Publié le 29 Novembre 2023

Le drapeau de notre comité à l’Arc de Triomphe.

Le drapeau de notre comité à l’Arc de Triomphe.

Ce dimanche 26 novembre, le comité du Souvenir Français d’Issy-les-Moulineaux était présent à l’Arc de Triomphe quand notre association nationale a procédé au ravivage de la Flamme sacrée.

Cette date n’est pas due au hasard.

Elle rappelle que le dimanche 26 novembre 1916, Francis Simon, président du comité de Rennes du Souvenir Français, prononça un discours qui allait faire date : « Pourquoi la France n’ouvrirait-elle pas les portes du Panthéon à l’un de ces combattants ignorés mort bravement pour la Patrie avec deux phrases seulement pour l’inscription sur la tombe : un soldat et deux dates : 1914-1917 ? Cette inhumation serait comme un symbole… Et ils seront ainsi, nos morts, entourés d’une atmosphère de gloire qu’entretiendra l’âme éternelle et reconnaissante de la France. A nous encore le souvenir de ceux qui tombèrent en Orient, des morts de nos alliés héroïques, qui, comme les nôtres, combattirent pour la Justice, le Droit et l’Humanité ».

 Un simple discours pour une grande idée, qui, d’abord en France, s’imposa dans le monde entier. La tombe du Soldat Inconnu sous l’Arc de Triomphe est le résultat de cette formidable intuition.

 La suite est connue de toutes et tous. Le 19 novembre 1918, le député d’Eure-et-Loir Maurice Maunoury fait une proposition de loi dans ce sens. La Chambre des députés adopte finalement le 12 septembre 1919 la proposition d’inhumer un « déshérité de la mort ».

Le 11 novembre 1920 le Soldat Inconnu est inhumé sous l’Arc de Triomphe et trois ans plus tard, André Maginot, ministre de la Guerre, allume pour la première la Flamme qui symbolise cette tombe.

Aussi, était-il indispensable cette année que notre comité soit présent à l’Arc de Triomphe en ce centième anniversaire de la Flamme.

 

 

Crédit photographique :

  • Matthieu GREGOIRE.

Lire la suite

Publié le 20 Novembre 2023

Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.

Ce samedi 11 novembre à Issy-les-Moulineaux se sont déroulées les commémorations de l’armistice mettant fin à la Première Guerre mondiale.

De nombreux isséens et isséennes étaient présents, de même que l’ensemble du conseil municipal (celui des jeunes également) et des représentants des établissements scolaires comme des unités militaires filleules de la ville : le Chasseur de mines tripartite Andromède pour la Marine, l’Escadron d’hélicoptères 3/67 « Parisis » pour l’Armée de l’Air et de l’Espace, le Régiment de Marche du Tchad pour l’Armée de Terre et, pour la Gendarmerie Nationale, le 2e Régiment d’Infanterie (RI) de la Garde Républicaine.

 

Voici le message de Sébastien Lecornu, ministre des Armées, et de Patricia Mirallès, secrétaire d’Etat auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la mémoire.

« Le 11 novembre 1923, cela fait cinq ans déjà que, dans la clairière de Rethondes, le maréchal Foch a apposé sa signature sur la convention d’armistice.

Cinq ans déjà que Clemenceau a présenté l’armistice à la Chambre des députés, saluant l’Alsace et la Lorraine retrouvées, honorant « nos grands morts qui ont fait cette victoire ». Et dans cette heure terrible, à l’appel du carillon des églises et des beffrois, dans le silence des canons qui se sont tus, coulent à travers tout le pays des larmes de soulagement et de fierté.

Le 11 novembre 1923, cela fait cinq ans que les blessures cicatrisent lentement. Sur les visages des gueules cassées. Dans le cœur des veuves. Dans la solitude des orphelins. Devant les tombes ouvertes pour un fils ou un père. Au pied des monuments aux morts dont s’est couvert le pays. Les Français sont devenus des sentinelles de l’oubli.

Le 11 novembre n’est plus seulement une date. C’est devenu le rassemblement de tous les Français.

C’est le 11 novembre 1920, quand le soldat inconnu est porté sous l’Arc de Triomphe, pour ne jamais oublier le prix de la Victoire.

C’est le 11 novembre 1923, quand André Maginot allume la Flamme, présence vivante du souvenir des morts. Une flamme qui ne s’est plus jamais éteinte depuis.

C’est le 11 novembre 1940, quand, dans le désarroi des consciences, les lycéens et les étudiants de Paris font de la flamme un symbole de résistance. Quand chez nos compatriotes alsaciens et mosellans, coupés de leur Patrie, la résistance s’organise.

C’est le 11 novembre 1943, quand les résistants de l’Ain devancent la Libération en défilant dans Oyonnax.

C’est aussi le 11 novembre 1944, quand la France retrouve le droit de célébrer la victoire.

Alors, face aux noms inscrits sur les monuments devant lesquels nous sommes rassemblés, nous nous souvenons de tous les morts pour la France qui trouvent le repos dans nos mémoires reconnaissantes. Nous nous souvenons de ceux de 14, de ceux de 40 et de 44, de ceux de 1954 et de 1962, de ceux de 1983 ou de 2008 et de tous les autres. Nous nous souvenons de l’adjudant-chef Nicolas Latourte, du sergent-chef Baptiste Gauchot et du sergent-chef Nicolas Mazier, tous trois morts pour la France en 2023.

Le 11 novembre est dédié à tous ceux qui sont tombés pour défendre notre Nation, notre liberté, nos valeurs, sur notre sol comme en opération extérieure.

Ils ont des droits sur nous, comme nous avons des devoirs à leur égard. Alors portons lucidement leur héritage. Car c’est en honorant leur sacrifice que se construit l’avenir de notre Nation, sans jamais douter de notre capacité à nous relever des plus grands périls.

Et portons fièrement le Bleuet de France, cette fleur dont l’éclosion ramenait la vie sur la terre déchirée des champs de bataille, qui désormais honore les morts et soutient ceux qui restent.

Aujourd’hui la flamme brille sous l’Arc de Triomphe depuis 100 ans durant lesquels les Français n’ont jamais cessé de clamer :

Vive la République !

Et vive la France ! »

 

Ci-dessous les clichés des cérémonies (crédits photographiques : F. Feutry – Studio 9).

Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.

Lire la suite

Publié le 2 Novembre 2023

Le Nivernais du carré militaire d’Issy.

Le carré militaire du cimetière d’Issy-les-Moulineaux, relatif à la Première Guerre mondiale, regroupe des centaines de croix. Elles racontent des histoires d’hommes, et d’une infirmière – Marguerite Montet (se reporter à l’article la concernant sur ce site), qui généralement sont morts de maladies ou des suites de blessures au sein de l’hôpital militaire provisoire de Saint-Nicolas, situé dans l’actuel lycée du même nom, ou dans des ambulances en direction de ce même hôpital provisoire.

Les photographies aux pieds de ces croix sont rarissimes. Le Souvenir Français en a dénombré trois, dont celle d’Albert Michot.

Albert Michot est né le 22 mai 1894 à Alluy, petite commune rurale du pays de Bazois, au cœur du département de la Nièvre, pays d’agriculture et d’artisanat. A l’époque, plus de 1.000 personnes habitent la commune, contre moins de 370 aujourd’hui !

Demeurant dans le département de la Seine (Paris et communes limitrophes), matricule 5789 au 3e bureau, Albert Michot est incorporé au 411e régiment d’infanterie. Cette unité est constituée en 1915 (elle sera dissoute dès 1919) à partir de soldats blessés, puis guéris, et de jeunes recrues, provenant principalement de la région de Nantes. C’est un régiment de marche, c’est-à-dire un régiment créé provisoirement, en vue d’opérations, sur la base de recrutements non conventionnels. Recrutements faits par des prélèvements sur des unités régulières et/ou des prélèvement de soldats restés en dépôt ou sortant des hôpitaux et/ou l’enrôlement de contingents étrangers (troupes coloniales – l’une des unités les plus célèbres étant le régiment de marche du Tchad).

Le 411e est d’abord employé dans le secteur de Reims, puis à Verdun en 1916 et jusqu’au milieu de l’année 1917, date à laquelle il est envoyé en Lorraine. Au printemps 1918, le 411e est positionné dans le secteur de Compiègne, en Picardie.

Au printemps 1918, l’état-major allemand déclenche une nouvelle offensive, bien décidé à scinder en deux les forces françaises et celles de l’Empire britannique. Et il veut aller vite avant que les soldats américains, entrés en guerre au cours de l’année précédente, ne soient effectivement sur le terrain. Mais, en dépit de centaines de milliers d’obus envoyés, les Anglais tiennent bon. Que ce soit dans le nord, sur la rivière Lys, ou en Picardie. Les soldats français tiennent bon également. Les Allemands ont, certes, progressé sur près de 50 kilomètres, mais pour autant ils n’ont pas vaincu. Paris subit quotidiennement les ravages du canon – d’une portée de 100 kilomètres – « grosse Bertha » mais ne fléchit pas.

Le 11 juin, à partir de Méry (aujourd’hui dans le Val d’Oise), le général Mangin organise une contre-attaque de trois division françaises, deux divisions américaines et quatre groupements de chars (ce sont alors parmi les premiers combats de chars). Dans cette offensive, les Alliés déciment trois divisions allemandes et capturent plus de 1.000 prisonniers ennemis. Le général allemand Ludendorff se voit contraint de stopper ses opérations. Mais les combats continuent durant tout le mois de juin. C’est au cours de ceux-ci qu’est blessé Albert Michot, soldat de 2e classe du 411e RI. Il meurt lors de son transfert en ambulance, sur le territoire du département de l’Oise. Le 29 juin son décès est prononcé à l’hôpital militaire provisoire de Saint-Nicolas. Michot sera enterré à Issy-les-Moulineaux. Il avait 24 ans.

Bientôt les Alliés vont lancer une nouvelle offensive et obtenir des victoires décisives dès le 8 août 1918. Victoires qui feront dire à Ludendorff : « Ce jour du 8 août fut le jour de deuil de l’armée allemande ».

 

Sources :

  • Site France Archives.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Site Memorial Gen Web – Contributions de Jérôme Charraud et Ghislaine Loupforest.
  • Archives du comité d’Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français.
  • Site Chtimiste sur les unités engagées pendant la Première Guerre mondiale.
  • Site Mémoire des hommes.
Le Nivernais du carré militaire d’Issy.

Lire la suite

Publié le 30 Octobre 2023

A Issy, le Souvenir Français quêtera du 28 octobre au 2 novembre.

 

Les tombes des « Morts pour la France » sont souvent en danger, en raison de la disparition des familles.

Du 28 octobre au 2 novembre, les adhérents du Comité du Souvenir Français d’Issy-les-Moulineaux seront présents à l’entrée du cimetière communal afin de sensibiliser l’ensemble des familles qui se réunissent dans le souvenir lors de la Toussaint.

Ils feront appel à la générosité de tous afin d’être en capacité de sauvegarder le plus grand nombre de tombes de ceux qui ont donné leur vie pour notre liberté.

 

Donc, du jeudi 28 octobre au 2 novembre, les adhérents bénévoles du Souvenir Français seront aux portes du cimetière communal d’Issy-les-Moulineaux et solliciteront votre générosité. En sauvant leurs tombes, nous sauvegardons notre mémoire commune.

 

Merci par avance de votre générosité !

Lire la suite

Publié le 15 Octobre 2023

Les coloniaux : Paul Voulet.

Paul Voulet nait à Paris – cinquième arrondissement – le 10 août 1866. La France du Second empire vient d’ordonner la rapatriement de ses soldats de la désastreuse aventure mexicaine.

Fils de médecin, Paul Voulet fait ses classes en Indochine, comme soldat au 4e régiment d’infanterie de marine. Régiment appelé l’un des « Quatre vieux » car les 4 premiers régiments d’infanterie de marine, qui remontent au régiment Royal – La Marine, étaient établis chacun dans un port (ils accompagnaient, sur des bateaux, les conquêtes coloniales) : le 1 à Cherbourg ; le 2 à Brest ; le 3 à Rochefort et le 4 à Toulon.

A l’issue de cette campagne en Asie, Voulet est nommé sergent puis passe sous-lieutenant à sa sortie de l’Ecole militaire d’infanterie. En 1893, affecté en Afrique occidentale, il participe activement à l’établissement du protectorat français en pays Mossi. Les Mossis sont un peuple établi au centre de l’actuel Burkina Faso, et au nord du Ghana, du Togo et du Bénin.

En 1898, le ministre des colonies, André Lebon, tient à féliciter Voulet pour ses victoires et lui confie, alors qu’il n’est que capitaine, la responsabilité de parvenir au lac Tchad pour assurer à la France le contrôle du cœur de l’Afrique. L’expédition est montée. Voulet se voit adjoindre le capitaine Julien Chanoine.

Mais l’expédition va s’avérer être un cauchemar : d’atroces massacres sont commis du fait des méthodes brutales de Voulet. Les soldats français ayant rencontré une résistance dans certains villages, placés sous l’autorité d’une reine locale, Sarraounia, se mettent à massacrer hommes, femmes et enfants. Les villages sont entièrement détruits.

La République, ayant pris connaissance de ses agissements, envoie le lieutenant-colonel Klobb reprendre la direction de la mission. Le capitaine Voulet refuse de céder aux ordres de Paris : « Vous vous êtes certainement rendu compte de l'infamie que vous avez commise à mon égard en venant ainsi, poussé par une ambition effrénée, me voler le fruit de mes efforts. »

Et l’impensable se produit : le capitaine Voulet, voyant arriver la colonne Klobb, fait tirer sur elle. Le lieutenant-colonel est tué sur le coup. Des soldats de Voulet se rebellent : ils sont passés par les armes. Voulet et Chanoine décident alors de rester en Afrique et de s’octroyer un royaume. Avec quelques hommes, les deux officiers s’enfuient. Ils ne vont pas très loin et sont tués à leur tour par leurs propres tirailleurs mutinés.

En 1923, un jeune administrateur colonial, Robert Delavignette, fait ouvrir les tombes des capitaines Voulet et Chanoine et les trouve vides !

Paul Voulet était titulaire des décorations suivantes : chevalier de la Légion d’honneur : médaille commémorative de l’expédition du Tonkin ; médaille coloniale.

 

Sources :

Lire la suite

Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #La Coloniale

Publié le 24 Septembre 2023

Au caporal Ducatillon.

Florian Ducatillon est le fils de Jules et de Marie-Amélie Olivier. Enfant né Olivier en novembre 1894, il est reconnu et légitimé au mariage de ses parents le 4 avril 1899 à Templeuve, dans le département du Nord.

Dans les années 1910, la famille Ducatillon vient s’installer dans la commune d’Issy-les-Moulineaux, dans l’actuelle avenue de Verdun.

A la déclaration de guerre, en août 1914, Florian Ducatillon intègre le 72e régiment d’infanterie, (il s’est présenté au bureau de recrutement – matricule 56 – à Lille). Le 72e RI est un régiment picard en casernement à Amiens et Péronne.

Au cours de la Première Guerre mondiale, l’unité sera de tous les combats : la Marne en 1914, la Champagne puis les Eparges en 1915, l’Argonne et la bataille de la Somme l’année suivante. Sa particularité lui vient d’être envoyée en Algérie, à Constantine, de décembre 1916 à mars 1917, pour une mission de maintien de l’ordre.

Le 72e s’en retourne en métropole au printemps 1917 sur le front picard, au cœur du département de l’Aisne. Florian Ducatillon passe caporal le 7 juillet. Le 16 septembre, il est cité à l’ordre de la Division n°31 : « Gradé très brave et très dévoué, recherche des missions dangereuses, s'est offert comme volontaire pour participer à un coup de main sur les lignes ennemies. A fait preuve au cours de cette opération difficile du plus brillant courage ».

En mai 1918, le général allemand Erich Ludendorff lance une nouvelle offensive. Il s’agit d’une attaque de diversion, sur le Chemin des Dames et l’ensemble du front de l’Aisne afin d’empêcher les Français d’envoyer des renforts aux Britanniques qui se trouvent dans le nord de la France (les Allemands sont persuadés que les Alliés préparent une attaque sur Calais). Le 72e est dans le secteur de Bernoy-le-Château, non loin de Soissons. C’est là que le caporal Ducatillon trouve la mort, le 31 juillet 1918.

Croix de Guerre avec Etoile d’argent, Florian Ducatillon est cité à l’ordre du régiment : « Gradé brave et dévoué, toujours volontaire pour les missions périlleuses. Mort pour la France à son poste de combat". A titre posthume, il reçoit la médaille militaire. Il est enterré dans la nécropole nationale de Vauxbuin, carré D et tombe 121.

 

Sources :

  • Site France Archives.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Site Memorial Gen Web – Contributions de Bernard Roucoulet, Elisabeth Dherville, Marcelle Witkowskiv, Gérard Peugnet et Jérôme Charraud.
  • Archives du comité d’Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français.
  • Site Chtimiste sur les unités engagées pendant la Première Guerre mondiale.

Lire la suite

Publié le 3 Septembre 2023

79e anniversaire de la Libération de Paris – Commémoration à Issy-les-Moulineaux.

Le dimanche 27 août 2023, la ville d’Issy-les-Moulineaux a commémoré la libération de Paris, dont c’est le 79e anniversaire. Voici le discours d’André Santini, ancien ministre, maire.

 

« Madame la députée, chère Claire Guichard,

Cher lieutenant-colonel Laurent Guignard, représentant du chef d’Etat-Major de l’armée de l’Air et de l’Espace,

Cher colonel Nicolas Nioche, commandant du site de la gendarmerie nationale, représentant du Directeur de la Gendarmerie Nationale,

Cher lieutenant-colonel Jean Lamarque, commandant en second le 2e Régiment d’Infanterie de la Garde Républicaine, représentant du Commandant de la Garde Républicaine,

Cher lieutenant-colonel Nicolas Grisoni, Officier Communication du Régiment de Marche du Tchad, représentant du Chef de corps du RMT,

Cher lieutenant Yves Legrand, représentant du commandant militaire de Balard,

Cher commandant François Flavigny, commandant de l’Escadron d’Hélicoptères 3/67 « Parisis », représentant du commandant de la base aérienne 107,

Cher capitaine Bilel Missaoui, commandant d’unité, représentant du Commandant de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris,

Chers sapeurs-pompiers de la 6ème compagnie d’incendie et de secours,

Chers collègues,

Chers amis,

Mesdames et messieurs,

Nous pouvons aujourd’hui déambuler innocemment sans craindre de croiser, au détour d’une rue, une milice menaçante ; sans craindre d’être arrêté arbitrairement ; sans avoir à guetter l’heure du couvre-feu ni à patienter dans d’interminables files d’attente avec l’espoir d’obtenir un peu de pain et quelques œufs.

Ce quotidien, c’était celui de Paris et de la France pendant plusieurs années. Mais heureusement, après plus de 1 500 jours d’obscurité, Paris retrouvait enfin sa lumière, le 25 août 1944, voilà déjà 79 ans. Paris était libérée !

Le 26 août 1944, le général de Gaulle, après avoir neutralisé les dernières poches de résistance allemande, recevait à la gare Montparnasse des mains de Leclerc, la capitulation ultime de von Choltitz.

La veille, les troupes Alliées entraient dans la capitale en passant par notre Ville. Attendant ce jour avec fébrilité, la Résistance s’était organisée, les messages et les ordres avaient été passés. Ainsi, le destin de Paris s’est, d’une certaine manière, annoncé à Issy-les-Moulineaux.

Vous le savez, dans notre Ville, deux groupes ont émergé à partir de 1942 : le Mouvement de Libération Nationale, dont le quartier général clandestin se trouvait au cœur même de la Mairie ; et le groupe Francs-Tireurs et Partisans Boisredon, qui siégeait à l’Hôpital Corentin-Celton.

Ainsi, dès le 20 août, à l’approche de l’assaut final, le groupe Bienvenu se mettait en place et les différentes organisations, jusqu’alors désunies, se soumettaient au contrôle du lieutenant-colonel Tari, commandant la 25e division de la banlieue sud, qui dirigeait les compagnies d’Issy-les-Moulineaux, de Vanves, de Clamart et de Malakoff.

Le soir du 24 août, l’action fut déclenchée et c’est sous le feu des armes ennemies qu’un petit groupe d’hommes parvint à couper le câble téléphonique qui reliait le fort d’Issy aux autres unités de la Wehrmacht, isolant ce point d’appui fortement armé.

Et c’est tard dans la nuit du 25 août, après d’âpres combats, que les 550 Allemands de l’Ile Saint-Germain, sous la pression du groupe emmené par Emile Bienvenu, se rendirent enfin sans condition.

Après plus de 5 ans de guerre, Issy était enfin libérée ! Bien entendu, la joie éclatait spontanément un peu partout, mais celle-ci demeurait contenue.

Car en effet, de toutes les villes de la région parisienne, on estime qu’Issy-les-Moulineaux fut parmi celles qui payèrent le plus lourd tribut.

On compte 5 morts dans la 2ème DB du général Leclerc, 5 morts parmi les FFI et autant parmi les FTP.

Et surtout, nous ne devons pas oublier les 1 200 isséens, victimes des bombardements, fusillés ou morts en déportation.

Cette libération qui nous a tant couté, nous la devons à ces héros qui ont refusé la fatalité et qui ont porté haut et loin l’honneur de la Nation.

Par ce qu’ils ont vécu dans leur chair et au plus profond de leur être, la mémoire de ce jour appartient à eux seuls.

Car, dans ce combat pour la liberté et pour la dignité qu’ils ont remporté et que nous célébrons aujourd’hui, jamais le patriotisme, la croyance en l’avenir et la foi en l’Homme n’ont manqué à aucun de ces résistants, à aucun de ces soldats.

Aujourd’hui, à l’heure où notre pays cherche son avenir et alors que la guerre tonne depuis plus d’un an en Europe, c’est tout cela que nous ne devons pas oublier.

L’espérance doit-elle disparaitre ? La Résistance nous a appris qu’elle ne le doit pas, alors tâchons de nous montrer digne de l’héritage qu’ils nous ont transmis.

Je vous remercie ».

 

André Santini

Ancien Ministre – Maire d’Issy-les-Moulineaux

 

 

Crédits photographiques :

  • Comité du Souvenir Français d’Issy.

 

79e anniversaire de la Libération de Paris – Commémoration à Issy-les-Moulineaux.
79e anniversaire de la Libération de Paris – Commémoration à Issy-les-Moulineaux.
79e anniversaire de la Libération de Paris – Commémoration à Issy-les-Moulineaux.
79e anniversaire de la Libération de Paris – Commémoration à Issy-les-Moulineaux.
79e anniversaire de la Libération de Paris – Commémoration à Issy-les-Moulineaux.
79e anniversaire de la Libération de Paris – Commémoration à Issy-les-Moulineaux.
79e anniversaire de la Libération de Paris – Commémoration à Issy-les-Moulineaux.
79e anniversaire de la Libération de Paris – Commémoration à Issy-les-Moulineaux.
79e anniversaire de la Libération de Paris – Commémoration à Issy-les-Moulineaux.

Lire la suite

Publié le 19 Août 2023

Décembre 1957. La 2e section du 59e BG fête Noël.

Décembre 1957. La 2e section du 59e BG fête Noël.

Casimir Stachurski, né le 7 février 1935 à Paris, sergent au 59e bataillon du Génie, est tué au cours d’une « opération de maintien de l’ordre », selon les termes employés à l’époque, le 4 décembre 1957.

Le 22 janvier 1958, il est déclaré Mort pour la France. Il est l’un des 16 tués en Algérie et au Maroc de la ville d’Issy-les-Moulineaux.

Le 24 décembre 1957, ses copains du 59e BG ont fêté Noël sans lui…

 

Sources :

 

  • Site Memorial GenWeb – Fiche individuelle de Casimir Stachursky.
  • Archives du Comité du Souvenir Français d’Issy-Vanves.
  • Site Copains d’avant pour le crédit photographique.
  • Service historique de la Défense – Site « Mémoire des hommes » du ministère de la Défense.

Lire la suite

Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #Algérie

Publié le 15 Août 2023

Léon (Lew) Mirlesse, héros de la Seconde Guerre mondiale.

A la suite de l’article sur la famille Mirlesse, et publié sur notre site en date du 9 avril 2023, Véronique Mirlesse, petite-fille de Lew et fille d’Albert, nous a apporté des informations complémentaires sur l’histoire familiale.

Ces informations montrent, mieux que nous l’avions fait, la vie puis le rôle de Lew Mirlesse pendant la Seconde Guerre mondiale. Les voici.

 

Léon Mirlesse est né le 3 avril 1881 à Kichinev, en Bessarabie, aujourd’hui Moldavie, de Akim (médecin, en garnison dans cette province) et Rebecca, née Lounbelk. Peu de temps après, son père étant muté au Turkestan (1er intendant de l’Hôpital militaire de Samarkand), Léon Mirlesse fait ses études secondaires à Tachkent (capital de l’Ouzbékistan). Elevé dans une famille de 14 enfants – 7 garçons et 7 filles – empreinte de discipline militaire, il entretient une bonne entente avec la population ouzbèque musulmane locale.

A la fin de ses études secondaires, il passe le concours d’entrée à l’Institut polytechnique de Kiev (appelé Polytechnicum et aussi dit de l’Empereur II) et à la sortie de cette école, Léon fait un stage aux usines Poutilov de Saint-Pétersbourg, fabricants de locomotives et autres matériels ferroviaires. Le Polytechnicum, comme les usines Poutilov, étaient, à l’époque, des centres de ferment révolutionnaire. Proche du Mouvement Minchevik, qui militait pour une monarchie parlementaire, Léon Mirlesse, après la révolution manquée de 1906, est arrêté et emprisonné à Moscou. Entre temps, il s’était marié avec Vera Mirmovith.

Libéré, Léon Mirlesse choisit la France, pays de liberté et de l’accueil pour tous ceux qui, dans leur pays d’origine, étaient poursuivis pour leur opinion politique. Il reprend ses études et entre à l’Institut Electrotechnique de Toulouse, dont il sort en juillet 1909, avec d’excellentes notes. Sa femme le rejoint à Paris, après avoir terminé et obtenu le 1er prix de piano du Conservatoire de Vienne.

Pendant la guerre de 1914-1918, dispensé du service militaire en Russie, pas encore naturalisé Français, et voulant ardemment servir la France, il travaille au Centre d’Essais des Moteurs de Chalet Meudon.

Léon Mirlesse, ingénieur, travailleur acharné, est essentiellement un chercheur et un inventeur. Une de ses principales inventions, le Pantofag, consiste en un appareil que l’on pouvait monter en amont de l’alimentation d’un moteur à explosion pour lui faire absorber des huiles lourdes, minérales ou végétales. Il est le dépositaire de différents brevets dans le domaine de la combustion des moteurs, l’étude de frein à action progressive sans blocage, techniques qui seront reprises plus tard par d’autres. Des grandes marques automobiles lui confient des essais de prototype et de rechapage de moteurs.

Plus tard, il travaillera également avec son fils, Albert, sur le problème du givrage des ailes d’avion, qui trouvera son utilisation pendant la Seconde Guerre mondiale. A la société Compar, située au 53 rue Hoche à Issy-les-Moulineaux, Léon Mirlesse travaille sur ces différentes techniques.

Le 4 février 1930, par décret publié au Journal officiel et sous le N°1753-30, Léon Mirlesse est naturalisé Français.

Président de l’Association des Ingénieurs Russes à Paris, toujours en contact avec les Services Techniques de l’Aéronautique, Léon Mirlesse installe un petit bureau d’études, avec planche à dessins, dans une chambre de bonne au 6e étage de l’immeuble qu’il occupe au 9 rue Branly, à Issy-les-Moulineaux.

Le 20 avril 1940, il est « requis civil » en qualité de « chef d’îlot » (N°26) pour la commune d’Issy-les-Moulineaux. Sous les bombardements, il exercera cette fonction avec la plus grande conscience et le plus grand dévouement.

Par une loi du 22 juillet 1940, du fait de l’Etat français, la nationalité française de Léon Mirlesse lui est retirée. Le 21 avril 1942, par ordre de la Préfecture de police, il est relevé de ses fonctions de « chef d’îlot ». Quelques jours plus tard, la Gestapo se présente à la concierge de l’immeuble du 9 rue Branly. Juif, apparenté communiste, Léon Mirlesse est appréhendé. Il est seul, son épouse étant au marché. La concierge a suivi les instructions que l’ingénieur a communiqué il y a peu : venir le trouver directement dans son bureau afin que son épouse ne soit pas inquiétée. Il est conduit à la prison de Fresnes. Sa femme va le voir plusieurs fois. Au moment de la quitter, il lui place un message dans le creux de la main. Visité par les Quakers, ceux-ci lui donnent, à sa demande, un manuel pour apprendre l’allemand, qu’il se met, selon son habitude, à étudier avec acharnement.

Léon Mirlesse est fusillé le 2 octobre 1943 au Mont Valérien, avec un groupe important d’otages (NDLR : 50 otages sont fusillés en représailles à l’assassinat de Julius Ritter, responsable allemand du Service de la main d’œuvre en France. Assassinat signé des FTP-MOI, par Célestino Alfonso et Marcel Rajman (d’Issy eux aussi – Se reporter à l’article les concernant sur ce site). Avant l’exécution, ces derniers, regroupés dans une chapelle (qui sera plus tard baptisée du nom de « chapelle des Fusillés »), gravent leurs noms sur les murs (voir la photographie). Léon y inscrit : « Mirlesse ». Ces inscriptions, d’abord protégées par une plaque de verre, seront peu à peu effacées par l’humidité. Il n’en reste que quelques-unes, à peine lisibles.

Son nom est inscrit au Yad Vashem, à Jérusalem.

Son fils, Albert Mirlesse, qui avait été le 53e à rejoindre le général de Gaulle à Londres, retrouvera à son retour en 1945 l’appartement désert. Sa mère avait été recueillie par le pasteur protestant André Hammel, dans sa maison de repos « Béthanie », de Saint-Jean-aux-Bois, commune de l’Oise. Le nom d’André Hammel est inscrit en 1992 sur le mur des Justes de France.

 

 

Sources :

  • Archives de la famille Mirlesse. Le Souvenir Français tient à remercier Véronique, Denis, Pierre et Sabine Mirlesse pour leur contribution et la transmission de ces informations, reprises in extenso dans ce nouvel article.
  • Archives du Comité d’Issy du Souvenir Français
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Dictionnaire biographique du Mouvement Ouvrier et social – Site Mont-Valerien.fr

Site sur l’escadrille Normandie-Niemen : https://www.rc230-normandieniemen.com/historique

Léon (Lew) Mirlesse, héros de la Seconde Guerre mondiale.

Lire la suite

Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié le 7 Juillet 2023

A Léon Gautier, dernier survivant du commando Kieffer.

Léon Gautier nait à Rennes le 27 octobre 1922. Apprenti carrossier au début de la guerre, il s’engage à 17 ans dans la Marine, seule arme à l’accepter alors qu’il est mineur.

Il est affecté à des missions de défense du port de Cherbourg. Puis, embarqué sur le Courbet, il débarque à Portsmouth. Peu après son arrivée sur le sol anglais, il apprend l’existence de la France libre, qu’il décide de rejoindre à Londres. Le 14 juillet 1940, Léon Gautier est du défilé des soldats français devant le général de Gaulle et le roi George VI. Par la suite, il effectue des missions dans l’océan Atlantique puis en Afrique et au Moyen-Orient.

En 1943, volontaire pour intégrer un des commandos du lieutenant de vaisseau Philippe Kieffer, il part s’entraîner à Achnacarry en Ecosse. Le 6 juin 1944, il débarque avec son unité sur la plage Sword, commune de Colleville (devenue Colleville-Montgomery). Les objectifs consistant à prendre le central téléphonique et le bunker de Ouistreham, pour ensuite atteindre le Pegasus Bridge. Léon Gautier est alors l’un des 177 membres des commandos Kieffer. Durant 78 jours, il va participer à la libération de la Normandie. Blessé à la cheville, il ne poursuit pas l’aventure aux Pays-Bas (terrible bataille de la Chaussée de Walcheren).

Démobilisé après la guerre, il épouse Dorothy Banks, une Britannique du corps des transmissions qu’il avait rencontrée à son arrivée en Angleterre. Ils auront deux enfants. Le couple rejoint la Grande-Bretagne et Léon Gautier reprend son travail de carrossier. Métier qu’il va exercer un temps en Afrique pour le compte de la Compagnie française de l’Afrique occidentale.

A la retraite, Léon Gautier s’installe à Ouistreham, non loin de là où il débarqua en 1944, et passe une grande partie de son temps entre le Devoir de Mémoire, notamment auprès des écoles, et la gestion du musée du N°4 Commando, en tant que président de l’Amicale des anciens du Commando Kieffer.

A compter du 17 avril 2021, date de la mort d’Hubert Faure, il est le dernier membre du Commando Kieffer encore en vie. En 2019, le président Macron le place à l’honneur à l’occasion du 75e anniversaire du Débarquement.

Le 3 juillet 2023, Léon Charles Alexandre Gautier meurt à l’âge de 100 ans. Ses obsèques sont célébrées ce jour, vendredi 7 juillet, avec un hommage national et en présence de nombreuses personnalités dont le Président de la République.

 

Le commando Kieffer.

L’expression « commandos Kieffer » désigne a posteriori les soldats du 1er bataillon de Fusiliers Marins Commandos (1er BFMC), créé au printemps 1942 en Angleterre par la France libre du général de Gaulle. Le commandant de l’unité est Philippe Kieffer. Intégré à la Special Service Brigade, dans le commando interallié n°10, l’unité est détachée dans le commando britannique n°4 au Jour J. Les 177 soldats français de l’unité sont nos seuls compatriotes à fouler le sol de la mère-patrie en ce 6 juin 1944.

Ce jour-là, l’unité perd 10 tués ; 10 autres le sont quelques jours plus tard dans le cadre de la bataille de Normandie. Seuls 24 hommes sur 177 sortiront de cette bataille sans blessures.

A l’issue de celle-ci, le commando est envoyé aux Pays-Bas. Considérée comme unité alliée, placée sous commandement britannique, les survivants ne recevront la Légion d’honneur que soixante ans plus tard. Les commandos marine de la Marine nationale et le commando Kieffer, nouvelle unité créée en 2008, sous les héritiers du 1er bataillon de fusiliers marins commandos.

A Léon Gautier, dernier survivant du commando Kieffer.

Lire la suite