Publié le 6 Juin 2022
Hubert Lyautey nait à le 17 novembre 1854.
Issu d’une vieille famille franc-comtoise, Hubert Lyautey, comment nombre de ses ancêtres (notamment sous le Premier empire) se destine très tôt à la carrière militaire et entre à Saint-Cyr en 1873. Après avoir poursuivi sa formation à l’école de guerre, il est envoyé en Algérie où il demeure deux ans comme officier de cavalerie. Rentré en Europe, Lyautey, fervent monarchiste, rend visite dans son exil au comte de Chambord, pour lui témoigner son dévouement. Mais, devant la division et la faiblesse des royalistes, ce légitimiste de cœur doit cependant se rallier, par raison, à la République.
En 1894, Hubert Lyautey, qui est appelé à accomplir l’essentiel de sa carrière hors de la métropole, quitte de nouveau la France pour le Tonkin d’abord, puis pour Madagascar, en 1897, où il part avec Gallieni. Devenu colonel, en 1900, Lyautey parvient à pacifier la région et à en favoriser le développement économique.
En 1903, il est appelé par le gouverneur général Jonnart, en Algérie. Œuvrant avec efficacité pour le maintien de la paix, il y reçut ses étoiles de général. En 1912 enfin, celui qu’on allait surnommer Lyautey l’Africain devient le premier résident général de France au Maroc. Il donne là toute la mesure de son génie de stratège et de grand administrateur. Ayant pris rapidement une connaissance parfaite de la région, du terrain et des mœurs comme des tribus, il est soucieux de respecter la religion islamique dont il s’instruit, et de respecter aussi la personne du sultan, Commandeur des croyants. Il sait s’attirer la confiance des élites locales, prenant dans son sens exact le terme de protectorat. Il sait pacifier et il sait bâtir, créant notamment avec Casablanca les premières structures du Maroc moderne.
Pendant la première guerre mondiale, il quitte temporairement ses fonctions pour devenir, entre décembre 1916 et mars 1917, ministre de la Guerre dans le cabinet Briand. Après avoir regagné le Maroc, il est fait, en 1921, maréchal de France. Mais l’hostilité du cartel des gauches lui ôte, durant le gouvernement Painlevé, le commandement des troupes engagées contre la rébellion d’Abd-el-Krim pour les confier à Pétain, ce qui le conduit à donner sa démission et à rentrer définitivement en France, en 1925. Il y remplit, avant de mourir, une dernière mission : l’organisation de l’Exposition coloniale de 1931.
Caractère exceptionnel, doué d’une remarquable intelligence dans l’action, Hubert Lyautey a consacré quelques ouvrages au métier militaire. L’essai qu’il publie en 1891 dans La Revue des deux mondes, Du rôle social de l’officier dans le service militaire universel, dans lequel il fait connaître sa conception humaniste de l’armée, a un grand retentissement et influence toute une génération d’officiers. Il développe ces thèmes dans un ouvrage, Le rôle social de l’armée (1900), et publie également Dans le sud de Madagascar, pénétration militaire, situation politique et économique (1903), le fruit de son expérience coloniale.
Hubert Lyautey n’est pas encore maréchal de France quand il est élu à l’Académie française, le 31 octobre 1912, au fauteuil d’Henry Houssaye par 27 voix. Il n'est reçu qu’après la guerre, le 8 juillet 1920, par Mgr Duchesne.
Mort en France, le 27 juillet 1934, Lyautey est, selon ses dernières volontés, enseveli à Rabat. En 1961, après l’indépendance du pays, sa dépouille est ramenée en France pour être déposée aux Invalides.
Sources :
- Encyclopédie Larousse.
- Encyclopédie Wikipedia.
- Site de l’Académie française.
- Lyautey par André Le Révérend, Fayard, 1989.