux pilotes grecs et neuf français, quatre officiers et cinq sous-officiers, ainsi que neuf blessés dont cinq graves. Il y aura également onze blessés dans le détachement italien proche du lieu de l'explosion. Ce bilan aurait été encore plus important sans l'action de sous-officiers américains de l'U.S. Air Force qui, malgré le danger, étaient immédiatement intervenus.

Photo DR - Un hommage national a été rendu aux victimes de l'Armée de l'air par le président de la République, le 3 février 2015, dans la cour des Invalides.

Photo DR - Un hommage national a été rendu aux victimes de l'Armée de l'air par le président de la République, le 3 février 2015, dans la cour des Invalides.

Ces officiers et sous-officiers de l'armée de l'Air, quelle que soit leur spécialité, pilote, navigateur ou mécanicien, sont « morts dans l'accomplissement de leur mission » et leur mémoire, à ce titre, se devait d'être reconnue et entretenue. C'est le but que s'était donné l'Association du Mémorial des Aviateurs (AMA), créée en 2016 et comptant parmi les cinq membres de droit de son conseil d'administration le président du Souvenir Français.

L'action de l'association s'est concrétisée par :

  • Un monument, pale d'hélice verticale, installé devant le Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget, qui a été inauguré le 29 juin 2022 ;
  • Un espace immersif qui honore la mémoire de tous les aviateurs qui ont donné leur vie dans l'accomplissement de leur mission. Une fiche est donc prévue, en cours de rédaction, ou rédigée pour chacun des quelques 15 000 Aviateurs identifiés depuis la création de l'Aéronautique militaire, en 1909 à nos jours ! De plus un « mur d'images », créé dans le hall de la Cocarde du Musée de l'Air et de l'Espace, permet de comprendre en quoi consistait sa mission.
Photo DR - Le Mémorial des Aviateurs devant le Musée de l'Air et de l'Espace.

Photo DR - Le Mémorial des Aviateurs devant le Musée de l'Air et de l'Espace.

Le 29 avril 2024, les présidents du Souvenir Français et de l'Association du Mémorial des Aviateurs ont signé une convention de partenariat. Celle-ci devrait permettre en particulier de faire bénéficier les rédacteurs des fiches des aviateurs morts dans l'accomplissement de leur mission des informations recueillies « sur le terrain » par les membres du Souvenir Français qui, dans le cadre de leur vocation de localisation et d'entretien des tombes des « Morts pour la France », peuvent apporter leur contribution au travail de recherche et de vérification de toutes les informations nécessaires à la constitution des dossiers de l'AMA, en relevant par ailleurs non seulement les tombes portant les noms d'aviateurs mentionnés comme, par exemple « morts  en service aérien commandé », mais toute sépulture de membre de la grande famille aéronautique, l'AMA pouvant avoir une fiche ouverte mais sans savoir où l'intéressé a été inhumé.

Nous le devons bien à tous ceux qui ne sont pas « Morts pour la France », mais qui ont perdu la vie en se préparant, « au cas où... » 

 

 

GBA (2S) Jean-Claude ICHAC,

Président d'honneur du Comité d'Issy-les-Moulineaux/Vanves du Souvenir Français et membre de l'Association du Mémorial des Aviateurs.

Photo DR - Signature d'une convention de partenariat entre le Souvenir Français et l'Association du Mémorial des Aviateurs par les deux présidents, le GCA Matthieu Pellissier (AMA), à gauche et le CGA Serge Barcellini (SF), à droite.

Photo DR - Signature d'une convention de partenariat entre le Souvenir Français et l'Association du Mémorial des Aviateurs par les deux présidents, le GCA Matthieu Pellissier (AMA), à gauche et le CGA Serge Barcellini (SF), à droite.

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Publié le 8 Juin 2024

Le PC de l’ORA en son état actuel, après l’incendie de 1944 et la récente restauration.

Le PC de l’ORA en son état actuel, après l’incendie de 1944 et la récente restauration.

Pierre Fraisse nait le 9 juillet 1923 à Issy-les-Moulineaux. Il est le fils de Charles Fraisse et de Suzanne Delavoye. Ils demeurent au 11, rue d’Alembert à Issy.

 

Pierre Fraisse s’engage dans la Résistance ; il est soldat FFI (Forces Françaises de l’Intérieur).

Dans l’ouest de la France, plusieurs groupes de résistants sont actifs. Entre autres l’Organisation de Résistance de l’Armée (ORA) qui a installé son PC dans une ferme au Potireau dans le département de la Sarthe, non loin de Saint-Germain-d’Arcé. Le but de l’ORA comme l’ensemble des FFI : stopper coûte que coûte la remontée de divisions allemandes vers la Normandie. Depuis le 1er juin 1944, à la suite du message entendu sur Radio-Londres « Les carottes sont cuites », les hommes de la Résistance se tiennent prêts.

Pierre Fraisse est donc de ceux-là. Prêts aux sabotages, aux coupures de lignes électriques, aux mines pour faite sauter les trains de troupes allemandes. Mais le jeune homme n’aura pas le temps de savourer l’arrivée des Américains sur le sol français : à l’âge de 20 ans, le 6 juin 1944, il meurt des suites de ses blessures à l’hôpital de Château-du-Loir, place Saint-Martin, distant de Saint-Germain-d’Arcé d’une quinzaine de kilomètres.

Les opérations de la Résistance réussissent quelques jours. Mais cela ne durera qu’un temps : la Gestapo et des miliciens français cernent la ferme puis attaquent. Trop nombreux pour les Résistants, ces derniers doivent se rendre, sur les ordres de leur chef, le capitaine Madelin. Les Résistants seront tous déportés.

D’autres groupes seront par la suite démantelés par la Wehrmacht et la Milice et de nombreux combattants FFI seront arrêtés et fusillés sur place, sans aucune forme de procès.

 

Sources :

  • Archives du Souvenir Français – Comité d’Issy-Vanves.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Site MemGenweb – Fiche de Pierre Fraisse – Contribution de Jérôme Charraud.
  • Journal Le Petit Courrier, l’écho de la vallée du Loir (sources et crédit photographique).
  • Archives du département de Loire-Atlantique.
  • Archives du département du Maine-et-Loire.

 

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Publié le 26 Mai 2024

De g. à dr : Christine Helary-Olivier, conseillère municipale déléguée aux Affaires militaires ; Frédéric Rignault, président du Souvenir Français ; colonel Claude Guy, délégué général du Souvenir Français pour les Hauts-de-Seine ; général Jean-Claude Ichac, président d’honneur du Souvenir Français à Issy ; général Jean-Claude Allard.

De g. à dr : Christine Helary-Olivier, conseillère municipale déléguée aux Affaires militaires ; Frédéric Rignault, président du Souvenir Français ; colonel Claude Guy, délégué général du Souvenir Français pour les Hauts-de-Seine ; général Jean-Claude Ichac, président d’honneur du Souvenir Français à Issy ; général Jean-Claude Allard.

Le général de division (2S) Jean-Claude Allard est président du comité du Souvenir Français de Chatenay-Malabry et du comité de la Société des membres de la Légion d’Honneur de Chatenay-Malabry et Fontenay-aux-Roses.

Les deux comités permettent actuellement la diffusion d’une exposition, qui retrace sur 20 panneaux l’histoire de l’Ordre de la Libération et illustre ses valeurs : « s’engager, combattre, mourir » avec les portraits de 13 Compagnons, montrant la grande diversité des parcours, des engagements, des combats.

Cette exposition, itinérante, fait actuellement une halte en la mairie d’Issy-les-Moulineaux, et ce du 21 au 31 mai 2024, avant d’être déplacée à Fontenay-aux-Roses puis dans les Alpes de Hautes-Provence.

Ce vendredi 24 mai 2024 a été l’occasion pour Madame Christine Helary-Olivier de recevoir le général Allard, ainsi que les représentants du comité local du Souvenir Français et le colonel Guy, délégué départemental de l’association.

Mme Helary-Olivier a remarqué – et remercié le général Allard – de la mention relative au RMT (régiment de marche du Tchad), unité filleule de la ville et de Madame Simone Michel-Lévy, résistante française et employée de la Direction des Recherches et du Contrôle Technique (DRCT), anciennement située à Issy-les-Moulineaux (André Santini avait inauguré une rue à son nom).

Cette exposition est à la disposition des comités du Souvenir Français du département, ainsi que des comité SMLH. Il conviendra de prendre contact avec le général Allard.

 

A Issy-les-Moulineaux, visite de l’exposition sur l’Ordre de la Libération.
A Issy-les-Moulineaux, visite de l’exposition sur l’Ordre de la Libération.
A Issy-les-Moulineaux, visite de l’exposition sur l’Ordre de la Libération.
A Issy-les-Moulineaux, visite de l’exposition sur l’Ordre de la Libération.
A Issy-les-Moulineaux, visite de l’exposition sur l’Ordre de la Libération.
A Issy-les-Moulineaux, visite de l’exposition sur l’Ordre de la Libération.
A Issy-les-Moulineaux, visite de l’exposition sur l’Ordre de la Libération.
A Issy-les-Moulineaux, visite de l’exposition sur l’Ordre de la Libération.
A Issy-les-Moulineaux, visite de l’exposition sur l’Ordre de la Libération.

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Publié le 19 Mai 2024

A la mémoire de Moïse Finkelstein de Vanves.

Roumain, juif, au service de la France.

Maurice, dit Moïse, Finkelstein nait à Bucarest en Roumanie le 1er septembre 1882, dans une famille juive. Il est le fils de Thias Finkelstein et de Sophie Trochins. Il émigre en France avec ses parents. Le jeune Maurice fait de belles études qui le voient intégrer le lycée Michelet de Vanves. Il est naturalisé en 1912.

A l’occasion de la Première Guerre mondiale, il est mobilisé au 67e régiment d’infanterie dont le lieu de regroupement est à Soissons dans l’Aisne. Mais pour des raisons de santé, il est réformé le 6 août 1914. Insistant pour être incorporé, il est finalement admis au service armé le 21 mai 1915 et est affecté au 10e régiment d’infanterie (Auxonne, Dijon), unité de la 15e division d’infanterie et du 8e corps d’armée. Son chef de corps est le colonel Le Maistre.

Le 2 août 1916, à Verdun, Moïse Finkelstein se conduit en héros. Alors que son unité se bat avec ardeur laissant sur le champ de bataille 28 tués, 106 blessés et 12 disparus, le soldat Finkelstein reçoit la citation suivante « très bon soldat, qui s’est distingué à maintes reprises et par son courage au feu et son entrain au combat. A été grièvement blessé le 2 août 1916 en se portant à l’attaque ».

Le soldat termine la guerre couvert de gloire : légion d’Honneur, médaille militaire, croix de guerre.

 

Le convoi 59.

En septembre 1943, Moïse Finkelstein est arrêté à Saint-Maurice, où il réside. Il est déporté par le convoi 59. Les éléments communiqués par Yad Vashem sont le suivants : le 2 septembre à 10h00 un train transportant 1.000 juifs part de la gare de Bobigny. Plus de la moitié des déportés sont citoyens français. Le lieutenant Wannemacher est responsable de la supervision du train. Selon l’horaire pour un convoi qui a quitté Bobigny en novembre 1943, le train prend vraisemblablement le trajet suivant (en wagons à bestiaux) : Bobigny, Noisy-le-Sec, Épernay, Châlons-sur-Marne, Révigny, Bar-le-Duc, Novéant-sur-Moselle (Neuburg), Metz, Saarbrücken, Frankfurt/Main, Dresden, Görlitz, Liegnitz (Legnica), Neisse (Nysa), Cosel, Katowice (Kattowitz), Auschwitz.

Le site Yad Vashem a répertorié le témoignage d’un survivant, un certain Librati : « En cours de route, quatre détenus tentent de s’échapper. Les fugitifs, rapidement rattrapés, sont immédiatement abattus. Comble de l’ignominie, les SS font descendre du wagon tous les détenus, les somment de se déshabiller entièrement, d’abandonner leurs bagages sur le bas-côté et de remonter nus dans le train recouverts d’une simple couverture. »

À l’arrivée au camp le 4 septembre, 232 hommes et 106 femmes sont sélectionnés pour des travaux forcés. Les hommes sont tatoués des numéros 145796 à 145027 et les femmes reçoivent les numéros 58300 à 58405. Les autres 727 déportés sont gazés dès leur arrivée au camp. En 1945, on ne dénombrait que 17 hommes et 4 femmes rescapés de ce convoi.

 

Moïse Finkelstein est assassiné le 7 septembre 1943 dans la chambre à gaz d’Auschwitz. Il avait 61 ans. Son nom est inscrit sur la plaque commémorative de la cité scolaire Michelet de Vanves, sur une plaque de la synagogue du 3e arrondissement de Paris, sur le monument aux morts de Saint-Maurice (Val de Marne) et sur la tombe familiale du cimetière de Bagneux dans les Hauts-de-Seine.

 

Sources :

 

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Publié le 12 Mai 2024

De g. à dr : André Rabartin, président de l’association des déportés et résistants ; général Jean-Claude Ichac, président d’honneur du Souvenir Français ; Frédéric Rignault, président du Souvenir Français.

De g. à dr : André Rabartin, président de l’association des déportés et résistants ; général Jean-Claude Ichac, président d’honneur du Souvenir Français ; Frédéric Rignault, président du Souvenir Français.

Issy-les-Moulineaux, ce dimanche 28 avril 2024 – Journée nationale du Souvenir des victimes et héros de la déportation. A cette occasion, voici le discours prononcé par André Santini, maire, vice-président de la Métropole du Grand Paris et ancien ministre. Le Souvenir Français tient à remercier les services de la municipalité pour lui avoir permis de diffuser ce discours et M. le maire pour son soutien.

 

« Madame la Députée,

Monsieur le Conseiller Départemental,

Chers Collègues,

Mes Colonels,

Mes Commandants,

Mon Lieutenant,

Monsieur le Président coordinateur des associations isséennes de déportés,

Mesdames et Messieurs, Chers Amis,

 

L’Histoire des Hommes est jalonnée d’épisodes charnières.

Il arrive en effet que certains évènements, lorsqu’ils surviennent, produisent de tels effets que le cours de l’Histoire change inexorablement. Alors l’humanité entre dans une nouvelle ère.

Nous pourrions citer pléthore d’exemples, et sans doute certains vous viennent-ils naturellement à l’esprit. Je m’en dispenserai cependant car cela m’éloignerait trop du terrible sujet qui nous réunit aujourd’hui.

Le point où je veux en venir, vous le sentez, c’est qu’il ne fait aucun doute, à mes yeux, que la politique de déportation et d’extermination, conduite méthodiquement par le Troisième Reich durant la Seconde Guerre mondiale, appartient à la catégorie de ces évènements charnières.

N’en déplaise à une certaine personnalité dont il est charitable de taire le nom, les chambres à gaz n’ont pas été « un détail de l’Histoire » ; elles en ont été une bascule.

Incontestablement, et malheureusement, il y eut un avant et un après.

Au-delà de l’horreur et de la sidération que nous ressentons naturellement face à ce que furent la Solution finale et le massacre de millions d’innocents, un autre sentiment domine : l’incompréhension.

Une incompréhension qui peut s’exprimer en une question : comment cela a-t-il été possible ?

Comment, dans cette Europe brillante et civilisée que Stefan ZWEIG chérissait tant, une telle industrie de la mort a-t-elle pu être instaurée ?

A ces questions, les historiens ont apporté des réponses et continueront d’en apporter.

Pour ma part, en tant qu’élu de la République française et en tant qu’humaniste, il est de mon devoir de vous adresser quelques messages qui me semblent primordiaux.

D’abord, si tragique soit-il, nous devons impérativement entretenir la mémoire de ce passé. Car, selon les mots de Winston CHURCHILL : « Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre ».

Fort de cet enseignement, nous devons nous souvenir de ces victimes innocentes, ignoblement persécutées et condamnées à un sort atroce pour leur appartenance religieuse, ethnique, politique ou philosophique : Juifs, Tsiganes, Résistants, Francs-Maçons, etc.

Nous devons aussi nous souvenir, en nous fondant sur la documentation historique et sur les témoignages des rescapés tels Simone VEIL, Germaine TILLON ou Primo LEVI, de ce que fut l’horreur des camps : les matricules déshumanisants ; les tenues rayées ; les chambres à gaz ; les fours crématoires ; la faim, le froid, le silence mortels, etc.

A l’image de Robert BADINTER, disparu il y a presque trois mois, nous devons enfin battre en brèche avec constance les thèses négationnistes des « faussaires de l’Histoire ».

Ce devoir de mémoire, Issy-les-Moulineaux y est très attaché.

C’est pourquoi, notre ville apporte son concours financier aux visites d’une journée organisées à Auschwitz-Birkenau par le Mémorial de la Shoah.

Le 17 mars dernier, une délégation isséenne d’une centaine de personnes, constituée des jeunes du Conseil Communal des Jeunes, des élèves du Lycée Ionesco, et de nombreux autres Isséens, a participé à ce voyage.

C’est pourquoi la ville implique également l’ensemble de la jeunesse isséenne dans toutes les cérémonies de commémoration.

Entretenir la mémoire du passé est nécessaire, mais cela n’est pas suffisant. Nous devons aussi avoir conscience du présent.

Je veux dire en cela que nous devons toujours garder la lucidité de reconnaître que nos sociétés contemporaines, quel que soit leur degré de civilisation, peuvent aisément succomber au mal, à la violence, à la haine, à la barbarie.

A ce titre, je vous recommande la lecture du récent ouvrage de l’ancien chef d’Etat-Major des armées, le général d’armée François LECOINTRE : Entre guerres.

Il alerte sur le sentiment d’indifférence d’une partie de la société à l’endroit de nos soldats envoyés en mission au péril de leur vie. Il évoque également les horreurs auxquelles il a assisté au Rwanda, en plein génocide.

Ce témoignage, empreint d’humilité, est un précieux encouragement à regarder en face les réalités du monde et les dangers qu’elles annoncent pour l’humanité.

Pour nous préserver de ces dangers, je crois dans l’existence de plusieurs talismans : le respect et l’écoute de l’autre ; la solidarité entre tous, et notamment avec les plus faibles ; la promotion de la culture et l’ouverture aux autres civilisations.

Des valeurs que, depuis toujours, Issy-les-Moulineaux s’attache à faire siennes.

Vive la République !

Vive la France ! »

 

Issy-les-Moulineaux commémore le souvenir des victimes et héros de la déportation.
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