Publié le 24 Septembre 2023

Au caporal Ducatillon.

Florian Ducatillon est le fils de Jules et de Marie-Amélie Olivier. Enfant né Olivier en novembre 1894, il est reconnu et légitimé au mariage de ses parents le 4 avril 1899 à Templeuve, dans le département du Nord.

Dans les années 1910, la famille Ducatillon vient s’installer dans la commune d’Issy-les-Moulineaux, dans l’actuelle avenue de Verdun.

A la déclaration de guerre, en août 1914, Florian Ducatillon intègre le 72e régiment d’infanterie, (il s’est présenté au bureau de recrutement – matricule 56 – à Lille). Le 72e RI est un régiment picard en casernement à Amiens et Péronne.

Au cours de la Première Guerre mondiale, l’unité sera de tous les combats : la Marne en 1914, la Champagne puis les Eparges en 1915, l’Argonne et la bataille de la Somme l’année suivante. Sa particularité lui vient d’être envoyée en Algérie, à Constantine, de décembre 1916 à mars 1917, pour une mission de maintien de l’ordre.

Le 72e s’en retourne en métropole au printemps 1917 sur le front picard, au cœur du département de l’Aisne. Florian Ducatillon passe caporal le 7 juillet. Le 16 septembre, il est cité à l’ordre de la Division n°31 : « Gradé très brave et très dévoué, recherche des missions dangereuses, s'est offert comme volontaire pour participer à un coup de main sur les lignes ennemies. A fait preuve au cours de cette opération difficile du plus brillant courage ».

En mai 1918, le général allemand Erich Ludendorff lance une nouvelle offensive. Il s’agit d’une attaque de diversion, sur le Chemin des Dames et l’ensemble du front de l’Aisne afin d’empêcher les Français d’envoyer des renforts aux Britanniques qui se trouvent dans le nord de la France (les Allemands sont persuadés que les Alliés préparent une attaque sur Calais). Le 72e est dans le secteur de Bernoy-le-Château, non loin de Soissons. C’est là que le caporal Ducatillon trouve la mort, le 31 juillet 1918.

Croix de Guerre avec Etoile d’argent, Florian Ducatillon est cité à l’ordre du régiment : « Gradé brave et dévoué, toujours volontaire pour les missions périlleuses. Mort pour la France à son poste de combat". A titre posthume, il reçoit la médaille militaire. Il est enterré dans la nécropole nationale de Vauxbuin, carré D et tombe 121.

 

Sources :

  • Site France Archives.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Site Memorial Gen Web – Contributions de Bernard Roucoulet, Elisabeth Dherville, Marcelle Witkowskiv, Gérard Peugnet et Jérôme Charraud.
  • Archives du comité d’Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français.
  • Site Chtimiste sur les unités engagées pendant la Première Guerre mondiale.

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Publié le 3 Septembre 2023

79e anniversaire de la Libération de Paris – Commémoration à Issy-les-Moulineaux.

Le dimanche 27 août 2023, la ville d’Issy-les-Moulineaux a commémoré la libération de Paris, dont c’est le 79e anniversaire. Voici le discours d’André Santini, ancien ministre, maire.

 

« Madame la députée, chère Claire Guichard,

Cher lieutenant-colonel Laurent Guignard, représentant du chef d’Etat-Major de l’armée de l’Air et de l’Espace,

Cher colonel Nicolas Nioche, commandant du site de la gendarmerie nationale, représentant du Directeur de la Gendarmerie Nationale,

Cher lieutenant-colonel Jean Lamarque, commandant en second le 2e Régiment d’Infanterie de la Garde Républicaine, représentant du Commandant de la Garde Républicaine,

Cher lieutenant-colonel Nicolas Grisoni, Officier Communication du Régiment de Marche du Tchad, représentant du Chef de corps du RMT,

Cher lieutenant Yves Legrand, représentant du commandant militaire de Balard,

Cher commandant François Flavigny, commandant de l’Escadron d’Hélicoptères 3/67 « Parisis », représentant du commandant de la base aérienne 107,

Cher capitaine Bilel Missaoui, commandant d’unité, représentant du Commandant de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris,

Chers sapeurs-pompiers de la 6ème compagnie d’incendie et de secours,

Chers collègues,

Chers amis,

Mesdames et messieurs,

Nous pouvons aujourd’hui déambuler innocemment sans craindre de croiser, au détour d’une rue, une milice menaçante ; sans craindre d’être arrêté arbitrairement ; sans avoir à guetter l’heure du couvre-feu ni à patienter dans d’interminables files d’attente avec l’espoir d’obtenir un peu de pain et quelques œufs.

Ce quotidien, c’était celui de Paris et de la France pendant plusieurs années. Mais heureusement, après plus de 1 500 jours d’obscurité, Paris retrouvait enfin sa lumière, le 25 août 1944, voilà déjà 79 ans. Paris était libérée !

Le 26 août 1944, le général de Gaulle, après avoir neutralisé les dernières poches de résistance allemande, recevait à la gare Montparnasse des mains de Leclerc, la capitulation ultime de von Choltitz.

La veille, les troupes Alliées entraient dans la capitale en passant par notre Ville. Attendant ce jour avec fébrilité, la Résistance s’était organisée, les messages et les ordres avaient été passés. Ainsi, le destin de Paris s’est, d’une certaine manière, annoncé à Issy-les-Moulineaux.

Vous le savez, dans notre Ville, deux groupes ont émergé à partir de 1942 : le Mouvement de Libération Nationale, dont le quartier général clandestin se trouvait au cœur même de la Mairie ; et le groupe Francs-Tireurs et Partisans Boisredon, qui siégeait à l’Hôpital Corentin-Celton.

Ainsi, dès le 20 août, à l’approche de l’assaut final, le groupe Bienvenu se mettait en place et les différentes organisations, jusqu’alors désunies, se soumettaient au contrôle du lieutenant-colonel Tari, commandant la 25e division de la banlieue sud, qui dirigeait les compagnies d’Issy-les-Moulineaux, de Vanves, de Clamart et de Malakoff.

Le soir du 24 août, l’action fut déclenchée et c’est sous le feu des armes ennemies qu’un petit groupe d’hommes parvint à couper le câble téléphonique qui reliait le fort d’Issy aux autres unités de la Wehrmacht, isolant ce point d’appui fortement armé.

Et c’est tard dans la nuit du 25 août, après d’âpres combats, que les 550 Allemands de l’Ile Saint-Germain, sous la pression du groupe emmené par Emile Bienvenu, se rendirent enfin sans condition.

Après plus de 5 ans de guerre, Issy était enfin libérée ! Bien entendu, la joie éclatait spontanément un peu partout, mais celle-ci demeurait contenue.

Car en effet, de toutes les villes de la région parisienne, on estime qu’Issy-les-Moulineaux fut parmi celles qui payèrent le plus lourd tribut.

On compte 5 morts dans la 2ème DB du général Leclerc, 5 morts parmi les FFI et autant parmi les FTP.

Et surtout, nous ne devons pas oublier les 1 200 isséens, victimes des bombardements, fusillés ou morts en déportation.

Cette libération qui nous a tant couté, nous la devons à ces héros qui ont refusé la fatalité et qui ont porté haut et loin l’honneur de la Nation.

Par ce qu’ils ont vécu dans leur chair et au plus profond de leur être, la mémoire de ce jour appartient à eux seuls.

Car, dans ce combat pour la liberté et pour la dignité qu’ils ont remporté et que nous célébrons aujourd’hui, jamais le patriotisme, la croyance en l’avenir et la foi en l’Homme n’ont manqué à aucun de ces résistants, à aucun de ces soldats.

Aujourd’hui, à l’heure où notre pays cherche son avenir et alors que la guerre tonne depuis plus d’un an en Europe, c’est tout cela que nous ne devons pas oublier.

L’espérance doit-elle disparaitre ? La Résistance nous a appris qu’elle ne le doit pas, alors tâchons de nous montrer digne de l’héritage qu’ils nous ont transmis.

Je vous remercie ».

 

André Santini

Ancien Ministre – Maire d’Issy-les-Moulineaux

 

 

Crédits photographiques :

  • Comité du Souvenir Français d’Issy.

 

79e anniversaire de la Libération de Paris – Commémoration à Issy-les-Moulineaux.
79e anniversaire de la Libération de Paris – Commémoration à Issy-les-Moulineaux.
79e anniversaire de la Libération de Paris – Commémoration à Issy-les-Moulineaux.
79e anniversaire de la Libération de Paris – Commémoration à Issy-les-Moulineaux.
79e anniversaire de la Libération de Paris – Commémoration à Issy-les-Moulineaux.
79e anniversaire de la Libération de Paris – Commémoration à Issy-les-Moulineaux.
79e anniversaire de la Libération de Paris – Commémoration à Issy-les-Moulineaux.
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79e anniversaire de la Libération de Paris – Commémoration à Issy-les-Moulineaux.

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Publié le 19 Août 2023

Décembre 1957. La 2e section du 59e BG fête Noël.

Décembre 1957. La 2e section du 59e BG fête Noël.

Casimir Stachurski, né le 7 février 1935 à Paris, sergent au 59e bataillon du Génie, est tué au cours d’une « opération de maintien de l’ordre », selon les termes employés à l’époque, le 4 décembre 1957.

Le 22 janvier 1958, il est déclaré Mort pour la France. Il est l’un des 16 tués en Algérie et au Maroc de la ville d’Issy-les-Moulineaux.

Le 24 décembre 1957, ses copains du 59e BG ont fêté Noël sans lui…

 

Sources :

 

  • Site Memorial GenWeb – Fiche individuelle de Casimir Stachursky.
  • Archives du Comité du Souvenir Français d’Issy-Vanves.
  • Site Copains d’avant pour le crédit photographique.
  • Service historique de la Défense – Site « Mémoire des hommes » du ministère de la Défense.

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #Algérie

Publié le 15 Août 2023

Léon (Lew) Mirlesse, héros de la Seconde Guerre mondiale.

A la suite de l’article sur la famille Mirlesse, et publié sur notre site en date du 9 avril 2023, Véronique Mirlesse, petite-fille de Lew et fille d’Albert, nous a apporté des informations complémentaires sur l’histoire familiale.

Ces informations montrent, mieux que nous l’avions fait, la vie puis le rôle de Lew Mirlesse pendant la Seconde Guerre mondiale. Les voici.

 

Léon Mirlesse est né le 3 avril 1881 à Kichinev, en Bessarabie, aujourd’hui Moldavie, de Akim (médecin, en garnison dans cette province) et Rebecca, née Lounbelk. Peu de temps après, son père étant muté au Turkestan (1er intendant de l’Hôpital militaire de Samarkand), Léon Mirlesse fait ses études secondaires à Tachkent (capital de l’Ouzbékistan). Elevé dans une famille de 14 enfants – 7 garçons et 7 filles – empreinte de discipline militaire, il entretient une bonne entente avec la population ouzbèque musulmane locale.

A la fin de ses études secondaires, il passe le concours d’entrée à l’Institut polytechnique de Kiev (appelé Polytechnicum et aussi dit de l’Empereur II) et à la sortie de cette école, Léon fait un stage aux usines Poutilov de Saint-Pétersbourg, fabricants de locomotives et autres matériels ferroviaires. Le Polytechnicum, comme les usines Poutilov, étaient, à l’époque, des centres de ferment révolutionnaire. Proche du Mouvement Minchevik, qui militait pour une monarchie parlementaire, Léon Mirlesse, après la révolution manquée de 1906, est arrêté et emprisonné à Moscou. Entre temps, il s’était marié avec Vera Mirmovith.

Libéré, Léon Mirlesse choisit la France, pays de liberté et de l’accueil pour tous ceux qui, dans leur pays d’origine, étaient poursuivis pour leur opinion politique. Il reprend ses études et entre à l’Institut Electrotechnique de Toulouse, dont il sort en juillet 1909, avec d’excellentes notes. Sa femme le rejoint à Paris, après avoir terminé et obtenu le 1er prix de piano du Conservatoire de Vienne.

Pendant la guerre de 1914-1918, dispensé du service militaire en Russie, pas encore naturalisé Français, et voulant ardemment servir la France, il travaille au Centre d’Essais des Moteurs de Chalet Meudon.

Léon Mirlesse, ingénieur, travailleur acharné, est essentiellement un chercheur et un inventeur. Une de ses principales inventions, le Pantofag, consiste en un appareil que l’on pouvait monter en amont de l’alimentation d’un moteur à explosion pour lui faire absorber des huiles lourdes, minérales ou végétales. Il est le dépositaire de différents brevets dans le domaine de la combustion des moteurs, l’étude de frein à action progressive sans blocage, techniques qui seront reprises plus tard par d’autres. Des grandes marques automobiles lui confient des essais de prototype et de rechapage de moteurs.

Plus tard, il travaillera également avec son fils, Albert, sur le problème du givrage des ailes d’avion, qui trouvera son utilisation pendant la Seconde Guerre mondiale. A la société Compar, située au 53 rue Hoche à Issy-les-Moulineaux, Léon Mirlesse travaille sur ces différentes techniques.

Le 4 février 1930, par décret publié au Journal officiel et sous le N°1753-30, Léon Mirlesse est naturalisé Français.

Président de l’Association des Ingénieurs Russes à Paris, toujours en contact avec les Services Techniques de l’Aéronautique, Léon Mirlesse installe un petit bureau d’études, avec planche à dessins, dans une chambre de bonne au 6e étage de l’immeuble qu’il occupe au 9 rue Branly, à Issy-les-Moulineaux.

Le 20 avril 1940, il est « requis civil » en qualité de « chef d’îlot » (N°26) pour la commune d’Issy-les-Moulineaux. Sous les bombardements, il exercera cette fonction avec la plus grande conscience et le plus grand dévouement.

Par une loi du 22 juillet 1940, du fait de l’Etat français, la nationalité française de Léon Mirlesse lui est retirée. Le 21 avril 1942, par ordre de la Préfecture de police, il est relevé de ses fonctions de « chef d’îlot ». Quelques jours plus tard, la Gestapo se présente à la concierge de l’immeuble du 9 rue Branly. Juif, apparenté communiste, Léon Mirlesse est appréhendé. Il est seul, son épouse étant au marché. La concierge a suivi les instructions que l’ingénieur a communiqué il y a peu : venir le trouver directement dans son bureau afin que son épouse ne soit pas inquiétée. Il est conduit à la prison de Fresnes. Sa femme va le voir plusieurs fois. Au moment de la quitter, il lui place un message dans le creux de la main. Visité par les Quakers, ceux-ci lui donnent, à sa demande, un manuel pour apprendre l’allemand, qu’il se met, selon son habitude, à étudier avec acharnement.

Léon Mirlesse est fusillé le 2 octobre 1943 au Mont Valérien, avec un groupe important d’otages (NDLR : 50 otages sont fusillés en représailles à l’assassinat de Julius Ritter, responsable allemand du Service de la main d’œuvre en France. Assassinat signé des FTP-MOI, par Célestino Alfonso et Marcel Rajman (d’Issy eux aussi – Se reporter à l’article les concernant sur ce site). Avant l’exécution, ces derniers, regroupés dans une chapelle (qui sera plus tard baptisée du nom de « chapelle des Fusillés »), gravent leurs noms sur les murs (voir la photographie). Léon y inscrit : « Mirlesse ». Ces inscriptions, d’abord protégées par une plaque de verre, seront peu à peu effacées par l’humidité. Il n’en reste que quelques-unes, à peine lisibles.

Son nom est inscrit au Yad Vashem, à Jérusalem.

Son fils, Albert Mirlesse, qui avait été le 53e à rejoindre le général de Gaulle à Londres, retrouvera à son retour en 1945 l’appartement désert. Sa mère avait été recueillie par le pasteur protestant André Hammel, dans sa maison de repos « Béthanie », de Saint-Jean-aux-Bois, commune de l’Oise. Le nom d’André Hammel est inscrit en 1992 sur le mur des Justes de France.

 

 

Sources :

  • Archives de la famille Mirlesse. Le Souvenir Français tient à remercier Véronique, Denis, Pierre et Sabine Mirlesse pour leur contribution et la transmission de ces informations, reprises in extenso dans ce nouvel article.
  • Archives du Comité d’Issy du Souvenir Français
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Dictionnaire biographique du Mouvement Ouvrier et social – Site Mont-Valerien.fr

Site sur l’escadrille Normandie-Niemen : https://www.rc230-normandieniemen.com/historique

Léon (Lew) Mirlesse, héros de la Seconde Guerre mondiale.

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié le 7 Juillet 2023

A Léon Gautier, dernier survivant du commando Kieffer.

Léon Gautier nait à Rennes le 27 octobre 1922. Apprenti carrossier au début de la guerre, il s’engage à 17 ans dans la Marine, seule arme à l’accepter alors qu’il est mineur.

Il est affecté à des missions de défense du port de Cherbourg. Puis, embarqué sur le Courbet, il débarque à Portsmouth. Peu après son arrivée sur le sol anglais, il apprend l’existence de la France libre, qu’il décide de rejoindre à Londres. Le 14 juillet 1940, Léon Gautier est du défilé des soldats français devant le général de Gaulle et le roi George VI. Par la suite, il effectue des missions dans l’océan Atlantique puis en Afrique et au Moyen-Orient.

En 1943, volontaire pour intégrer un des commandos du lieutenant de vaisseau Philippe Kieffer, il part s’entraîner à Achnacarry en Ecosse. Le 6 juin 1944, il débarque avec son unité sur la plage Sword, commune de Colleville (devenue Colleville-Montgomery). Les objectifs consistant à prendre le central téléphonique et le bunker de Ouistreham, pour ensuite atteindre le Pegasus Bridge. Léon Gautier est alors l’un des 177 membres des commandos Kieffer. Durant 78 jours, il va participer à la libération de la Normandie. Blessé à la cheville, il ne poursuit pas l’aventure aux Pays-Bas (terrible bataille de la Chaussée de Walcheren).

Démobilisé après la guerre, il épouse Dorothy Banks, une Britannique du corps des transmissions qu’il avait rencontrée à son arrivée en Angleterre. Ils auront deux enfants. Le couple rejoint la Grande-Bretagne et Léon Gautier reprend son travail de carrossier. Métier qu’il va exercer un temps en Afrique pour le compte de la Compagnie française de l’Afrique occidentale.

A la retraite, Léon Gautier s’installe à Ouistreham, non loin de là où il débarqua en 1944, et passe une grande partie de son temps entre le Devoir de Mémoire, notamment auprès des écoles, et la gestion du musée du N°4 Commando, en tant que président de l’Amicale des anciens du Commando Kieffer.

A compter du 17 avril 2021, date de la mort d’Hubert Faure, il est le dernier membre du Commando Kieffer encore en vie. En 2019, le président Macron le place à l’honneur à l’occasion du 75e anniversaire du Débarquement.

Le 3 juillet 2023, Léon Charles Alexandre Gautier meurt à l’âge de 100 ans. Ses obsèques sont célébrées ce jour, vendredi 7 juillet, avec un hommage national et en présence de nombreuses personnalités dont le Président de la République.

 

Le commando Kieffer.

L’expression « commandos Kieffer » désigne a posteriori les soldats du 1er bataillon de Fusiliers Marins Commandos (1er BFMC), créé au printemps 1942 en Angleterre par la France libre du général de Gaulle. Le commandant de l’unité est Philippe Kieffer. Intégré à la Special Service Brigade, dans le commando interallié n°10, l’unité est détachée dans le commando britannique n°4 au Jour J. Les 177 soldats français de l’unité sont nos seuls compatriotes à fouler le sol de la mère-patrie en ce 6 juin 1944.

Ce jour-là, l’unité perd 10 tués ; 10 autres le sont quelques jours plus tard dans le cadre de la bataille de Normandie. Seuls 24 hommes sur 177 sortiront de cette bataille sans blessures.

A l’issue de celle-ci, le commando est envoyé aux Pays-Bas. Considérée comme unité alliée, placée sous commandement britannique, les survivants ne recevront la Légion d’honneur que soixante ans plus tard. Les commandos marine de la Marine nationale et le commando Kieffer, nouvelle unité créée en 2008, sous les héritiers du 1er bataillon de fusiliers marins commandos.

A Léon Gautier, dernier survivant du commando Kieffer.

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Publié le 25 Juin 2023

Les colonels de Castries et Piroth (assis).

Les colonels de Castries et Piroth (assis).

Dans l’article précédent, il est questions de plusieurs colonels morts pour la France en Indochine. Le cas le plus connu est certainement celui du colonel Piroth.

Charles Piroth nait à Champlitte dans le département de la Haute-Saône le 14 août 1906. Il est le fils d’un brasseur et de Marie Mathilde Bogli. Vingt-ans plus tard, sur ses terres natales, il épouse Odette Maillot.

Officier artilleur, Charles Piroth participe à la campagne d’Italie au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il est alors chef d’escadron au sein du 63e régiment d’artillerie d’Afrique. Il s’illustre à plusieurs reprises et reçoit une citation à l’ordre de l’Armée, par le général Giraud, le 19 mars 1944 : « Excellent commandant de groupe, plein d’allant et de cran. Toujours prêt à porter son Groupe en avant. Assure personnellement dans les circonstances délicates la liaison avec l’infanterie. Blessé au cours des opérations du BELVEDERE, le 25 janvier 1944, a refusé d’être évacué ».

En 1946, au cours de son premier séjour en Indochine, Charles Piroth est grièvement blessé lors d’une embuscade tendue par le Vietminh. Il est alors opéré sur place et le médecin-militaire doit l’amputer du bras gauche sans anesthésie.

En 1953, il est de l’opération Castor : l’armée française envoie des milliers d’hommes, et des tonnes d’équipements, dans la cuvette de Dien Bien Phù. Fort de son expérience, Charles Piroth est nommé responsable de l’artillerie par le colonel Christian de Castries. Piroth prend un engagement, qui aujourd’hui parait insensé, mais qui ne l’est peut-être pas à l’époque : « Jamais le Vietminh n’arrivera à donner du canon sur le camp retranché de Dien Bien Phù ».

Mais dès les premiers jours du mois de mars 1954, il constate que l’artillerie française s’avère incapable de faire un tir de riposte aux coups de l’artillerie vietnamienne, répartie le long des pentes est de la cuvette et parfaitement camouflée. « Nos canons avaient été montés pièce par pièce, reconstitués, puis placés dans des petites grottes. On les sortait pour tirer et aussitôt on les rentrait dans leurs emplacements. Nous appelions cela les « gueules du crapaud », indiquera plus tard un officier Viet.

Bientôt les collines fortifiées Béatrice et Gabrielle tombent sous le déluge du feu ennemi.

Piroth rejette alors complètement la faute sur lui. Le 15 mars 1954, il se rend au bunker de l'état-major et présente ses excuses à ses supérieurs puis retourne dans son abri. Là il dégoupille une grenade sur sa poitrine. De Castries gardera sa mort secrète pendant cinq jours. Il le fait enterrer dans son abri par le médecin-capitaine Le Damany et les aumôniers Heinrich et Trinquand puis fait murer la porte d'entrée.

 

Charles Piroth sera, plus tard, déclaré Mort pour la France. Il était commandeur de la Légion d’honneur, croix de guerre 1939-1945, palme de bronze, avec deux citations à l’ordre de l’Armée, croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs.

 

 

Sources :

  • Archives du Souvenir Français d’Issy-les-Moulineaux.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Réseau Twitter.
  • Regard sur l’Indochine, Gallimard, 2015.
  • Mémorial Indochine, Ministère de la Défense, 2014.
  • Archives de l’Ecole de Guerre.

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #Indochine

Publié le 25 Juin 2023

Ils sont morts pour la France en Indochine.

59.734 militaires, de tous grades, sont Morts pour la France durant les 8 années de la guerre d’Indochine.

Voici le détail :

Pour l’armée de Terre :

  • 3 généraux et 8 colonels tués.
  • 18 lieutenants-colonels tués et 1 disparu/non rentré de captivité/mort de maladie.
  • 69 commandants tués et 5 disparus/…
  • 341 capitaines tués et 60 disparus/…
  • 1.140 lieutenants tués et 134 disparus/…
  • 17.810 gradés et soldats légionnaires, Nord-Africains, Africains tués disparus ou non rentrés de captivité.
  • 26.923 gradés et soldats autochtones tués ou non rentrés de captivité.
  • Soit un total de 57.958 pour l’armée de Terre.

Pour la Marine nationale :

  • 27 officiers tués et 53 officiers disparus ou non rentrés de captivité.
  • 39 officier mariniers tués et 157 disparus…
  • 235 matelots tués et 615 disparus…
  • Soit un total pour la Marine nationale de 1.126 tués et disparus.

Pour l’armée de l’Air :

  • 1 général tué.
  • 60 officiers tués et 85 disparus/non rentrés de captivité.
  • 160 sous-officiers tués et 243 disparus/…
  • 49 militaires du rang tués et 52 disparus…
  • Soit un total de 650 tués ou disparus pour l’armée de l’Air.

 

 

Sources :

  • Archives du Souvenir Français d’Issy-les-Moulineaux.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Regard sur l’Indochine, Gallimard, 2015.
  • Mémorial Indochine, Ministère de la Défense, 2014.
  • UNC Infos n°104.

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #Indochine

Publié le 7 Juin 2023

Un GI français à Omaha Beach.

Dans le cadre de l’ouvrage Les Relais de la Mémoire (Atlante Editions), j’avais rencontré en 2013 Bernard Dargols. Il m’avait raconté son épopée incroyable.

 

Jeune étudiant parisien, Bernard Dargols effectuait un stage à New-York lorsque la guerre éclata en 1939. Sa famille, restée en France, était menacée par les lois antisémites de Vichy. Bernard Dargols décida de s’engager dans l’armée américaine, convaincu qu’il y serait plus utile pour combattre les forces d’occupation. Devenu GI de la Military Intelligence Service après un long entraînement militaire, il débarquait en juin 1944 sur la plage d’Omaha la sanglante, et servit au sein des renseignements militaires.

 

En mars 2012, il s’était confié à sa petite-fille, Caroline Jolivet, qui a sorti le livre Un GI français à Omaha Beach.

Voici un extrait : « J’appréhendais ma rencontre avec les Français, car les bombardements alliés, pour repousser l’ennemi et faciliter notre débarquement, avaient sévèrement touché la Normandie, détruit des villages et fait de nombreuses victimes. Malgré les dégâts causés considérables, ma rencontre avec les Français reste inoubliable. C’était un moment très fort. Quand nous approchions des civils, c’était d’abord l’étonnement, puis souvent des larmes de joie. Les gens ne savaient pas très bien si j’étais américain ou français : ma jeep s’appelait « La Bastille », je portais l’uniforme américain avec le brassard MII et l’emblème de l’Indian Head, mais je parlais parfaitement français, avec un accent parisien. C’est eux qui m’interrogeaient ! La plupart du temps, les Normands s’arrêtaient devant la jeep et nous entouraient jusqu’à ce que quelqu’un s’approche, nous entraîne dans une maison en nous disant : « Tenez, entrez boire un coup, messieurs ! ».

Bernard Dargols, dont le nom a été donné au chemin qui relie le cimetière américain de Colleville à la place d’Omaha Beach, est décédé en 2019, à l’âge de 99 ans.

 

 

Sources :

 

  • Archives du Comité d’Issy du Souvenir Français.
  • Un GI français à Omaha Beach, Editions Ouest France, 14 €.

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Publié le 29 Mai 2023

Le Souvenir Français au Memorial Day.

 

Le Memorial Day est un jour de congé officiel aux Etats-Unis, célébré chaque année le dernier lundi du mois de mai. Il rend hommage aux membres des forces armées des Etats-Unis, morts au combat, toutes guerres confondues. Ce jour est complémentaire du Veterans Day qui rend hommage aux anciens combattants.

Cet hommage aux forces armées prend ses racines à la fin de la guerre de Sécession, où une pratique veut que les tombes des soldats du Nord, comme du Sud, soient décorées de fleurs. Le 5 mai 1868, le Memorial Day est proclamé par le général et représentant de l’Illinois, John Alexander Logan, qui est l’un des précurseurs pour faire de ce jour un jour férié.

A partir de 1882, ce jour devient celui de tous les soldats morts pour la patrie américaine et non plus seulement ceux de la guerre de Sécession. En 1968, le Memorial Day est déplacé au dernier lundi de mai, afin de proposer un week-end de trois jours.

Dans les Hauts-de-Seine, le Memorial Day est célébré chaque année au monument à la mémoire de l’Escadrille Lafayette.

Le Mémorial de l’Escadrille La Fayette commémore le courage et le sacrifice des 250 pilotes américains qui se sont engagés sous le drapeau français avant même l’entrée en guerres des Etats-Unis en avril 1917, sous la dénomination de « La Fayette Flying Corps ». Les 68 membres de l’Escadrille La Fayette morts pendant la guerre sont inhumés dans la crypte située sous l’arche du mémorial et leurs deux commandants français, morts en 1948 et 1950, ont demandé d’y être inhumés aux côtés de leurs camarades américains.

Chaque année, la délégation du Souvenir Français pour les Hauts-de-Seine participe à cette célébration, de même que ses comités, et dépose une gerbe. Cette année, le général de brigade aérienne, Jean-Claude Ichac, président d’honneur du comité d’Issy-les-Moulineaux, a œuvré au titre de la délégation.

 

 

Sources :

 

Le Souvenir Français au Memorial Day.

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Publié le 27 Mai 2023

Aux anciens de Saint-Nicolas morts pour la France.

Paul Demoncy nait à Issy-les-Moulineaux le 20 juillet 1886. C’est une époque où la République française acclame le général Boulanger, considéré comme sauveur de la Patrie et gardien de la morale, de la haute morale portée par les militaires. Il vient d’ailleurs de passer en revue les troupes, stationnées sur l’hippodrome de Longchamp. L’accueil de la population a été délirant.

Paul Demoncy suit ses études et ai admis à l’école Saint-Nicolas d’Issy-les-Moulineaux. A l’époque, l’œuvre de Saint-Nicolas gère trois établissements scolaires : rue de Vaugirard, Issy-les-Moulineaux et Igny.

Appelé sous les drapeaux en août 1914, avec le grade de sous-lieutenant, Paul Demoncy est versé dans le 89e régiment d’infanterie, régiment de Paris dont les casernements sont dans la capitale, à Vincennes et à Sens. Avec cette unité, l’officier participe à la bataille de la Marne en 1914 puis en Argonne l’année suivante.

En 1916, il est de l’assaut sur Bouchavesnes dans la Somme. C’est là qu’il est tué le 25 septembre. Il avait trente ans.

La Salle Saint-Nicolas a donné beaucoup de ses enfants pour la patrie au cours de la Première Guerre mondiale. Dans l’enceinte de l’école d’Issy-les-Moulineaux un monument commémore leur sacrifice. 239 noms sont inscrits sur ce monument.

 

 

Sources :

  • Site France Archives.
  • Site Memorial Gen Web – Contributions de Gérard Peugnet, Claude Richard et Jérôme Charraud.
  • Archives du comité d’Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français.
  • Archives de l’école La Salle Saint-Nicolas d’Issy-les-Moulineaux.
  • Site Chtimiste sur les unités engagées pendant la Première Guerre mondiale.
Aux anciens de Saint-Nicolas morts pour la France.

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