Publié le 29 Décembre 2023

Tableau représentant la « donation » de Constantin 1er au pape Sylvestre.

Tableau représentant la « donation » de Constantin 1er au pape Sylvestre.

Mais qui fête-on le 31 décembre ? Un chat illustre ? Héros de dessins animés américains ? Non !

Sylvestre 1er est né à Rome (date inconnue) et mort dans cette même ville le 31 décembre 335. Il devient pape sous le nom de Sylvestre 1er en 314 et va, pendant les 22 années de son règne, s’attacher à convaincre l’empereur Constantin 1er – empereur majeur de l’Empire romain qui régna de 310 à 337 – de transformer sa capitale, Rome, et ses territoires en places chrétiennes.

Pour illustrer ces faits, dès le Ve siècle, des écrits présentés sous le titre des Actes de Silvestre sont diffusés largement dans un double but théologique et politique. L’évêque de Rome est alors présenté comme le baptiseur de l’empereur. La scène est peinte à moult reprises et sert de base pour forger la Donation de Constantin : primauté de l’Eglise de Rome sur celles d’Orient ; don des églises du Latran, de Saint-Pierre et de Saint-Paul-hors-les-Murs ; don de biens dans diverses provinces de l’Empire ; don du palais du Latran ; don des insignes impériaux ; dont de Rome et de l’Italie. Cette « donation » se conclut par une déclaration de retrait de l'Empereur vers l'Orient, laissant ainsi l'Occident au pouvoir (potestas) du Pape.

Il va sans dire que ces faits sont très vite reprochés et que les Etats de la papauté ne verront le jour qu’en 754 et qu’il n’en reste que le Vatican. Mais est institué de fait un pouvoir temporel au pape, devenant un souverain comme les autres, en plus d’un pouvoir spirituel sur l’ensemble de l’Occident.

Sylvestre 1er est célébré le 31 décembre dans l’Eglise catholique romaine et le 2 janvier dans l’Eglise orthodoxe.

 

Bonne Saint-Sylvestre et tous nos meilleurs vœux pour 2024 !

 

 

 

Sources :

  • Encyclopédie Wikipedia.
  • Élisabeth Paoli, « Silvestre Ier », dans Philippe Levillain (dir.), Dictionnaire historique de la Papauté, Fayard, .

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Publié le 22 Décembre 2023

Joyeux Noël et bonnes fêtes de fin d’année.

L'expression marraine de guerre désigne les femmes ou les jeunes filles qui entretiennent des correspondances avec des soldats au front durant la Première Guerre mondiale, afin de les soutenir moralement, psychologiquement voire affectivement. Il s'agissait souvent de soldats livrés à eux-mêmes, ayant par exemple perdu leur famille. La marraine de guerre faisait parvenir des lettres à son soldat mais pouvait également envoyer des colis, des cadeaux, des photographies.

Cette institution populaire a laissé un souvenir marquant qui explique sa réapparition en 1939 lors de la Seconde Guerre mondiale.

 

Joyeux Noël et bonnes fêtes de fin d’année !

 

 

Frédéric Rignault

Président du Comité

Délégué général adjoint

 

Sources :

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Publié le 14 Décembre 2023

Le cimetière du Guet Ndar à Saint-Louis, Sénégal.

De l’intérêt d’Internet.

Le Dr Massal Fall est vétérinaire halieute, chercheur enseignant et colonel à la retraite.

Natif de Saint-Louis au Sénégal, il a fait ses études au Sénégal puis en France, à Montpellier. A la retraite depuis deux ans, il est resté enseignant-chercheur au Département GRPHA de l’Université du Sine-Saloum El Hadj Ibrahima Niasse (USSEIN). Quoique basé à Dakar, la capitale du Sénégal, il vient souvent se recueillir au cimetière musulman de Guet-Ndar, sur la langue de Barbarie, au large du continent à Saint-Louis, qui comporte une partie civile et un carré militaire, où sont enterrés d’anciens tirailleurs sénégalais. Ayant vu les travaux du Souvenir Français d’Issy-Vanves sur les cimetières militaires français du bout du monde ( !), il a souhaité nous faire parvenir des photographies de ce site.

Docteur Fall : « Ce cimetière me tient particulièrement à cœur. Il est bien triste de constater que ses alentours sont indignes des morts qui y reposent. Et j’ai souhaité également attirer votre attention sur la plaque défraichie, apposée par la Délégation locale du Souvenir Français en 1998. »

 

Le cimetière du Guet Ndar.

Sur la langue de Barbarie, Guet Ndar est un quartier de pêcheurs de Saint-Louis du Sénégal. Il est dit que 30.000 tonnes de poissons transiteraient chaque année par ce port… Quoi qu’il en soit, tous les jours, des milliers de pirogues s’alignent le long du port et de la plage. Guet Ndar est l’un des endroits les plus peuplés au monde, les plus pauvres et l’un des plus vivants également ! Les enfants partagent leur temps entre la plage, l’école coranique, l’école primaire et des tâches ménagères. Beaucoup de femmes vendent le poisson pêché par leur mari. Les routes sont encombrées de voitures, de transports en commun, de calèches et de piétons. L’endroit est particulièrement fragile et très exposé aux aléas climatiques. Les habitants de la Langue de Barbarie craignent que leur presqu’île ne disparaisse dans les prochaines années sous les effets de marées toujours plus importantes. Mais aussi de la brèche, creusée en 2005, et qui ne cesse de s’élargir vers le sud avec son lot de naufragés qui frôle les 500 victimes…

Le cimetière du Guet-Ndar comporte une partie civile et une partie militaire, composée de tombes musulmanes, principalement. Grâce aux bénévoles de l’association Memorial Gen Web, un relevé du livre d’Or du Ministère des Pensions a été réalisé. Il expose l’ensemble des Morts pour la France originaires de Saint-Louis. On n’y recense pas moins de 358 noms. Il s’agit de soldats sénégalais, qu’ils aient été tirailleurs ou dans une autre arme, des Français de métropole établis au Sénégal – qu’ils soient ou non militaires ou enfants de militaires en poste – ou des rapatriés.

Parmi les unités représentées dans ce livre d’Or on trouve évidemment des bataillons de tirailleurs sénégalais, des régiments d’infanterie ou d’artillerie coloniale. Les noms de famille les plus représentés sont Diagne, Dieng, Diop, Fal, Fall, Guèye, N’Diaye, Niang, Sall, Samba, Seck et Thiam (…). Mais sont également enterrés à Saint-Louis, dans le cimetière catholique, des soldats comme Claude Urbain, marsouin du 58e régiment d’infanterie coloniale, né en cette ville et mort pour la France en 1915 dans les Dardanelles, ou encore Léon Michas, sergent au 96e RI, né lui aussi à Saint-Louis et mort pour la France à Minaucourt dans la Marne.

Enfin, à noter, la citation concernant le marsouin du 21e RIC Moussa Gueye, mort pour la France à l’âge de 21 ans : « Excellent soldat. Est tombé glorieusement au champ d’honneur, le 29 juillet 1917, à Ailles (Aisne) en faisant vaillamment son devoir ».

 

Sources :

  • Crédits photographiques du Dr Massal Fall.
  • Ambassade de France au Sénégal : https://sn.ambafrance.org/
  • Délégation du Souvenir Français au Sénégal : Philippe Certes – Coordonnées présentées sur le site national du Souvenir Français : https://le-souvenir-francais.fr/delegation/sen/
  • Site Memorial Gen web : relevé du Livre d’Or du ministère des Pensions – Relevé initial réalisé par Bernard Butet.
  • Encyclopédie Wikipédia.
Le cimetière du Guet Ndar à Saint-Louis, Sénégal.
Le cimetière du Guet Ndar à Saint-Louis, Sénégal.
Le cimetière du Guet Ndar à Saint-Louis, Sénégal.
Le cimetière du Guet Ndar à Saint-Louis, Sénégal.
Le cimetière du Guet Ndar à Saint-Louis, Sénégal.
Le cimetière du Guet Ndar à Saint-Louis, Sénégal.
Le cimetière du Guet Ndar à Saint-Louis, Sénégal.
Le cimetière du Guet Ndar à Saint-Louis, Sénégal.
Le cimetière du Guet Ndar à Saint-Louis, Sénégal.
Le cimetière du Guet Ndar à Saint-Louis, Sénégal.

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Publié le 6 Décembre 2023

Commémoration du 11 novembre 2022 au Petit Lac.

Commémoration du 11 novembre 2022 au Petit Lac.

Sur le site national du Souvenir Français, plusieurs cimetières militaires français à l’étranger sont présentés. C’est le cas du Petit Lac, dans la ville d’Oran, en Algérie.

« Le cimetière militaire Français du Petit Lac à Oran est le lieu central de la Mémoire combattante Française en terre d’Algérie.  

Le projet est né sur le besoin d’exhumer des corps du cimetière européen de Tamashouët qui se voyait attribuer une fonction civile, regroupant ainsi les corps de la population civile. Le transfert des restes des militaires s’imposa comme une mission impérative pour le Souvenir Français.  

Le principe de création du cimetière du Petit Lac fut adopté le 19 Décembre 1950. La création officielle du cimetière fut décidée le 9 Janvier 1951 grâce à des négociations entre la municipalité d’Oran et le Souvenir Français, suivi d’un accord de l’association pour transférer les dépouilles. Une convention fut signée en mai 1954 avant que les grands travaux d’aménagements démarrent, tout d’abord avec l’exhumation de 860 tombes de militaires morts pendant la Grande Guerre, puis le transfert des corps de militaires morts au cours de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre d’Indochine. La première cérémonie officielle eu lieu le 2 juin 1956 en hommage au sergent Pascal Aimé, Mort pour la France quelques jours plus tôt.

De facto, c’est près de 18000 m² de terrain qui fut aménagé ; en effet, le cimetière représente un large espace contenant une vaste esplanade, un monument aux morts, un grand carré central destiné aux morts pour la France, un ossuaire et une chapelle, le tout entouré de nombreux massifs fleuris et clôturé par une porte d’entrée en fer forgé. Les travaux d’aménagement du cimetière s’achevèrent en 1958, permettant à ce lieu de devenir une destination pour de nombreuses cérémonies solennelles ou des manifestations militaires et religieuses. 

En 1964, le docteur Pierre Berlandi, médecin commandant de réserve et alors délégué général adjoint de notre association pour l’Oranie, indiqua : « Grâce à l’initiative si généreuse de M. Fourvel, le dévoué délégué départemental, appuyée avec beaucoup d’intérêt et de bienveillance par M. le député-maire Fouques-Duparc, le Souvenir Français aura la consolante satisfaction d’avoir doté la ville d’Oran de l’imposant champ du repos que mérite la gloire de nos héros et qui permettra à la grande foule, reconnaissante et gardant au cœur la flamme sacrée du Souvenir, de venir et prier longuement sur les tombeaux de ceux qui, pieusement, sont morts pour la Patrie ».

La propriété du Cimetière du Petit Lac fut transférée au gouvernement Français en Août 1962 qui en assure depuis lors l’entretien. »

A l’occasion d’une interview au journal Le Point en 2021, Serge Barcelini, président général, est revenu sur les cimetières militaires français en Algérie : « Le débat a été ouvert il y a une trentaine d’années, quand le gouvernement algérien a commencé à exercer une pression sur tous ces sites très bien placés dans les villes. Sous le gouvernement Chirac, l’État français a supprimé un certain nombre de cimetières, une vingtaine, et a constitué des ossuaires dans des cimetières déjà existants. L’initiative s’est arrêtée, on a aussi cessé de payer des gardiens algériens si bien que ces lieux sont devenus souvent des dépôts d’ordures, alors que notre seul cimetière militaire, celui du Petit Lac à Oran, qui regroupe des tombes des différentes guerres, est bien tenu par du personnel algérien payé par l’État français. En France, des associations, comme celle qui concerne la région d’Oran, se démènent pour entretenir ces cimetières. Je leur apporte mon soutien ».

Au Petit Lac à Oran, 3.690 corps sont placés en sépultures individuelles et 13.100 autres en ossuaire. Il y a quelques années, les antiques croix – près de 8.000 – en bois ont été remplacées par des croix en béton.

 

Sources :

 

Le cimetière français du Petit Lac à Oran, en Algérie.
Le cimetière français du Petit Lac à Oran, en Algérie.
Le cimetière français du Petit Lac à Oran, en Algérie.
Le cimetière français du Petit Lac à Oran, en Algérie.
Le cimetière français du Petit Lac à Oran, en Algérie.

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Publié le 3 Décembre 2023

Le cimetière militaire français de Tobrouk, en Libye.

Point historique.

A partir de 1941 et des premières offensives italiennes contre les positions tenues par les Britanniques en Egypte, l’Afrique devient un nouveau champ de bataille de la Seconde Guerre mondiale.

Depuis le Tchad et les territoires de l’AEF ralliés à leur cause, les soldats de la France libre reprennent le combat contre les forces de l’Axe et multiplient les raids contre l’ennemi. Le 1er mars 1941, un audacieux coup de main conduit par une poignée d’hommes permet ainsi de s’emparer du fort de Koufra, la position italienne la plus méridionale en Libye.

Pour les soldats du colonel Leclerc, c’est le début d’une épopée qui les conduira en 1945 jusqu’au « nid d’aigle » d’Hitler à Berchtesgaden, non sans avoir auparavant libéré Strasbourg et tenu le serment prononcé le 2 mars 1941 dans cette lointaine oasis libyenne.

S’ensuit la bataille de Bir-Hakeim, en 1942, première grande victoire de la France Libre.

 

Le cimetière.

Un premier cimetière avait été placé non loin du site de la bataille de Bir-Hakeim. Mais, en raison de la présence de mines non explosées, et de la situation géographique, les corps des soldats français ont été ramenés dans un nouveau cimetière construit à Tobrouk non loin des mémoriaux et cimetières anglais et allemands. Deux des photographies ci-dessous représentent ce que fut ce premier cimetière : le monument blanc à l’effigie de la Croix de Lorraine et une plaque franco-britannique rendant hommage aux soldats tués.

Depuis un nouveau cimetière a été construit. Il est l’imitation d’un bordj saharien (citadelle militaire ottomane). Il est situé à 1 500 km de Tripoli, capitale de la Libye, au bord du grand axe Tripoli-Le Caire.  Il abrite les dépouilles de 218 soldats français :

  • Les 4 premiers soldats français morts en Cyrénaïque en janvier 1941 ;
  • 8 soldats français morts à Koufra en 1941 ;
  • 206 soldats de la France Libre tombés lors de la bataille de Bir Hakeim en 1942.

Les sépultures sont installées de part et d’autre de l’allée centrale qui aboutit à un monument haut de 8 mètres et encadré par deux pièces d’artillerie.

Derrière le monument, 8 tombes individuelles contiennent les corps des soldats de la colonne Leclerc morts à Koufra.

Le ministère des armées par le biais de la direction des patrimoines, de la mémoire et des archives assure la conservation de ce site. Il a d’ailleurs intégralement restauré le cimetière en 2012, puis de façon partielle en 2020 (tombes et portail), à la suite de diverses dégradations survenues entre 2014 et 2018.

 

 

Sources :

Le cimetière militaire français de Tobrouk, en Libye.
Le cimetière militaire français de Tobrouk, en Libye.
Le cimetière militaire français de Tobrouk, en Libye.
Le cimetière militaire français de Tobrouk, en Libye.
Le cimetière militaire français de Tobrouk, en Libye.
Le cimetière militaire français de Tobrouk, en Libye.
Le cimetière militaire français de Tobrouk, en Libye.
Le cimetière militaire français de Tobrouk, en Libye.

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Publié le 29 Novembre 2023

Le drapeau de notre comité à l’Arc de Triomphe.

Le drapeau de notre comité à l’Arc de Triomphe.

Ce dimanche 26 novembre, le comité du Souvenir Français d’Issy-les-Moulineaux était présent à l’Arc de Triomphe quand notre association nationale a procédé au ravivage de la Flamme sacrée.

Cette date n’est pas due au hasard.

Elle rappelle que le dimanche 26 novembre 1916, Francis Simon, président du comité de Rennes du Souvenir Français, prononça un discours qui allait faire date : « Pourquoi la France n’ouvrirait-elle pas les portes du Panthéon à l’un de ces combattants ignorés mort bravement pour la Patrie avec deux phrases seulement pour l’inscription sur la tombe : un soldat et deux dates : 1914-1917 ? Cette inhumation serait comme un symbole… Et ils seront ainsi, nos morts, entourés d’une atmosphère de gloire qu’entretiendra l’âme éternelle et reconnaissante de la France. A nous encore le souvenir de ceux qui tombèrent en Orient, des morts de nos alliés héroïques, qui, comme les nôtres, combattirent pour la Justice, le Droit et l’Humanité ».

 Un simple discours pour une grande idée, qui, d’abord en France, s’imposa dans le monde entier. La tombe du Soldat Inconnu sous l’Arc de Triomphe est le résultat de cette formidable intuition.

 La suite est connue de toutes et tous. Le 19 novembre 1918, le député d’Eure-et-Loir Maurice Maunoury fait une proposition de loi dans ce sens. La Chambre des députés adopte finalement le 12 septembre 1919 la proposition d’inhumer un « déshérité de la mort ».

Le 11 novembre 1920 le Soldat Inconnu est inhumé sous l’Arc de Triomphe et trois ans plus tard, André Maginot, ministre de la Guerre, allume pour la première la Flamme qui symbolise cette tombe.

Aussi, était-il indispensable cette année que notre comité soit présent à l’Arc de Triomphe en ce centième anniversaire de la Flamme.

 

 

Crédit photographique :

  • Matthieu GREGOIRE.

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Publié le 20 Novembre 2023

Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.

Ce samedi 11 novembre à Issy-les-Moulineaux se sont déroulées les commémorations de l’armistice mettant fin à la Première Guerre mondiale.

De nombreux isséens et isséennes étaient présents, de même que l’ensemble du conseil municipal (celui des jeunes également) et des représentants des établissements scolaires comme des unités militaires filleules de la ville : le Chasseur de mines tripartite Andromède pour la Marine, l’Escadron d’hélicoptères 3/67 « Parisis » pour l’Armée de l’Air et de l’Espace, le Régiment de Marche du Tchad pour l’Armée de Terre et, pour la Gendarmerie Nationale, le 2e Régiment d’Infanterie (RI) de la Garde Républicaine.

 

Voici le message de Sébastien Lecornu, ministre des Armées, et de Patricia Mirallès, secrétaire d’Etat auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la mémoire.

« Le 11 novembre 1923, cela fait cinq ans déjà que, dans la clairière de Rethondes, le maréchal Foch a apposé sa signature sur la convention d’armistice.

Cinq ans déjà que Clemenceau a présenté l’armistice à la Chambre des députés, saluant l’Alsace et la Lorraine retrouvées, honorant « nos grands morts qui ont fait cette victoire ». Et dans cette heure terrible, à l’appel du carillon des églises et des beffrois, dans le silence des canons qui se sont tus, coulent à travers tout le pays des larmes de soulagement et de fierté.

Le 11 novembre 1923, cela fait cinq ans que les blessures cicatrisent lentement. Sur les visages des gueules cassées. Dans le cœur des veuves. Dans la solitude des orphelins. Devant les tombes ouvertes pour un fils ou un père. Au pied des monuments aux morts dont s’est couvert le pays. Les Français sont devenus des sentinelles de l’oubli.

Le 11 novembre n’est plus seulement une date. C’est devenu le rassemblement de tous les Français.

C’est le 11 novembre 1920, quand le soldat inconnu est porté sous l’Arc de Triomphe, pour ne jamais oublier le prix de la Victoire.

C’est le 11 novembre 1923, quand André Maginot allume la Flamme, présence vivante du souvenir des morts. Une flamme qui ne s’est plus jamais éteinte depuis.

C’est le 11 novembre 1940, quand, dans le désarroi des consciences, les lycéens et les étudiants de Paris font de la flamme un symbole de résistance. Quand chez nos compatriotes alsaciens et mosellans, coupés de leur Patrie, la résistance s’organise.

C’est le 11 novembre 1943, quand les résistants de l’Ain devancent la Libération en défilant dans Oyonnax.

C’est aussi le 11 novembre 1944, quand la France retrouve le droit de célébrer la victoire.

Alors, face aux noms inscrits sur les monuments devant lesquels nous sommes rassemblés, nous nous souvenons de tous les morts pour la France qui trouvent le repos dans nos mémoires reconnaissantes. Nous nous souvenons de ceux de 14, de ceux de 40 et de 44, de ceux de 1954 et de 1962, de ceux de 1983 ou de 2008 et de tous les autres. Nous nous souvenons de l’adjudant-chef Nicolas Latourte, du sergent-chef Baptiste Gauchot et du sergent-chef Nicolas Mazier, tous trois morts pour la France en 2023.

Le 11 novembre est dédié à tous ceux qui sont tombés pour défendre notre Nation, notre liberté, nos valeurs, sur notre sol comme en opération extérieure.

Ils ont des droits sur nous, comme nous avons des devoirs à leur égard. Alors portons lucidement leur héritage. Car c’est en honorant leur sacrifice que se construit l’avenir de notre Nation, sans jamais douter de notre capacité à nous relever des plus grands périls.

Et portons fièrement le Bleuet de France, cette fleur dont l’éclosion ramenait la vie sur la terre déchirée des champs de bataille, qui désormais honore les morts et soutient ceux qui restent.

Aujourd’hui la flamme brille sous l’Arc de Triomphe depuis 100 ans durant lesquels les Français n’ont jamais cessé de clamer :

Vive la République !

Et vive la France ! »

 

Ci-dessous les clichés des cérémonies (crédits photographiques : F. Feutry – Studio 9).

Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.
Commémoration de l’armistice à Issy-les-Moulineaux.

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Publié le 2 Novembre 2023

Le Nivernais du carré militaire d’Issy.

Le carré militaire du cimetière d’Issy-les-Moulineaux, relatif à la Première Guerre mondiale, regroupe des centaines de croix. Elles racontent des histoires d’hommes, et d’une infirmière – Marguerite Montet (se reporter à l’article la concernant sur ce site), qui généralement sont morts de maladies ou des suites de blessures au sein de l’hôpital militaire provisoire de Saint-Nicolas, situé dans l’actuel lycée du même nom, ou dans des ambulances en direction de ce même hôpital provisoire.

Les photographies aux pieds de ces croix sont rarissimes. Le Souvenir Français en a dénombré trois, dont celle d’Albert Michot.

Albert Michot est né le 22 mai 1894 à Alluy, petite commune rurale du pays de Bazois, au cœur du département de la Nièvre, pays d’agriculture et d’artisanat. A l’époque, plus de 1.000 personnes habitent la commune, contre moins de 370 aujourd’hui !

Demeurant dans le département de la Seine (Paris et communes limitrophes), matricule 5789 au 3e bureau, Albert Michot est incorporé au 411e régiment d’infanterie. Cette unité est constituée en 1915 (elle sera dissoute dès 1919) à partir de soldats blessés, puis guéris, et de jeunes recrues, provenant principalement de la région de Nantes. C’est un régiment de marche, c’est-à-dire un régiment créé provisoirement, en vue d’opérations, sur la base de recrutements non conventionnels. Recrutements faits par des prélèvements sur des unités régulières et/ou des prélèvement de soldats restés en dépôt ou sortant des hôpitaux et/ou l’enrôlement de contingents étrangers (troupes coloniales – l’une des unités les plus célèbres étant le régiment de marche du Tchad).

Le 411e est d’abord employé dans le secteur de Reims, puis à Verdun en 1916 et jusqu’au milieu de l’année 1917, date à laquelle il est envoyé en Lorraine. Au printemps 1918, le 411e est positionné dans le secteur de Compiègne, en Picardie.

Au printemps 1918, l’état-major allemand déclenche une nouvelle offensive, bien décidé à scinder en deux les forces françaises et celles de l’Empire britannique. Et il veut aller vite avant que les soldats américains, entrés en guerre au cours de l’année précédente, ne soient effectivement sur le terrain. Mais, en dépit de centaines de milliers d’obus envoyés, les Anglais tiennent bon. Que ce soit dans le nord, sur la rivière Lys, ou en Picardie. Les soldats français tiennent bon également. Les Allemands ont, certes, progressé sur près de 50 kilomètres, mais pour autant ils n’ont pas vaincu. Paris subit quotidiennement les ravages du canon – d’une portée de 100 kilomètres – « grosse Bertha » mais ne fléchit pas.

Le 11 juin, à partir de Méry (aujourd’hui dans le Val d’Oise), le général Mangin organise une contre-attaque de trois division françaises, deux divisions américaines et quatre groupements de chars (ce sont alors parmi les premiers combats de chars). Dans cette offensive, les Alliés déciment trois divisions allemandes et capturent plus de 1.000 prisonniers ennemis. Le général allemand Ludendorff se voit contraint de stopper ses opérations. Mais les combats continuent durant tout le mois de juin. C’est au cours de ceux-ci qu’est blessé Albert Michot, soldat de 2e classe du 411e RI. Il meurt lors de son transfert en ambulance, sur le territoire du département de l’Oise. Le 29 juin son décès est prononcé à l’hôpital militaire provisoire de Saint-Nicolas. Michot sera enterré à Issy-les-Moulineaux. Il avait 24 ans.

Bientôt les Alliés vont lancer une nouvelle offensive et obtenir des victoires décisives dès le 8 août 1918. Victoires qui feront dire à Ludendorff : « Ce jour du 8 août fut le jour de deuil de l’armée allemande ».

 

Sources :

  • Site France Archives.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Site Memorial Gen Web – Contributions de Jérôme Charraud et Ghislaine Loupforest.
  • Archives du comité d’Issy-les-Moulineaux du Souvenir Français.
  • Site Chtimiste sur les unités engagées pendant la Première Guerre mondiale.
  • Site Mémoire des hommes.
Le Nivernais du carré militaire d’Issy.

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Publié le 30 Octobre 2023

A Issy, le Souvenir Français quêtera du 28 octobre au 2 novembre.

 

Les tombes des « Morts pour la France » sont souvent en danger, en raison de la disparition des familles.

Du 28 octobre au 2 novembre, les adhérents du Comité du Souvenir Français d’Issy-les-Moulineaux seront présents à l’entrée du cimetière communal afin de sensibiliser l’ensemble des familles qui se réunissent dans le souvenir lors de la Toussaint.

Ils feront appel à la générosité de tous afin d’être en capacité de sauvegarder le plus grand nombre de tombes de ceux qui ont donné leur vie pour notre liberté.

 

Donc, du jeudi 28 octobre au 2 novembre, les adhérents bénévoles du Souvenir Français seront aux portes du cimetière communal d’Issy-les-Moulineaux et solliciteront votre générosité. En sauvant leurs tombes, nous sauvegardons notre mémoire commune.

 

Merci par avance de votre générosité !

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Publié le 15 Octobre 2023

Les coloniaux : Paul Voulet.

Paul Voulet nait à Paris – cinquième arrondissement – le 10 août 1866. La France du Second empire vient d’ordonner la rapatriement de ses soldats de la désastreuse aventure mexicaine.

Fils de médecin, Paul Voulet fait ses classes en Indochine, comme soldat au 4e régiment d’infanterie de marine. Régiment appelé l’un des « Quatre vieux » car les 4 premiers régiments d’infanterie de marine, qui remontent au régiment Royal – La Marine, étaient établis chacun dans un port (ils accompagnaient, sur des bateaux, les conquêtes coloniales) : le 1 à Cherbourg ; le 2 à Brest ; le 3 à Rochefort et le 4 à Toulon.

A l’issue de cette campagne en Asie, Voulet est nommé sergent puis passe sous-lieutenant à sa sortie de l’Ecole militaire d’infanterie. En 1893, affecté en Afrique occidentale, il participe activement à l’établissement du protectorat français en pays Mossi. Les Mossis sont un peuple établi au centre de l’actuel Burkina Faso, et au nord du Ghana, du Togo et du Bénin.

En 1898, le ministre des colonies, André Lebon, tient à féliciter Voulet pour ses victoires et lui confie, alors qu’il n’est que capitaine, la responsabilité de parvenir au lac Tchad pour assurer à la France le contrôle du cœur de l’Afrique. L’expédition est montée. Voulet se voit adjoindre le capitaine Julien Chanoine.

Mais l’expédition va s’avérer être un cauchemar : d’atroces massacres sont commis du fait des méthodes brutales de Voulet. Les soldats français ayant rencontré une résistance dans certains villages, placés sous l’autorité d’une reine locale, Sarraounia, se mettent à massacrer hommes, femmes et enfants. Les villages sont entièrement détruits.

La République, ayant pris connaissance de ses agissements, envoie le lieutenant-colonel Klobb reprendre la direction de la mission. Le capitaine Voulet refuse de céder aux ordres de Paris : « Vous vous êtes certainement rendu compte de l'infamie que vous avez commise à mon égard en venant ainsi, poussé par une ambition effrénée, me voler le fruit de mes efforts. »

Et l’impensable se produit : le capitaine Voulet, voyant arriver la colonne Klobb, fait tirer sur elle. Le lieutenant-colonel est tué sur le coup. Des soldats de Voulet se rebellent : ils sont passés par les armes. Voulet et Chanoine décident alors de rester en Afrique et de s’octroyer un royaume. Avec quelques hommes, les deux officiers s’enfuient. Ils ne vont pas très loin et sont tués à leur tour par leurs propres tirailleurs mutinés.

En 1923, un jeune administrateur colonial, Robert Delavignette, fait ouvrir les tombes des capitaines Voulet et Chanoine et les trouve vides !

Paul Voulet était titulaire des décorations suivantes : chevalier de la Légion d’honneur : médaille commémorative de l’expédition du Tonkin ; médaille coloniale.

 

Sources :

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Rédigé par Souvenir Français Issy

Publié dans #La Coloniale