Publié le 8 Mai 2023

Les missions du Souvenir Français à Issy-les-Moulineaux.

Le Souvenir Français a trois missions :

 

  1. Entretenir le souvenir de celles et ceux qui sont Morts pour la France. Entretenir ces mémoires, c’est aussi entretenir les sépultures.
  2. Conserver la mémoire qu’elle soit collective, lors des commémorations, ou individuelle par des actions ciblées.
  3. Transmettre : en organisant des voyages pour les scolaires sur les lieux de mémoire ; mais il peut aussi s’agir de conférences dans les écoles, de visites de carrés militaires ou bien la transmission de la mémoire au travers d’ouvrages, de sites internet, d’expositions…

 

A Issy-les-Moulineaux et à Vanves, ces trois missions se matérialisent par l’entretien de onze tombes dans les cimetières de ces deux communes (tombes qui étaient en déshérence et qui contiennent un ou plusieurs Morts pour la France, qui, eux, ont droit à une sépulture perpétuelle) ; par l’édition de plusieurs ouvrages au cours de ces dernières années ; par ce site internet, et par les collectes de fonds, qu’il s’agisse de la quête annuelle du Souvenir Français (au moment de la Toussaint) ou de celles du Bleuet de France, les 8 mai et 11 novembre.

 

Ce 8 mai 2023 représentera pour le Comité la 30e quête du Bleuet de France.

 

Soyons généreux et aidons les blessés, leurs familles et les invalides de guerre et d’attentats.

Lire la suite

Publié le 23 Avril 2023

Table ronde sur le Médecin général inspecteur Valérie André.

Ce vendredi 21 avril, le Souvenir Français était invité à participer à la table ronde sur Madame le général Valérie André, en présence d’André Santini, neveu de Valérie André, et de Madame Florence Parly, qui fut ministre des Armées entre 2017 et 2022.

La table ronde était animée par Jean-Marie Durand, journaliste à Philosophie magazine, et avait pour but de présenter les ouvrages de Charles Evans et de Martine Gay.

 

Charles Evans, qui arrivait directement du Nevada (Etats-Unis) est le conservateur fondateur du Hiller Air Museum à Redwood City, en Californie. Il a écrit sur l'histoire de l'aviation pour des publications telles que American History, Aviation et Civil War Times Illustrated et est l'auteur de War of the Aeronauts: A History of Ballooning in the Civil War. Son dernier ouvrage, est dédié à Valérie André et s’intitule : Valérie André-Surgeon, pionneer rescue pilot and her courage under fire.

Martine Gay pilote des avions depuis plus de 25 ans, elle est psychomotricienne de formation, sophrologue et relaxologue, spécialisée dans la gestion du stress et de la fatigue. Elle a notamment publié : Le pilote et sa machine ; Énergie et dynamisme grâce à la sophrologie ; Bien dormir : source d'énergie. Son dernier ouvrage, Colonel Alexis Santini et général Valérie André, épopée de deux pionniers, un couple hors norme, raconte l’histoire de ces deux héros de l’aviation, empreints d’humanisme.

 

Pilote de chasse, héros de la Seconde Guerre mondiale, de la guerre d’Indochine, titulaire de 15 citations dont 10 à l’ordre de l’armée, commandeur de la Légion d’honneur, créateur de l’Ecole de formation des pilotes d’hélicoptères, le colonel Alexis Santini est aussi le premier à organiser une évacuation sanitaire grâce à des « paniers » fixés aux deux côtés de la cabine. C’était en Indochine et était ainsi créée la première EVASAN (évacuation sanitaire aérienne). C’est dans ce cadre qu’il fait la connaissance d’une jeune neurochirurgienne, nommée Valérie André.

Valérie André réalisera en Indochine, sous le feu de la mitraille, plus de 120 missions, sauvant 168 soldats. Par la suite, elle sera envoyée en Algérie, où elle sauvera encore de nombreux hommes, puis deviendra, en 1976, la première femme à recevoir les galons de général. Elle terminera sa carrière comme directrice régionale du Service de Santé des Armées.

En 2022, pour ses cent ans, la Direction de l’aviation civile a rebaptisé l’héliport de Paris, en « Héliport de Paris – Issy-les-Moulineaux – Valérie André ».

 

Cette table ronde était passionnante et le Souvenir Français vous encourage à acquérir ces ouvrages.

Lire la suite

Publié le 9 Avril 2023

A la famille Mirlesse d'Issy-les-Moulineaux.

Lew Mirlesse.

Lew (Léon) Mirlesse nait dans une famille juive de Russie (Ukraine). Naturalisée française, celle-ci demeure au 9, rue Edouard Branly à Issy-les-Moulineaux.

Communiste revendiqué, Lew Mirlesse est arrêté le 30 mai 1942 par les autorités allemandes et interné au camp de Romainville.

Une année plus tard, le 28 septembre 1943, des Francs-Tireurs-Partisans et Main d’œuvre Immigrée (FTP-MOI – groupe au sein duquel a combattu l’équipe de Missak Manouchian) tuent Julius Ritter, responsable allemand du Service de la main-d’œuvre en France, rue Pétrarque à Paris. Les deux auteurs de l’attentat, sont Marcel Rajman et Celestino Alfonso (lui aussi est d’Issy). Les deux combattants seront arrêtés quelques temps plus tard et fusillés.

Mais en représailles, les Allemands décident de fusiller cinquante et un otages dont trente-sept communistes et quatorze membres du réseau « Alliance ». Lew Mirlesse est passé par les armes le 2 octobre 1943 au Mont-Valérien. Son corps est incinéré le 22 octobre au crématorium du Père-Lachaise et l’urne funéraire inhumée dans le carré militaire du cimetière parisien de Bagneux.

A l’époque, sous le titre « Les représailles contre les actes terroristes » le quotidien collaborationniste Le Matin publia un très bref communiqué : « Les attentats et les actes de sabotage se sont multipliés en France ces derniers temps. Pour cette raison 50 terroristes, convaincus d’avoir participé à des actes de sabotage et de terrorisme ont été fusillés le 2 octobre 1943 sur l’ordre du Höherer S.S. und Polizeiführer ».

Le nom de Lew Mirlesse figure sur le monument aux morts d’Issy-les-Moulineaux. En date du 27 février 2013, l’Office national des anciens combattants (ONAC) de Caen lui attribua la mention « Mort pour la France ».

 

Sa veuve, Véra Mirlesse, née Mirmowitch, Ukrainienne, mourut à Issy-les-Moulineaux, le 21 août 1953.

 

Albert Mirlesse.

A la famille Mirlesse d'Issy-les-Moulineaux.

Albert Mirlesse nait à Suresnes le 26 février 1914. Après une scolarité à l’Ecole alsacienne et au lycée Saint-Louis, il devient militant pacifiste du comité Franco-Allemand d’Otto Abetz. Mais il découvre l’antisémitisme nazi, s’en détourne, et se rapproche de l’Armée française. Il poursuit ses études et est nommé ingénieur au ministère de l’Air, inventant notamment des systèmes de dégivrage pour les avions.

Le 18 juin 1940, il répond à l’appel du général de Gaulle, et le rejoint en Angleterre. Il est alors est nommé chef du deuxième bureau des FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres). Sa connaissance du russe le fait associer à l’envoi d’un groupe d’aviateur en URSS, et sa renommée le désigne comme le père du GC3 Normandie-Niemen.

C’est avec rigueur qu’il met au point la structure et les conditions d’engagement du groupe, jusqu’au choix des uniformes et signes distinctifs, de même que le modèle d’avion, le Yak-3.

Dans la revue Espoir, en 1994, Albert Mirlesse a raconté cette mise en place : « À mon arrivée à Moscou, d'autres embûches m'attendaient. Le général Petit, qui s'était trouvé complètement isolé sans connaître la langue, avait demandé aux autorités soviétiques, l'assistance d'une secrétaire interprète. Celle-ci fut immédiatement mise à sa disposition... avec la bénédiction du KGB ! C'est ainsi que le chiffre du Général avait disparu et il m'a fallu le remplacer et le sauvegarder. Plus tard, en l'absence du général Petit, connaissant moi-même la langue, j'ai renvoyé notre interprète, qui revint huit jours après complètement éplorée, car, dit-elle « elle ne savait plus rien ». Devant un tel aveu, nous sommes convenus de prendre le thé une fois par semaine pour lui permettre de garder sa place de « liaison » avec le KGB, tout en faisant passer les messages qui nous convenaient. Auprès du Haut-commandement soviétique, la liaison était bonne. Néanmoins, il fallait procéder à une mise au point rigoureuse de la structure et des conditions d'engagement du Groupe Normandie. Il convenait de définir les uniformes, les signes distinctifs des avions, ainsi que d'établir le modèle des cartes d'identité que porteraient les pilotes pour pouvoir circuler librement sur le front. Pour ce qui est des avions, j'ai été amené à choisir le « yack » que nous offraient les Soviétiques, et ceci, malgré les protestations véhémentes des ambassadeurs américains et britanniques. Les nez de ces avions furent peints aux couleurs françaises. Les Allemands, d'ailleurs, ne s'y trompaient pas. On les entendait distinctement donner l'alerte par radio « Achtung Franzôsen ! ». Pour la carte d'identité, son libellé fut très laborieux, et nous sommes arrivés à la formule suivante : « Armée de la France combattante. Groupe de chasse Normandie-Niemen, combattant aux côtés de l'Armée rouge. »

Après la Seconde Guerre mondiale, Albert Mirlesse poursuit une carrière dans l’aéronautique civile. Il décède le 12 janvier 1999 à Genève.

 

 

Sources :

  • Archives du Comité d’Issy du Souvenir Français et archives famille Mirlesse (avec les remerciements du Souvenir Français).
  • Ce texte, pour la partie consacrée à Albert Mirlesse a fait l’objet d’une première parution, en 2017, et il était écrit par Thierry Gandolfo, à l’époque secrétaire du Comité.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Dictionnaire biographique du Mouvement Ouvrier et social
  • Site sur l’escadrille Normandie-Niemen : https://www.rc230-normandieniemen.com/historique

 

A la famille Mirlesse d'Issy-les-Moulineaux.

Lire la suite

Publié le 18 Mars 2023

Réunion annuelle des adhérents, session 2023.

Le dimanche 12 mars 2023 s’est déroulée la traditionnelle réunion annuelle des adhérents du Comité d’Issy-Vanves du Souvenir Français.

En présence des présidents des associations d’anciens combattants, de Michel Quinton, directeur du lycée St-Nicolas, du colonel Claude Guy, Délégué général départemental et de Madame Christine Helary-Olivier, conseillère municipale déléguée aux affaires militaires, et de Madame Nathalie le Gouallec, conseillère municipale de Vanves, le président du comité a commencé cette réunion pour une minute de silence à la mémoire des membres du comité disparu au cours de l’année 2022 :

  • Michel Rossignol, qui fut officier de l’Ecole de Cherchell en Algérie, conseiller municipal puis adjoint au maire à Issy-les-Moulineaux, président du comité isséen des ACPG-CATM et grand soutien du Souvenir Français.
  • Le général Marie-Jehan Perrot, qui fit la Seconde Guerre mondiale puis les guerres de décolonisation, et qui s’est éteint récemment à l’âge de 106 ans (il était le doyen d’Issy).
  • Le Père Charles Bonnet, infirmier pendant la guerre d’Algérie, qu’il nous avait racontée dans une longue interview, et qui fut professeur puis supérieur au Petit Séminaire d’Issy, après avoir œuvré de longues années en Afrique.

Une pensée également pour les présidents de Comités du Souvenir Français des Hauts-de-Seine, disparus en 2022 : Michel Gander d’Antony ; Jeannine Laurent de Levallois-Perret ; Jean-Claude Leleux du Plessis-Robinson.

Par la suite, Matthieu Grégoire, secrétaire, a présenté le rapport financier d’où il ressort des dépenses pour un montant de 1.160,40 € et des recettes pour un montant de 1.397,00 € soit un différentiel de 236,60 € (les adhérents recevront chez eux le détail de l’ensemble des éléments vus dans le cadre de cette réunion).

Rappel sur un point majeur : aujourd’hui, en 2023, une cotisation de 20 €, c’est-à-dire, 10 € pour la cotisation en tant que tel et 10 € pour recevoir la revue nationale, nous apporte que 5 €. Nous transmettons 5 € de cotisation à la délégation départementale qui la retransmet au siège et nous devons régler la totalité des sommes relatives aux abonnements à la revue nationale.

Donc, en résumé, une cotisation c’est 5 € pour le comité.

De ce fait, les reçus fiscaux ne seront maintenant établis qu’à partir de 30 € ; c’est-à-dire 20 € de cotisation et 10 € d’abonnement à la revue nationale.

Concernant le rapport d’activité, le président a rappelé l’un des temps forts de 2022, à savoir la visite de l’hôtel Rothelin-Charolais, du porte-parolat du Gouvernement, où une délégation du comité avait été reçue par Gabriel Attal.

Bien entendu, le comité a participé à l’ensemble des cérémonies patriotiques, que ce soit à Vanves ou à Issy.

Autres temps forts de l’année 2022 : les quêtes du Bleuet de France et la quête annuelle du Souvenir Français qui a rapporté plus de 700 euros !

Concernant les travaux, le comité a financé, pour 100 €, le nettoyage de la sépulture du sergent Pouillien, mort pour la France en Algérie ; sépulture dont le comité a la charge.

En 2022, nous avons publié trois numéros (N°35 à 37) de notre périodique intitulé Bulletin d’Informations. Il s’agit d’un bulletin local, complémentaire de la revue nationale, dont tous les adhérents sont abonnés.

Comme l’élection du bureau s’était déroulée en 2022 pour un mandat de trois ans, il n’y a pas eu de vote cette fois-ci. /Rappel de la constitution du bureau :

  • Président d’honneur : M. le général Jean-Claude Ichac.
  • Président : Frédéric Rignault.
  • Président de la Section de Vanves : Paul Guillaud.
  • Trésorier : Alsira Cacheda.
  • Secrétaire : Matthieu Grégoire.
  • Porte-drapeau : André Rabartin et Guy Lonlas.

Enfin, des adhérents ont été récompensés :

  • Matthieu Grégoire, qui a reçu le diplôme d’Honneur.
  • Alsira Cacheda, qui a reçu la médaille de bronze du Souvenir Français.
  • Paul Guillaud, qui a reçu également la médaille de bronze de l’association.
Réunion annuelle des adhérents, session 2023.
Réunion annuelle des adhérents, session 2023.
Réunion annuelle des adhérents, session 2023.
Réunion annuelle des adhérents, session 2023.
Réunion annuelle des adhérents, session 2023.
Réunion annuelle des adhérents, session 2023.
Réunion annuelle des adhérents, session 2023.
Réunion annuelle des adhérents, session 2023.
Réunion annuelle des adhérents, session 2023.
Réunion annuelle des adhérents, session 2023.
Réunion annuelle des adhérents, session 2023.
Réunion annuelle des adhérents, session 2023.

Lire la suite

Publié le 4 Mars 2023

Disparition du Père Charles Bonnet.

Nous avons appris la disparition du Père Charles Bonnet, le 18 janvier 2023, à l’âge de 86 ans. Ses obsèques se sont déroulés le 24 janvier en l’église Saint-Sulpice à Paris, puis il a été inhumé dans le caveau de Saint-Sulpice, au cimetière Montparnasse.

Au Comité nous connaissions bien le Père Charles Bonnet, pour l’avoir rencontré à plusieurs reprises et pour l’avoir interviewé sur sa guerre en Algérie.

Mais avant de faire la guerre, Charles Bonnet, né à Nantes en 1936, était entré au Petit Séminaire de Guérande en 1947, où il fit ses études secondaires, qu’il poursuivit au Petit Séminaire des Couëts dans le département de Loire-Atlantique.

Infirmier en Algérie.

En septembre 1957, Charles Bonnet est appelé sous les drapeaux. Il va faire 24 mois en Algérie : « Arrivé en Algérie début janvier 1958, après quatre mois de classes à Granville dans la Manche, j’en suis reparti fin décembre 1959. Quand notre convoi de nouveaux arrivants a débarqué à la ferme Sénéclauze, dans la vallée de la Soummam, sur la commune de Oued Amizour, l’adjudant de la CCAS du 29ème bataillon de chasseurs à pied, chargé de nous répartir entre les différents postes demanda : « Qui a son bac » ? Craignant d’entendre la phrase classique dans ces cas -là : « vous serez de corvée de chiottes demain matin de bonne heure », je me gardai bien de répondre. « Il n’y a pas quelqu’un qui s’appelle Bonnet ici » ? Je répondis : « Moi, mon adjudant ». « Alors, vous pouvez pas répondre quand on vous appelle » ? Je me tus, ne voulant pas lui expliquer pourquoi j’avais gardé le silence. « Bon, vous êtes affecté à la ferme Tavel, à l’infirmerie. »

« Et c’est à l’infirmerie de la ferme Tavel que je devais passer mes dix-huit premiers mois avant poursuivre cette tâche dans la petite ville d’El Kseur à 20 km de là. Je n’avais aucune compétence pour le métier d’infirmier ni aucune formation mais c’était une tâche qu’on confiait volontiers aux séminaristes en pensant peut-être que ceux qui voulaient se consacrer, comme prêtres, au soin des âmes avaient des aptitudes particulières pour le soin des corps ou au moins pour l’accueil de ceux qui souffrent. En fait, je ne fis guère de piqûres et de pansements car j’étais d’abord le secrétaire du toubib et le responsable de la gestion de l’infirmerie. Et, pendant deux ans, j’assistai tous les jours aux consultations du médecin, notant les traitements qu’il prescrivait et les notifiant aux infirmiers pour qu’ils les mettent en œuvre. J’y ai beaucoup appris. »

« Bien qu’affecté à l’infirmerie, je dus, comme tout le monde pendant ces deux ans, monter la garde la nuit, faire des patrouilles, participer à des opérations. Je connus, comme tout le monde, la peur : peur des bruits bizarres de la nuit, peur en traversant, déployés en ligne, des espaces dégagés où l’on peut vous tirer comme des lapins, peur sur les routes désertes où l’on peut sauter sur une mine ou être victime d’une embuscade. Car cette guerre n’avait rien d’une bataille rangée où l’on sait où se trouve l’ennemi. Il n’y avait pas de front ou plutôt l’affrontement pouvait se dérouler n’importe où. L’ennemi était caché et pouvait surgir à l’improviste et se retirer tout aussitôt. L’ennemi ce pouvait être aussi cet ouvrier si aimable de la ferme qui guiderait les agresseurs et leur ouvrirait la porte. La guerre était nulle part et le risque partout. On vivait sur le qui-vive et la méfiance, même si à force, on finissait par oublier le danger et l’on devenait parfois négligent sur la sécurité. »

Retour au séminaire.

De retour d’Algérie, après avoir été professeur au petit séminaire des Couëts (1962- 1963), il part pour l’Afrique comme prêtre Fidei Donum, et devient professeur au petit séminaire de Ouidah de 1963 à 1966. En 1966, il rentre en France, et étudie la théologie et les sciences sociales à l’Institut catholique de Paris jusqu’en 1969 avant d’être admis comme Sulpicien l’année suivante.

Après le séminaire de St Sulpice à Issy-Les-Moulineaux, il rejoint Ouidah (le Dahomey devient le Bénin en 1975) et exerce au grand séminaire de 1973 à 1976. De 1976 à 1983 il est professeur à la Faculté de théologie de l’Institut catholique d’Afrique de l’Ouest à Abidjan et au grand séminaire d’Anyama (Côte-d’Ivoire).

En 1983 il est nommé supérieur du premier cycle du séminaire d’Issy-les-Moulineaux, et en 1989, provincial des France pour la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice. De 1993 à 2001 il est supérieur du 2e cycle du séminaire d’Issy-les-Moulineaux et de 2001 à 2005 supérieur du séminaire Saint Irénée de Lyon.

En 2005, il se retire au foyer “La solitude” à Issy-les-Moulineaux où il reste jusqu’en 2016, date à laquelle il entre à la “Maison Marie-Thérèse” (boulevard Raspail).

 

La guerre d’Algérie l’avait beaucoup frappé. Il avait terminé son entretien avec nous sur ces phrases : « Enfin, la quille arriva, après un second Noël en Algérie, bien arrosé par les copains. Je me demande encore comment le curé a pu rentrer vivant chez lui après la messe de minuit car le chauffeur du commandant chargé de le ramener au presbytère était totalement bourré. Nous aurions dû être heureux. Mais je n’ai jamais connu un train de militaires aussi triste que celui nous ramena de Marseille à Nantes en passant par Lyon où nous nous étions éclatés dans les auto-tamponneuses. Nous étions tristes, non de quitter l’Algérie – et encore ce n’est pas sûr car notre cœur avait fini par s’y attacher – tristes certainement de nous quitter sans être sûrs de nous revoir. Mais plus encore inquiets de retrouver la vie normale sans savoir, pour certains, s’ils allaient retrouver du travail, si la fiancée les aurait attendus, s’ils allaient pouvoir se réhabituer à la France, après tout ce qu’ils avaient vécu et qu’ils ne pourraient jamais vraiment partager. Je me souviens de mon énervement, dans le couloir du train bondé qui me ramenait à Nantes, où j’étais coincé au milieu de jeunes bleus partant en permission du 1er de l’an. Ils se plaignaient de n’avoir obtenu qu’une permission de 48h, bien trop courte à leurs yeux, alors que, durant mes deux ans d’Algérie, je n’avais eu qu’une seule permission au bout de huit mois et que je n’étais pas revenu en France depuis seize mois. Je n’ai rien dit. Qu’auraient-ils pu comprendre ? »

« Je vous ai compris ». Ces paroles du Général de Gaulle à Alger, je les ai entendues, à la radio, quand j’étais là-bas. Les évènements ne se sont pas déroulés comme les pieds noirs croyaient l’avoir compris, ni sans doute comme l’espéraient beaucoup d’Algériens au moment de l’indépendance. Mais ce que nous avons fait a-t-il été compris ? L’avons-nous compris nous-mêmes ? Même encore aujourd’hui ? »

 

Sources :

  • Archives du Souvenir Français d’Issy.
  • Crédit photographique : archives du Diocèse de Nantes et de l’association Historim (cliché A. Bétry).
  • Point d’appui, magazine de la ville d’Issy-les-Moulineaux.
  • Site du diocèse de Nantes : https://diocese44.fr/18-janvier-2023-deces-du-pere-charles-bonnet/ 
Disparition du Père Charles Bonnet.

Lire la suite

Publié le 25 Février 2023

Les coloniaux : Alexis Labrousse.

Alexis Jacques Henri Labrousse nait le 25 mai 1860 à Teyssieu, un petit village situé dans les contreforts du Massif Central, dans le Lot. Un de ses oncles est mort colonel au Mexique, l’autre est capitaine en retraite. Peut-être ces parcours l’ont-ils fait rêver plus jeune ? Elève brillant, il rejoint le lycée jésuite Caousou de Toulouse et embrasse alors la carrière militaire : il est accepté à Saint-Cyr en 1881 où il devient officier d’infanterie de marine.

Promu capitaine en 1893, il est stationné à partir de 1898 au Tonkin (nord de l’actuel Vietnam) où il fait partie de l’état-major du commandant en chef des troupes de l’Indochine. Etant rapatriable au mois d'avril 1900, il demande l'autorisation en janvier 1900 « de rentrer en France par la Chine et la Russie. » Plutôt que le classique voyage par bateau via le canal de Suez, il choisit de faire du tourisme en passant par la Chine puis la Sibérie. Sur son chemin : Pékin. C’est alors que son histoire rejoint la grande.

 

La révolte des Boxeurs.

La Chine est alors en ébullition. Les « Poings de la justice et de la concorde », surnommés « boxeurs », sont en rébellion ouverte contre la modernisation, la présence des étrangers, et les chrétiens chinois en particulier. D’abord concentrés dans la province du Shandong et opposés au pouvoir de la dynastie mandchoue des Qing, ils vont finir par s’allier aux mandarins réactionnaires et se rapprocher de la capitale impériale.

Officiellement reconnus en janvier 1900, ils sont formellement organisés en milices en mai et directement dirigés par des princes de la cour. Les choses s’accélèrent alors à Pékin : face à une hostilité de plus en plus ouverte, le « quartier des légations », où sont regroupés les ambassades et les intérêts commerciaux étrangers, commence à organiser sa propre défense. Fin mai, quelques troupes étrangères sont débarquées à Tianjin et rejoignent hâtivement le quartier : ils sont à peine plus de 450, dont 78 marins français provenant des navires d’Entrecasteaux et Descartes commandés par le lieutenant de vaisseau Eugène Darcy. De passage, le capitaine Labrousse n’est pas l’un d’eux, mais il se met immédiatement à sa disposition le 14 juin (comme d'autres volontaires civils, dont, le compagnon de voyage de Labrousse, le vicomte de Chollet).

Puis, le 20 juin, le chef de la légation allemande, le baron von Ketteler, est assassiné en pleine rue par un soldat régulier chinois. L'armée impériale et les boxeurs encerclent les légations, prêts à en finir une fois pour toute avec ces étrangers. Le siège commence. Il va durer 55 jours.

 

Le rôle du capitaine Labrousse durant le siège.

Les assiégés comptent également 473 civils et environ 3000 Chinois chrétiens venus se réfugier dans le quartier des légations. Autant de bouches à nourrir, de mains à occuper et d’esprits à calmer. Car, il y a de quoi paniquer : face à une marée d’insurgés qui ne songe qu’à tuer et piller, les soldats étrangers, eux, ne sont équipés que d’armes légères et disposent de peu de munitions. La seule pièce d’artillerie est un vieux canon à chargement par la bouche qui est découvert, déterré et remis en état. On le surnomme « canon international » : le fût est britannique, l’affût italien, les obus russes et les artilleurs américains. La défense s’organise ainsi.

Dans cette désolation, le capitaine Labrousse se montre exemplaire : toujours plein d’entrain et volontaire. Le 24 juin, un officier américain l’interpelle : il a vu des assaillants se préparer à franchir une barricade du côté de la légation allemande. Sans hésiter, ils repoussent ensemble l’attaque, l’un avec son pistolet, l’autre avec sa carabine. Quelques jours plus tard, quand le commandant Darcy l’envoie en renfort sur le front de la légation américaine, il lui répond : « Et dire que j'avais prévu de passer quelques jours de vacances à Pékin. Je n’aurais jamais osé espérer mieux, mon cher ami ! » Les marines américains viennent de perdre leur chef et sont quasiment résolus à se laisser submerger par la prochaine vague boxeurs. Grâce au capitaine Labrousse, l’esprit de défense et la situation des Américains sont rétablis.

Dans son ouvrage monumental, L'été rouge de Pékin, Jean Mabire le peint ainsi, non sans malice : « Un homme d’aspect rude, avec un visage carré que barre une grosse moustache claire. En véritable officier de "Marsouins", il a beaucoup couru le monde et considère la situation à Pékin comme catastrophique, donc intéressante. »

 

La mort du capitaine Labrousse.

Actif sur tous les fronts, le capitaine Labrousse n’est pourtant légèrement blessé qu’une seule fois, le 28 juin, au genou. Mais la chance l’abandonne le 12 août, alors que les assauts des boxeurs atteignent leur paroxysme : le corps expéditionnaire envoyé en Chine pour délivrer les légations est aux portes de Pékin et les insurgés veulent en finir avec ces diables d’étrangers qui leur tiennent tête depuis plus de 50 jours.

Le commandant Darcy décrit ainsi les derniers instants du capitaine Labrousse en ce début de soirée du 12 août 1900 : « A huit heures, nous allons M. Labrousse et moi, sur le seuil de la porte de la salle à manger et nous regardons le parc que les herbes ont envahi depuis que personne ne le foule. Labrousse me fait remarquer que, de l’endroit où nous sommes, un factionnaire verrait très bien l’ennemi s’avancer, et pourrait prévenir tout de suite si cet ennemi tentait un assaut. Sa phrase n’est pas achevée qu’une balle le frappe au front, entre les deux yeux. Il tombe en arrière, sans pousser un seul cri ; la mort a été foudroyante. »

Le lendemain matin à 9h, au grand désespoir des assiégés, on l’enterre, dans le cimetière improvisé sur le terrain de la légation d’Angleterre, le « glorieux petit cimetière de la légation » de Pierre Loti. Le médecin militaire Jean-Jacques Matignon écrira : « Par son courage, son calme et son énergie, Labrousse avait forcé l’admiration de tous les étrangers. Très dur envers lui-même, il exigeait beaucoup des autres. Brave sans forfanterie, audacieux jusqu’à la témérité, il était le type accompli de l’entraîneur d’hommes. ».

Revêtu de son habit, lié sur une simple planche, il est inhumé à même le sol puis recouvert d’une épaisse couche de chaux vive – pour que son corps ne soit pas profané, si jamais les boxeurs arrivaient jusque-là.

Le surlendemain, 15 août 1900, le quartier des légations est enfin libéré par des troupes allemandes, américaines, anglaises, italiennes, russes, autrichiennes et même japonaises. Le contingent français étant dirigée par le général Frey. Les pertes du côté des légations sont d’environ 30.000 Chinois chrétiens, 2.500 militaires et 526 civils étrangers ; du côté des militaires chinois, elles sont d’environ 20.000 militaires. Les pertes des Boxers sont inconnues, mais un fait est avéré : le mouvement est anéanti.

Aujourd’hui, une tombe trône au bord d’une petite route de la campagne quercinoise. Il s’agit de celle du capitaine Labrousse, dont le corps aurait donc été rapatrié. Sur cette pierre tombale figure l’inscription : « Ici repose Alexis Jacques Henri Labrousse, capitaine d’infanterie de marine, tué à l’ennemi à Pékin le 12 août 1900, à l’âge de 40 ans. »

Le nom du capitaine Labrousse figure sur les plaques commémoratives de l’Ecole du Caousou, sur le Livre d’or de l’annuaire de la Saint-Cyrienne et aux archives des Légations.

 

Sources :

  • Cet article a d’abord été publié sur le site Internet du Souvenir Français de Chine et rédigé par David Maurizot.
  • Pierre Loti, Les derniers jours de Pékin, Calmann Lévy, 1901.
  • Alber-François-Ildefonse d'Anthouard, La Chine contre l'étranger : Les Boxeurs, Plon, 1902.
  • Eugène Darcy, La défense de la Légation de France à Pékin, Augustin Challamel, 1903.
  • Jean-Jacques Matignon, Dix ans aux pays du dragon, A. Maloine, 1910.
  • Jean Mabire, L’été rouge de Pékin, la révolte des Boxeurs, Fayard, 1978.
  • Larry Clinton Thompson, William Scott Ament and the Boxer Rebellion, McFarland, 2009.
  • Page Facebook de Nicolas Savy, historien, et photographe de la tombe du capitaine Labrousse.
  • Site Mémorial Gen Web – Fiche du capitaine Labrousse.
Les coloniaux : Alexis Labrousse.

Lire la suite

Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #La Coloniale

Publié le 11 Février 2023

Cérémonie hommage aux déportés juifs – Issy-les-Moulineaux, le 29 janvier 2023.

Une cérémonie particulière s’est déroulée le dimanche 29 janvier devant le monument aux morts d’Issy-les-Moulineaux. Un hommage a été rendu à sept personnes déportées, mortes pour la France, dont les noms ont été inscrits sur le monument aux Morts pour la France, et à vingt-six autres habitants d'Issy, juifs déportés pendant la Seconde Guerre mondiale. Une plaque commémorative a été installée, à côté́ du monument aux Morts, pour ces derniers.

A la suite de cette cérémonie, a eu lieu le vernissage de l’exposition « L’apport des cultures juives en France depuis 1791 », et présentée par l’association B’nai B’rith France.

Cette inauguration a été faite en présence de nombreuses personnalités politiques et était organisée par M. André Santini, maire, et M. Alain Lévy, maire-adjoint délégué à la Communauté juive ; avec la présence d’Haïm Korsia, grand rabbin de France et membre du conseil d’administration du Souvenir Français ; Serge Klarsfeld, fondateur de l’Association des fils et des filles des déportés juifs de France ; Elie Korchia, président du Consistoire de France ; Joël Mergui, président du Consistoire de Paris ; Philippe Meyer, président du B’nai B’rith France.

 

Après la cérémonie, M. André Santini a pris la parole. Voici son discours :

 

« Monsieur le Ministre, cher Roger Karoutchi,

Madame la Députée, chère Claire,

Monsieur le Grand Rabbin de France,

Monsieur le Président du Consistoire de France,

Monsieur le Président du Consistoire de Paris,

Monsieur le Président du B’nai B’rith France,

Chers collègues,

En réfléchissant à ce qui doit être dit dans des moments comme celui-ci, une phrase de Marc Bloch m’est revenue et j’aimerais vous la partager. « Les brumes, qu’autour du plus atroce effondrement de notre histoire commencent, dès maintenant, à accumuler tantôt l’ignorance et tantôt la mauvaise foi, se lèveront peu à peu ». Cette phrase est tirée de la première page de L’étrange défaite que l’historien résistant a rédigée en 1941, trois ans avant d’être fusillé par les Allemands. Mort au combat, lui aussi.

Cette profonde conviction qu’avait Marc Bloch est désormais notre héritage ; il est de notre devoir le plus catégorique de dissiper ces brumes funestes. Il nous faut nous y atteler, avec diligence et efficacité parce qu’aujourd’hui, le poids de l’ignorance semble peser plus lourd que jamais. Seulement, l’ignorance est un terreau fertile sur lequel prospèrent bien d’autres maux : le repli sur soi, le populisme, la manipulation, la haine et la violence.

Il est des horreurs qui doivent hanter la conscience humaine pour l’éternité. Pourtant, la mauvaise conscience de notre société vis-à-vis du génocide juif semble s’effacer. Je m’effraie de voir combien de voix y accordent aujourd’hui une attention nonchalante, au mieux, méprisante, au pire. La barbarie, tapie dans l’ombre, guette les fragilités de nos mémoires, de notre histoire, de notre culture. Elle guette nos inconstances et nos faiblesses. Elle guette les dissensions du vivre ensemble.

Il y a plus de 80 ans, les millions d’âmes prises au combat, chez elles ou dans les camps n’ont pas empêché l’antisémitisme de perdurer, tantôt au grand jour, tantôt en se dissimulant. Le danger qui nous guette aujourd’hui est son retour, sous couvert de normalisation ou de « notabilisation ».

Depuis des dizaines d’années, la longue série de crimes antisémites devrait nous rappeler que la haine ne dort jamais et qu’il nous faut, toujours et partout, nous efforcer de la désarmer. Je vous invite à vous souvenir des tragédies vécues par chacune et chacun, en France et ailleurs. Ilan Halimi, Mireille Knoll, Sarah Halimi, les victimes de Mohammed Merah, de l’Hypercasher mais aussi du Musée juif de Bruxelles ou de la synagogue de Pittsburgh. A chaque fois, ces attaques haineuses portaient atteinte à nos valeurs, à la liberté absolue de conscience, au respect impérieux de la dignité humaine ; à ce qui nous unit. C’est l’analyse de Sartre qui me revient maintenant en tête : « L’antisémitisme, c’est la peur devant la condition humaine ». Avec ces crimes, ce ne sont pas seulement les juifs qui sont visés, mais aussi l’humanité tout entière.

Alors, quelle solution adopter pour lutter contre la haine sous toutes ses formes ? Encore une fois, Marc Bloch nous donne la réponse : l’éducation. Ce n’est pas un hasard si le professeur, l’un des plus grands historiens de notre pays, voyait dans celle-ci le salut de notre démocratie. Sans une éducation à l’altérité, à l’hospitalité, aux histoires mémorielles, il n’y a de place que pour les racismes et les extrémismes qui font hypothèque au travail de pensée, empêchent le discernement critique et occultent l’exigence d’un enseignement digne de sens et de conscience. Cette conviction est aussi celle d’Issy-les-Moulineaux. C’est pourquoi nous avons souhaité transmettre nos idéaux démocratiques et promouvoir une éthique de la responsabilité, porteuse de sens et d’émancipation, dans le cadre de notre engagement citoyen, en partenariat avec le CLAVIM.

A ce titre, j’aimerais remercier notre Conseil communal des jeunes pour leur engagement qui les grandit. Puisque je parle des jeunes, je veux remercier les enfants du Groupe scolaire Rambam Maimonide pour leur interprétation émouvante de la Marseille, ainsi que sa directrice, Jeannine Levy. Nous ne pouvons faire l’économie de la transmission aux jeunes générations. Voilà l’unique condition pour que, plus tard, les discours de haine ne reçoivent pas des bénédictions d’ignorants.

La ville est très attachée au devoir de mémoire, comme en témoigne la signature prochaine d’une convention de partenariat avec le Camp des Milles ; mais elle souhaite également aller au-delà. L’éducation à l’altérité, à la différence, doit être pensée dans le cadre d’une construction, d’une acquisition culturelle. Nous sommes donc très heureux d’accueillir l’exposition de l’association B’nai B’rith qui rappelle les contributions exceptionnelles des cultures juives dans les champs littéraire, philosophique, sociologique, médical, artistique et scientifique tout en insistant sur la fidélité aux valeurs de la République française.

Je remercie d’ailleurs le Président de l’association, Philippe Meyer, et sa directrice culturelle, Claire Rubinstein, pour leur aide précieuse dans l’organisation de cette exposition qui ouvrira demain et se terminera le 9 février. De Rachi de Troyes et Moïse Maïmonide à la Révolution française avec les apports de Baruch Spinoza ou de Moses Mendelssohn, de 1789 à Napoléon et à nos jours… On y croise des personnalités emblématiques de notre histoire, comme Jean Zay, Marc Bloch, Claude Lanzmann, Annette Wieviorka, Serge et Beate Klarsfeld, Simone Veil et Robert Badinter.

N’oublions pas que les cultures juives ont irrigué la littérature avec des écrivains de premier plan : Marcel Proust, Joseph Kessel, Romain Gary, Albert Cohen, Patrick Modiano... Les sciences humaines ont bénéficié des contributions exceptionnelles des philosophes : Emmanuel Levinas, Raymond Aron, Henri Bergson et Alain Finkielkraut, du fondateur de la sociologie Émile Durkheim ou de l’anthropologue Claude Lévi-Strauss. Le monde artistique réunit de très grands peintres comme Chagall, Soutine, Zadkine ou Modigliani. Les univers du théâtre et du cinéma rassemblent des personnalités, comme Sarah Bernhardt, Claude Lelouch, Gérard Oury, Olivier Nakache, Éric Tolédano, François Weber et Alain Chabat. Qui n’a pas chanté sur les airs de Jean Ferrat, Jean-Jacques Goldman, Serge Gainsbourg, Georges Moustaki et Barbara ?

Vous l’avez compris, cette exposition est d’une importance capitale, si ce n’est vitale, pour le salut de notre société. Ensemble, collectivement, nous devons veiller chaque jour à agir en humanité avec fraternité.  Dans le combat contre la haine se joue simplement la vie ou la mort de nos idéaux.

Mes amis, ce combat doit être l’une des marques distinctives de notre époque. Soyons dignes de l’héritage qui nous a été transmis par ceux qui ont souffert l’inimaginable. »

 

 

André Santini

Ancien Ministre - Maire d’Issy-les-Moulineaux

 

 

Sources :

  • Service protocole de la mairie d’Issy-les-Moulineaux (que le Souvenir Français remercie vivement).
  • Crédits photographiques : Souvenir Français – Site : issy.com
Cérémonie hommage aux déportés juifs – Issy-les-Moulineaux, le 29 janvier 2023.
Cérémonie hommage aux déportés juifs – Issy-les-Moulineaux, le 29 janvier 2023.
Cérémonie hommage aux déportés juifs – Issy-les-Moulineaux, le 29 janvier 2023.
Cérémonie hommage aux déportés juifs – Issy-les-Moulineaux, le 29 janvier 2023.
Cérémonie hommage aux déportés juifs – Issy-les-Moulineaux, le 29 janvier 2023.
Cérémonie hommage aux déportés juifs – Issy-les-Moulineaux, le 29 janvier 2023.

Lire la suite

Publié le 28 Janvier 2023

1939 – Marie-Jehan Perrot (2e à partir de la g.) à sa sortie de Polytechnique.

1939 – Marie-Jehan Perrot (2e à partir de la g.) à sa sortie de Polytechnique.

Dans son numéro du mois de février 2023, le journal de la ville d’Issy-les-Moulineaux, Point d’Appui, annonce la disparition de Marie-Jehan Perrot, le 6 janvier 2023, à l’âge de 106 ans. Il était le doyen de la ville.

Né en 1916, Marie-Jehan effectue ses études à l’Ecole Polytechnique de 1937 à 1939. Dès la déclaration de la guerre, il décide de s’engager et devient artilleur dans l’armée coloniale. Il passe une partie de la Seconde Guerre mondiale au Maroc et au Sénégal. En 1944, il participe au débarquement en Provence et à la libération de la France de l’occupation allemande. « Il aurait pu quitter l’armée après la guerre grâce à son statut de polytechnicien, mais il a préféré continuer à servir la France », retrace son fils Francis Perrot. Après la guerre, Marie-Jehan Perrot poursuit sa carrière militaire dans les anciennes colonies françaises, en Indochine ainsi qu’au Sénégal et à Madagascar.

Acteur de la décolonisation, il participe au rapatriement des troupes françaises de Madagascar en métropole. Revenu en France, il occupe des postes à l’Etat-major. Après 35 ans de carrière, il prend sa retraite avec le grade de général de brigade. Son engagement pour la France lui aura valu de nombreuses décorations : la croix de guerre 1939-1945, la croix de guerre des Théâtres d’Opérations Extérieurs ainsi que le grade d’officier de l’Ordre National du Mérite et de la Légion d’honneur.

« C’était un monument, car il a été le témoin d’un siècle d’histoire, des changements du monde » raconte Francis Perrot. « C’était un humaniste. Il était généreux, facile à vivre et toujours avec le sourire. Il est resté fidèle à sa famille et à son travail » continue-t-il, le qualifiant de « brillant intellectuellement » et « passionné de culture classique, notamment d’histoire et de peinture, et excellent sportif ».

Marie-Jehan Perrot s’est éteint à son domicile, rue Foucher-Lepelletier, entouré de sa famille, ses 7 enfants, 16 petits-enfants et 19 arrière-petits-enfants, avec qui il venait de passer les fêtes de fin d’année.

Le Comité du Souvenir Français d’Issy-Vanves salue la mémoire du général Perrot et présente ses plus sincères condoléances à ses proches et sa famille.

 

Sources :

Journal d’Issy-les-Moulineaux Point d’appui.

 

Disparition du général Perrot.

Lire la suite

Publié le 27 Janvier 2023

Les élèves d’un grand lycée isséen reçoivent la garde d’un drapeau.

En ce 24 janvier 2023, les élèves filles et garçons d’une belle classe de première font assemblée au cœur du lycée « La Salle Saint-Nicolas » d’Issy les Moulineaux.

Ils sont là, toutes et tous silencieux, attentifs, curieux et respectueux. Ils savent qu’ils vont recevoir la garde du drapeau d’une association dissoute. Ils pourront lui redonner vie en le prenant en charge et en le faisant flotter au vent lors des commémorations importantes comme celles du 8 mai et du 11 novembre.

Délégué général pour les Hauts de Seine, il me revient de présenter notre association mémorielle « Le « Souvenir-Français », de rappeler ses 135 ans d’existence et sa volonté de sauvegarder les tombes des « Morts pour la France », y compris familiales, lorsqu’elles sont en déshérence. Il est bon de dire ou de rappeler que notre association est l’héritière de « Rhin et Danube » qui portait la mémoire de la 1ère armée, celle qui libéra en 1944-1945 une grande partie de la France, de Toulon à Colmar, poursuivant son épopée jusqu’à Ulm sur la rive du Danube.

Puis c’est l’instant de la remise solennelle de ce drapeau de « l’Union des Déportés, Internés et Victimes de Guerre ».

L’émotion s’élève jusqu’au regard d’André Rabartin qui a porté si longtemps ce drapeau et qui l’abaisse pour que le délégué général lui décerne la cravate de notre association mémorielle avant de le confier à une garde de trois élèves. À cet instant, ces futurs citoyens responsables prennent conscience, comme l’a rappelé le directeur de l’établissement, de l’honneur qui leur est fait et de la parcelle d’Histoire qui repose dans les plis de ce drapeau.

Dans l’assistance, outre les encadrants de ces élèves devenus des gardiens et des porteurs de Mémoire, on note la présence de membres du comité local du Souvenir-Français et de Madame Hélary-Olivier qui représente le maire de la ville. Elle résume parfaitement l’importance et la portée de ce moment de partage et de transmission.

L’heure est venue de signer la convention qui unit désormais le lycée et le « Souvenir-Français » avant que des échanges entre jeunes et anciens aient lieu autour d’un rafraîchissement.

 

Claude Guy,

Délégué général du Souvenir Français pour les Hauts-de-Seine.

Les élèves d’un grand lycée isséen reçoivent la garde d’un drapeau.
Les élèves d’un grand lycée isséen reçoivent la garde d’un drapeau.
Les élèves d’un grand lycée isséen reçoivent la garde d’un drapeau.
Les élèves d’un grand lycée isséen reçoivent la garde d’un drapeau.
Les élèves d’un grand lycée isséen reçoivent la garde d’un drapeau.
Les élèves d’un grand lycée isséen reçoivent la garde d’un drapeau.
Les élèves d’un grand lycée isséen reçoivent la garde d’un drapeau.
Les élèves d’un grand lycée isséen reçoivent la garde d’un drapeau.
Les élèves d’un grand lycée isséen reçoivent la garde d’un drapeau.
Les élèves d’un grand lycée isséen reçoivent la garde d’un drapeau.

Lire la suite

Publié le 7 Janvier 2023

Cérémonie solennelle à Issy le dimanche 29 janvier à 10h45.

Le monument aux Morts de la ville d’Issy-les-Moulineaux a été inauguré en 1959. Il est dédié "À la mémoire des combattants et de toutes les victimes des guerres". Il est l'œuvre du sculpteur Jean Joachim (1909-1990).

Ce monument présente des plaques sur lesquelles sont inscrits les noms des Isséens et Isséennes morts pour la France lors de la Première Guerre mondiale ; lors de la Seconde – avec mention des résistants, victimes civiles et militaires ; lors de la guerre d’Indochine et les combats en Extrême-Orient et au moment de la guerre d’Algérie et des combats de Tunisie et du Maroc.

 

Le dimanche 29 janvier 2023, à 10h45, une cérémonie solennelle sera organisée devant ce monument, en hommage aux déportés juifs morts en camps de concentration. 

Cette cérémonie est organisée par M. André Santini, maire, et M. Alain Lévy, maire-adjoint délégué à la Communauté juive, et se dérouleront en présence d’Haïm Korsia, grand rabbin de France ; Serge Klarsfeld, fondateur de l’Association des fils et des filles des déportés juifs de France ; Elie Korchia, président du Consistoire de France ; Joël Mergui, président du Consistoire de Paris ; Philippe Meyer, président du B’nai B’rith France.

 

Lire la suite